LES ANIMAUX ET LEURS ENSEIGNEMENTS



LES ANIMAUX ET LEURS ENSEIGNEMENTS

L'apprentissage du héros ne se fait pas seulement par l'acquisition des connaissances et des expériences du monde magique. Harry Potter tire également des leçons importantes par le biais des animaux. L'oeuvre de Rowling abonde en animaux bienveillants comme malveillants qui sont chers aux vieilles mythologies européennes, en particulier celtiques. La religion celtique ne dissociait pas les animaux des hommes, comme l'a fait la religion chrétienne. Chez les Celtes, les animaux étaient les guides spirituels des hommes. On attribuait également à chaque animal un symbolisme important et les hommes les considéraient comme des totems. Avec son cours de « Soins aux créatures magiques », Hagrid a pour objectif de faire comprendre à Harry Potter (ainsi qu'à nous-mêmes) que non seulement il appartient à la communauté sorcière, mais fait également partie d'un plus vaste ensemble: la Nature.

Les contes utilisent souvent des animaux comme métaphore de la nature humaine. Le Petit Chaperon rouge raconte l'histoire d'une jeune fille arrivant à maturité sexuelle et qui demande à un Loup (Homme lubrique) de l'initier à la sexualité...

L'idée que l'Homme s'intègre à la Nature est un courant de pensée des plus récents dans notre monde moderne, mais des plus anciens pour les cultures de notre passé historique. Bien que Rowling ne véhicule pas vraiment ce discours dans ses livres, on y voit clairement un retour aux sources. Cependant, l'auteur semble quelquefois être en conflit avec ses propres convictions personnelles et culturelles vis-à-vis des animaux. Par exemple, la culture occidentale voit en l'animal une créature agissant plutôt par instinct que par la raison. Beaucoup de personnages de la saga adoptent ce point de vue qui n'est pas sans provoquer quelques ambiguïtés: Sirius Black pensait qu'en étant un chien, il avait des sentiments moins complexes et que c'est ainsi qu'il a pu échapper à l'emprise des Détraqueurs. Au fil des romans, on voit que le fait d'être Animagus n'altère en rien la personnalité du sorcier. Et que dire de Pattenrond et de Croûtard ? Aucun sorcier ne pouvait dire qui du chat ou du rat était l'être humain. Quant à Buck, il a été jugé selon les lois humaines et comme un...criminel ! Dans Les Bêtes fantastiques, on apprend que les Centaures et les Sirènes ne se considèrent pas comme des êtres humains, mais comme des animaux....

Les animaux sont si omniprésents qu'il n'y a pas un roman qui en soit exempt. Chez Rowling, les animaux, réels ou fantaisistes, ont tous une fonction symbolique. Le héros doit donc s'y attarder pour découvrir la richesse de leur sens caché. Le boa qu'Harry rencontre au zoo est la première manifestation de son identité; les chats sont les gardiens des secrets et symbolisent la vigilance; le côté animal des Animagus représente leur vraie personnalité. Les animaux agissent aussi en tant que guides et apportent souvent la réponse aux questions des héros: lorsqu'une enquête piétine, Harry et ses compagnons trouvent toujours la solution en allant dans la Forêt Interdite (la Forêt symbolise l'inconscient). Dans le premier tome, la découverte de la licorne morte et les conseils du centaure dévoilent à Harry Potter que Voldemort cherche à s'approprier la Pierre Philosophale. Dans le second tome, c'est l'araignée Aragog qui affirme à Harry et à Ron qu'Hagrid n'est pas coupable du meurtre de Mimi Geignarde.

Dans l'univers de Rowling, la Forêt Interdite possède un aspect terrifiant, car elle garde les secrets et les souvenirs les plus sombres... Hagrid y cache notamment l'existence de l'acromantule Aragog et celle de son demi-frère, le géant Graup.

Les animaux sont-ils bons ou mauvais ? Cette question a souvent été relevée dans les romans. Les animaux et les créatures magiques sont habituellement considérés comme la personnification du Moi obscur, de la monstruosité humaine qu'il faut rejeter ou vaincre. Gilderoy Lockhart représente le dompteur de cette "bestialité". Les titres de ses livres dénotent un certain ridicule vis-à-vis de ces créatures que l'on craint habituellement. Gilderoy est admiré par les sorciers parce qu'il a réussi à "apprivoiser" ces bêtes indomptables qu'on dit "nuisibles" (tome2, p.44). Dans le monde des sorciers, les Animagus ne représentent pas le côté "bestial" selon les principes de la moralité judéo-chrétienne. Un sorcier, qui se transforme en animal, ne retourne pas à une nature primitive inconciliable à la nature humaine supposée être plus évoluée. Cependant, Rémus Lupin demeure un cas à part. Symboliquement parlant, Rémus Lupin a un démon intérieur, une monstruosité humaine refoulée dans l'inconscient qu'il dévoile lorsqu'il se métamorphose en loup-garou. De l'homme civilisé et doux qu'il était, il devient chaque mois un être complètement disjoncté de la société en proie à une folie meurtrière ! Lupin avait besoin de compagnons animaux pour maîtriser ses "animaux intérieurs". Ainsi James Potter, Sirius Black et Peter Pettigrow ont contribué à faire accepter à Rémus Lupin son âme animale et à devenir ainsi un individu épanoui.

Le loup représente les déviations comportementales non maîtrisées; les chiens (loups domestiqués) symbolisent la Raison morale et émotionnelle; la victime est un mouton, symbole de l'innocence et le corbeau annonce la condamnation à mort du criminel.

L'animal est souvent considéré par l'Homme comme un objet. La communauté sorcière ne déroge pas à ce principe. Si l'animal EXISTE, il doit SERVIR à quelque chose. S'il nous est utile, il est "bon"; s'il nous est inutile, il est donc "mauvais". L'épisode comique des Scroutts à pétard démontre clairement qu'une créature existe pour elle-même et non pas pour un but quelconque. Hagrid essaie d'inculper à ses élèves l'observation d'un animal sans idée préconçue. Pour lui, tous les animaux méritent une attention particulière. Mais ce précepte est difficile à assimiler: les élèves catégorisent la licorne comme une vraie créature tandis que les dragons, les veracrasses et les scroutts sont considérés comme des monstres (La Coupe de feu).

LE MONDE DES RUNES

Harry Potter évoque à plusieurs reprises le symbolisme des runes. L'auteur J.K Rowling serait-elle runiste? Quoi qu'il en soit, les symboles runiques parsemés dans le récit nous ouvrent sur une nouvelle dimension de l'oeuvre...L'exemple le plus évident est la cicatrice d'Harry Potter. Elle possède exactement la forme d'un éclair tel que représenté par le signe celtique Sowilo. Dans la runologie, le signe Sowilo représente le rayon de Soleil et est de polarité féminine. Voilà ce qui explique pourquoi la cicatrice s'illumine lorsque Harry sent la présence de Voldemort et pourquoi elle est apparue lors du sacrifice de Lily Potter, la mère du héros qui "connaissait les pratiques des anciens".

La rune Sowilo annonce de rudes périodes dans le développement spirituel de l'individu. Étant un symbole de lumière, il est donc normal que si Rogue est un vampire, il craigne Harry Potter. Ainsi la rune Sowilo éclairant les ténèbres aurait logiquement blessé Voldemort dans la mesure où il se considère comme le Maître des Ténèbres. Fait à remarquer, la rune Sowilo est associée au miroir, reflet de l'âme. Il n'est donc pas surprenant que ce soit Rogue qui enseigne à Harry l'occlumancie ou la "lecture de l'esprit" car dans le folklore, les vampires sont bien connus pour maîtriser cet art. En outre, Harry voit au cours d'une vision le reflet de Voldemort dans un miroir et Voldemort se reconnaît en Harry Potter.

Les runes, qui signifient en Celte "écriture cachée, secrète", étaient un moyen divinatoire accessible uniquement aux sorciers et aux devins...

Une autre chose intéressante à propos des runes est qu'elles permettent de découvrir la personnalité de l'individu en convertissant les lettres de son prénom et nom en alphabet celtique.

La première lettre du nom Harry représente Hagalaz qui signifie que l'individu fera face à de nombreuses difficultés ou obstacles avant d'aboutir au changement.

D'autres observations sont constatées dans les initiales d'Harry Potter et de sa meilleure amie Hermione Granger. La lettre H de leurs deux prénoms se réfère à Hagalaz, la rune reliée au monde de Hel (le Monde des Morts et de la Connaissance). Harry, par exemple, est souvent en relation avec la Mort et ses diverses représentations et Hermione est reconnue pour sa mémoire prodigieuse et son savoir immense sur le monde de la sorcellerie... Hel, le monde de la Connaissance est le lieu souterrain où vivent les Nornes, les déesses du Destin: Urdr pour le passé, Verdandi pour le présent et Skuld pour l'avenir. De nombreux artefacts qu'Harry et Hermione ont expérimenté appartiennent au monde du destin: le sablier du temps a eu pour effet de changer le cours des événements dans la destinée de Sirius Black; la prophétie perdue a révélé à Harry le secret qui entourait sa naissance et la Pensine que Rowling décrit comme une bassine dont le bord est ENTOURÉ de runes, a le pouvoir de projeter le passé d'un individu.

Le G est la première lettre du nom de Granger. Gebo évoque la magie runique (Hermione étudie justement les runes) et signifie "l'action généreuse" (le Front de Libération des Elfes de maison). La rune Gebo est symbolisée par une croix

Les Runes racontent l'épopée...

Les Runes, ancien alphabet magique et sacré des peuples germano-scandinaves, ont été très tôt utilisées à des fins divinatoires. Issues du vieux paganisme, ces lettres aux formes anguleuses, destinées à être gravées sur la pierre ou des matériaux durs, ont toujours été enveloppées d'une aura de mystère.

Les Vikings célébraient la bravoure d'un guerrier sur les champs de bataille et glorifiaient la mort des parents en érigeant des stèles commémoratives. Ils y gravaient des dessins et des écritures runiques (runes), souvent encadrés de serpents entrelacés. Parfois même, ils édifiaient des stèles de leur vivant pour faire valoir leurs hauts faits, ou chantaient les êtres chers disparus au cours de lointaines expéditions.

Ces stèles étaient construites dans des lieux publics afin que chacun puisse les admirer. Sur celle de l'île de Gotland, les runes sont remplacées par des dessins mettant en scène des Dieux, des héros, des navires et des guerriers.

Un enchevêtrement de dessins

Cette pierre peinte, provenant d'Ardre, dans le Gotland, est couverte de dessins pêle-mêle. En haut, l'étrange cheval à huit pattes du dieu Odin, Sleipnir, transporte le dieu à travers le ciel. Au-dessous, se trouve un navire viking, encadré par des scènes tirées de la sanglante histoire de Völund le forgeron. Fait prisonnier par le roi Nidud, Völund se venge en coupant la tête des deux fils de son geôlier et se sert de leurs crânes comme de coupes. Finalement, Völund réussit à s'échapper par les airs en se forgeant deux ailes.

La barque au-dessous du navire représente peut-être le dieu Thor pêchant avec le géant Hymir.

D'après la légende, Thor captura le Serpent du Midgard, mais Hymir, terrifié, coupa la ligne.

Lettres Runiques

Les runes, composées de lignes droites ou diagonales, étaient aisées à graver dans le bois ou la pierre.

L'alphabet de base, le Futhark, possède 16 runes, nommé ainsi suivant les six premières lettres qui le compose.

[pic]

Les plus anciennes inscriptions runiques, remontant à 200 ans environ après J.C., proviennent d'un grand alphabet de 24 caractères. Autour de l'an 800 se répandit un alphabet viking raccourci de 8 lettres. On utilisait une autre version de l'alphabet, appelée "runes à branches courtes", pour les messages courants.

La Pierre de Jelling à 3 côtés.

Il s'agit là du plus grand monument de pierre de Scandinavie. Elle fut érigée par le roi Harald à La Dent Bleue sur le tombeau royal de Jelling, dans le Jutland, au Danemark. A côté d'elle, se dressent deux immenses tumuli. L'un d'eux, le tumulus du Nord, indique peut-être l'endroit où furent enterrés, au cours d'une cérémonie païenne, les parents d'Harald, le roi Gorm et la reine Thyra. Lorsque Harald se convertit au christianisme, il construisit une église près des tumuli et y transféra les restes de ses parents. Puis il éleva la pierre de Jelling à leur mémoire mais aussi à la gloire de sa puissance comme roi de Norvège et de Danemark. La pierre forme une pyramide à trois côtés, le premier étant recouvert d'inscriptions, les deux autres de peintures.

A lire :

ABC des Runes, de Jean-Paul Ronecker, Editions J. Grancher, 1993

Les Hommes du Nord, de Susan M. Margeson, Gallimard, 1994

Harry Potter et l'Ordre du Phénix

Depuis les 4 premiers tomes des aventures d'Harry Potter, bien des thèmes ont été exploités et explorés au cours de la saga. Le héros, Harry Potter, a commencé graduellement à comprendre le Monde dans lequel il vivait et à en saisir les codes extérieurs.Le cinquième tome amorce une évolution majeure dans la quête initiatique de notre apprenti-sorcier: la spiritualité fait partie de la découverte de soi-même. Première chose que l'on doit constater avant d'aller plus loin: la Magie (comme la Science chez les Moldus) épouse comme premier but la quête de la Vérité, c'est-à-dire chercher à comprendre pourquoi les choses sont telles qu'elles sont et de nous éclairer sur ce que nous sommes. Le domaine de la Magie comporte deux branches, la Basse Magie et la Haute Magie. Dans les premiers romans, J.K Rowling montre la "Basse Magie": Harry Potter et ses amis sorciers apprennent des sortilèges qui servent à des fins pratiques, que ce soit pour se protéger, pour se faciliter la vie ou pour servir ses propres intérêts. C'est à partir du cinquième tome que la "Haute Magie" fait son apparition. Le sorcier ne se contente plus d'exercer la magie pour un but purement matériel. Il utilise la magie pour répondre aux grandes questions universelles. La Magie Supérieure, tout comme la Kabbale juive et l'alchimie, est fondée sur des doctrines métaphysiques et théologiques. Ces concepts fondamentaux sont justement étudiés au Département des Mystères...Nous y reviendrons plus bas.

L'alchimie fait partie de la Haute Magie. Dans le tome 5, on cite notamment deux alchimistes importants: Nicolas Flamel et Paracelse. Il est à remarquer que la mère de Luna Lovegood faisait des expériences magiques...

L'ÉMANTICIPATION D'UN APPRENTI-SORCIER

On pourrait croire que Harry Potter avec toutes ses péripéties et son esprit perspicace avait l'expérience nécessaire pour pouvoir devenir un membre actif de l'Ordre du Phénix. Lui-même en est très conscient et s'estimant meilleur que les autres, croit qu'on lui doit des honneurs. Mais plusieurs surprises l'attendent au 12, Square Grimmaud: il est le dernier informé sur l'existence de l'Ordre, il n'a pas un droit de participation, il n'est pas nommé préfet comme il s'y attendait et pour couronner le tout, il doit nettoyer les quartiers généraux de l'Ordre du Phénix avec ses amis ! Blessé dans son orgueil, sa colère éclate, mais rien n'y fait. Il doit encore une fois faire tapisserie. Tous les chapitres suivants sont alors consacrés au récurage de la maison des Black comme s'il s'agissait d'une mission importante ! À quoi cela nous avance-t-il ? Au Moyen-âge, l'apprenti devait nettoyer la maison de son maître et servir les aînés avant d'accéder aux connaissances secrètes du Maître. Cette épreuve donnait à l'apprenti une leçon d'humilité. Adopter un profil bas est une bonne façon de se préparer spirituellement à aborder les grandes connaissances. Plus tard, Harry Potter reconnaîtra la grande part de chance et d'aide de ses camarades dans ses exploits héroïques, tout en prenant conscience de sa valeur. C'est pour cette raison qu'il a pu passer de statut d'élève à celui de "professeur"...

L'une des premières leçons d'humilité consistait pour Harry à être poli avec le professeur Rogue...

Harry cependant arrive à un âge charnière: il a maintenant 15 ans. C'est vers cet âge que le jeune individu quitte définitivement le monde de l'enfance pour entrer progressivement vers l'âge adulte. Dans les anciennes sociétés, les jeunes chasseurs ou les jeunes filles devaient se séparer de leur cellule familiale et vivre une période de solitude pour déterminer ce qu'ils seront et ce qu'ils feront. Bien que Harry soit orphelin, ce rituel de passage transparaît dans le roman. À plusieurs reprises, Harry veut démontrer qu'il est assez mature pour comprendre certaines choses. Mais Molly Weasley et Sirius Black, qui incarnent la figure maternelle et paternelle, n'arrivent pas à s'entendre sur le nouveau statut du principal concerné. Devant ses questions insistantes, les deux partis décident finalement de n'en rien dire. Par conséquent, Harry Potter se retrouve isolé, autant au Square Grimmaud qu'à Poudlard, où les figures parentales tels que Hagrid et Dumbledore sont absentes. Harry Potter doit donc trouver de nouveaux repères dans sa solitude afin de découvrir quel genre d'adulte il deviendra. Ce qui l'amènera à voir autrement de vieilles connaissances (Neville Londubat, Cho Chang, Sévérus Rogue) comme de nouvelles (Luna Lovegood). Par le regard de ces personnages, la vision personnelle de Harry va progressivement changer... L'émancipation vers l'état adulte n'est pas juste une période de prise de conscience individuelle, mais également collective. La responsabilisation fait partie des devoirs que tous les jeunes adultes doivent accomplir pour la communauté. Les devoirs permettent en outre d'avoir une identité propre au sein de la société.Voilà pourquoi Ron et Hermione deviennent des préfets. Quant à Harry, son identité sociale s'en trouve gravement menacée par l'icône du sauveur ou de l'illuminé. Harry Potter ne voulant être ni l'un ni l'autre, préfère construire lui-même sa propre identité.

HARRY AU PAYS DES MENSONGES

Un personnage va tout faire pour essayer de brouiller les repères naissants de Harry Potter et de l'empêcher de devenir adulte: Dolores Ombrage. Au premier abord, Dolores Ombrage paraît insignifiante. Sa physionomie grotesque inspire immédiatement le dédain. Pour Harry, elle évoque une grenouille dont le noeud papillon qu'elle porte dans ses cheveux serait une mouche prête à être happée. Il éprouve alors un certain malaise. Rowling va plus loin dans les comparaisons. Dolores Ombrage pourrait être interprétée comme étant une version déformée d'Alice au Pays des Merveilles. Tout dans les goûts du personnage, à commencer par sa tenue vestimentaire et ses manières de petites filles font écho à l'héroïne de Lewis Caroll. Dolores Ombrage est l'ombre d'une menace à laquelle les élèves de Poudlard ne semblent pas prêter attention. Elle s'insinue dans toutes les parties de Poudlard, créant désordre et divergences entre l'administration et les élèves de l'école. Elle comprend que la majeure partie de la population de Poudlard peut être manipulable. Après tout, ils ne sont que des enfants. Selon Ombrage, les enfants sont illogiques, irresponsables et innocents : "Comme je vous le disais, vous avez été initiés à des sortilèges complexes, inadaptés à votre âge et potentiellement mortels" (p.277). À quoi bon leur enseigner une matière qui est au-delà de leur compréhension ?

Outre la désinformation, Ombrage utilise le discours subliminal. Elle emploie des formulations extrêmement complexes pour finalement passer un message subversif sans que personne ne s'en aperçoive, hormis bien sûr Hermione. L'un des exemples les plus frappants est la définition du contre-sort: "il dit que le terme de contre-maléfice est impropre (...) et que les gens donnent le nom de contre-maléfice à leurs propres maléfices pour les rendre plus acceptables" (p.360 T.5). Un maléfice est un sort qui nuit à autrui, mais TOUS LES SORTS NE SONT PAS DES MALÉFICES. Ainsi Ombrage veut insinuer que jeter un sort est un acte mauvais ! En conséquence, la partie pratique de la magie est prohibée! Pour empêcher les consciences d'être conditionnées, Hermione, la Gardienne des Connaissances, remet sans arrêt la pertinence de l'enseignement d'Ombrage en question. Il n'est pas surprenant que ce soit Hermione qui ait eu l'idée par la suite de donner la charge de ce cours à Harry Potter. Pour elle, une éducation inaltérée favorise le mûrissement intellectuel.

L'EFFET DU MIROIR

"Il serait temps que tu apprennes à faire la différence entre la vie et les rêves, Potter" affirme Malefoy au héros (p.877). La perception du monde est au coeur du roman de L'Ordre du Phénix. Qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est faux ? Où s'arrête la réalité et où commence l'imaginaire ? Selon les psychologues, l'enfant vit dans un univers où tout est facile et merveilleux. Dans les premiers romans, la magie facilitait les réalités quotidiennes et teintait le monde de fantaisie. Dans le cinquième tome cependant, elle s'estompe pour laisser la place à la réalité. Ce changement est dû à la perception d'un héros qui s'achemine vers l'âge adulte. Le premier signe de changement de perception chez Harry fut de connaître la mort de près. L'apparition des Sombrals l'amène à accepter la Mort comme faisant partie de l'univers. Harry comprend aussi que cette réalité est "invisible" pour certains. Il ne peut que partager ce niveau de conscience qu'avec Neville Londubat ou Luna Lovegood.

Autre changement de perception chez le héros est la remise en question du modèle parental. L'enfant considère ses parents comme des dieux. Ils forment des modèles parfaits que l'on peut imiter. Harry reçoit tout un choc en voyant une vision peu reluisante de ses parents dans la pensine. Lui qui naguère ne se sentait pas dérangé d'être l'ombre de son père, répugne maintenant d'y être associé. En voyageant dans les souvenirs de Rogue, Harry conclut que la personnalité d'un individu se fabrique à partir de plusieurs perceptions et de modèles. Harry a vu en Rogue un enfant traumatisé, un adolescent solitaire, un élève sérieux et studieux et un souffre-douleur. Son parrain, Sirius Black, n'a connu qu'un Rogue jaloux, méprisant et bizarre. Harry lui-même se questionne sur ce qu'il est et comment les autres le perçoivent. Le reflet qu'il projette est-il ce qu'il pense ? Tout au long du roman, plusieurs images symboliques s'imposent comme sa véritable identité: Harry Potter devient professeur de Défense contre les Forces du Mal par la projection de Ron et Hermione; il devient la mémoire vivante de Cédric Diggory grâce à l'inconsolable Cho Chang; il personnifie Voldemort par les mimiques et les sentiments. Mais que retient-il ? Avant, Harry croyait que son unique talent consistait à jouer au Quidditch. À la fin du roman, il se rend compte que son véritable talent est la défense contre les force du Mal et qu'il a la possibilité de devenir un Auror; il s'aperçoit en outre que Cho Chang n'est pas la fille qu'il idéalisait et comprend finalement que Voldemort désire tuer l'image de ce qu'il est en train de devenir.

Dans l'oeuvre de Rowling, la représentation du Monde est divisé en deux sociétés distinctes, une visible, le monde des Moldus, et l'autre invisible, le monde des Sorciers. En fait, ce sont les Moldus et les Sorciers qui ont voulu faire de ce monde une dualité qui n'existe pas. Le Monde est en réalité un Tout. Dans le quatrième tome et surtout dans le cinquième tome les deux mondes commencent à s'entrecroiser. Pour Harry, une nouvelle réalité apparaît, celui où il voit l'oncle Vernon et la tante Pétunia parler de Voldemort... Encore une fois, tout repose sur une question d'interprétation. L'extrait suivant (p.278) montre en évidence que deux individus peuvent percevoir différemment la même réalité:

"Ici, nous sommes dans une école, Mr.Potter, pas dans le monde réel, répondit-elle avec douceur.

- Alors, nous n'allons pas nous préparer à ce qui nous attend dehors ?

- Rien ne vous attend dehors, Mr.Potter.

-Ah, vraiment ? répliqua Harry.

Harry Potter est persuadé que le monde extérieur est menacé par Voldemort tandis qu'Ombrage croit, au contraire, que la menace provient de l'intérieur de Poudlard ! Elle clame en outre que l'univers scolaire n'est pas le reflet de la réalité, car trop idéaliste. La représentation du Monde peut également être distortionnée pour favoriser certains courants de pensée. La Fontaine de la Fraternité magique constitue un bon exemple d'un message politiquement correct. On nous fait croire que la communauté magique (incluant hommes et créatures) vit en parfaite harmonie alors qu'en réalité ce sont les sorciers qui écrasent toutes les autres créatures. Il en va de même pour la Gazette du Sorcier qui a trahit sa mission initiale de divulguer objectivement la vérité au peuple, au profit de l'argent et de l'opinion publique (p.637). Mais comment éviter de prendre le mensonge pour la vérité? Dans le second volet des aventures d'Alice au Pays des Merveilles, De l'autre côté du Miroir, il est écrit que le jeu préféré d'Alice était de faire semblant. Simuler la réalité, même dans un univers fermé, est le meilleur moyen de comprendre la réalité elle-même et de démêler le vrai du faux. C'est pour cette raison qu'Harry et Hermione s’insurgent contre le bannissement de la partie pratique du cours de Défense contre les Forces du Mal. La simulation par le truchement de l'enseignement permet de bâtir une interprétation plus juste du monde qui nous entoure.

LE DÉPARTEMENT DES MYSTÈRES...

Que savons-nous de notre monde ? Qui sommes-nous et où allons-nous?  Le but d'un sorcier est d'essayer de comprendre ou de répondre à ces questions fondamentales qui forment la quête de la Vérité. Selon les magiciens, l'être humain étant le reflet de l'Univers, il est donc possible d'explorer et de comprendre le sens de l'existence à travers lui. Ce qui est en Bas égale ce qui est en Haut, et ce qui est en Haut égale ce qui est en Bas. C'est le premier principe magique qui décrète que l'univers est un organisme unique. Tout ce qui affecte un de ses éléments affecte l'ensemble de ceux-ci. Dans la sorcellerie, il existe trois catégories de magiciens:

1- La catégorie inférieure regroupe tous les sorciers qui utilisent la magie noire avec l'intention de nuire;

2- La catégorie intermédiaire rassemble tous mages d'esprit noble qui utilisent leurs facultés magiques sur la matière et qui ont également le pouvoir de percevoir des mondes hors de la réalité quotidienne.

3- La catégorie supérieure unit tous les magiciens qui utilisent leurs connaissances pour saisir le sens véritable de la Vie.

Ainsi, Voldemort incarnerait la première catégorie, alors que Harry et Dumbledore entreraient dans la dernière catégorie. Si le Bas menace le Haut ou vice-versa, le monde en est bouleversé. C'est l'une des raisons qui explique pourquoi Dumbledore maintient en vie Voldemort et Harry Potter. Ce genre de hiérarchie rappelle l'Arbre de Séphiro que l'on retrouve dans la kabbale juive. Cet arbre représente l'ascension de l'Homme vers le Divin. Voldemort, en ce qui le concerne, gouverne le monde inférieur puisqu'il se définit lui-même comme le Seigneur des Ténèbres. C'est pour cette raison qu'il est repoussé par la force divine incarnée par Harry Potter. Mais avant d'aller plus loin, nous allons vous expliquer ce qu'est le Département des Mystères.

Il faut être dans une certaine disposition d'esprit pour entrer dans ce département. Ceux qui ont des intentions mauvaises peuvent le payer de leur vie comme ce fut le cas avec Sturgis Podmore et Broderick Moroz. Mais ceux qui ont le coeur pur peuvent accéder à certaines portes sans trop de mal. Ainsi, Harry voulant sauver son parrain, s'est retrouvé au Département des Mystères. Les portes que celui-ci et ses amis vont ouvrir et explorer symbolisent en fait les mystères de la Vie. La salle aux cerveaux représente l'âme humaine. La deuxième où trône une arcade voilée vieille comme le monde, symbolise la mort. La troisième étale les phénomènes mal compris du temps. La salle des Prophéties dévoile les mystères de l'avenir et la salle des planètes représentait l'univers. Quant à la salle que Harry n'a pas pu forcer malgré le canif de Sirius, elle cachait l'Amour universel, le principe même de Dieu. Cette force bienveillante est définie comme dangereuse par Dumbledore. Pourquoi ? En effet, un homme qui regarderait Dieu en face serait aveuglé par cette intelligence. C'est ce qui a fait perdre l'esprit à Moroz. L'existence du Département des Mystères révèle la quête de la Vérité fait par l'Homme sur l'univers...

© Gallimard. La description du Département des mystères correspond au terrier du Lapin Blanc, dont les murs étaient ornés de portes fermées à clef.

Nous savons bien peu de choses sur notre monde. Un esprit devient grand à mesure qu'il aiguise sa curiosité sur l'univers qui l'entoure. Il ne doit en aucun cas demeurer borné par des considérations matérielles et par l'absence de preuves tangibles. Le personnage de Luna Lovegood incarne la Foi par opposition à Hermione Granger qui incarne la Raison. Nous n'avons que deux moyens pour appréhender la Vérité: l'Intuition et la Logique. Lorsque Luna Lovegood déclare que la recherche du Ronflax Cornu est aussi importante que le témoignage de Harry Potter sur la résurrection de Voldemort, elle n'a pas tort. À sa manière, elle cherche aussi la Vérité.

AU DELÀ DU VOILE

Dans une interview, Rowling a mentionné qu'elle aborderait le sujet de la mort dans L'Ordre du Phénix. Dès les premières pages du roman, la mort fait son apparition, que ce soit sous la forme de créatures (détraqueurs, sombrals), de gens disparus (la famille des Black, les anciens membres de l'ordre du Phénix, les fantômes, les portraits) et de pressentiments (Mrs. Weasley avec l'épouvantard, Harry avec son parrain). Au contraire du quatrième tome qui avait une atmosphère de passion, L'Ordre du phénix paraît au début morne, triste, sombre. Les couleurs évoquent le vert et le gris. Le quartier général de l'Ordre donne à Harry Potter l'impression d'entrer dans la maison d'un mourant (p.74). La pluie et la grisaille l'accompagnent tout au long de son voyage à Poudlard et même l'école a perdu de son charme. Tous ces indices préparent Harry Potter à faire le deuil de son enfance. La transition vers l'âge adulte sera marquée par la mort de son parrain, Sirius Black.Pourquoi Sirius Black devait-il mourir ? Avant de répondre à la question, attardons-nous sur le profil psychologique et le symbolisme du personnage. Sirius Black, en dépit de son statut d'adulte, a toujours été un éternel enfant. Il n'a jamais véritablement maturé à cause de son vécu. Dans les romans, on nous apprend que Sirius Black, après avoir à peine quitté l'école, se retrouve brutalement en prison. Pendant 12 longues années, ce jeune homme d'une vingtaine d'années est absent de la société. La solitude l'a empêché d'évoluer. Lorsqu'il s'échappe, il revient à une époque qui ressemble étrangement à celle qu'il a quittée et en plus, il rencontre un jeune garçon qui rappelle de manière frappante son meilleur ami décédé ! On comprend pourquoi Sirius Black perd toute notion du temps et qu'il transpose son vécu d'adolescent aventurier sur ceux d'Harry et de ses amis. Il est d'ailleurs le seul membre adulte de l'Ordre à être traité comme un mineur ! Si au début des romans, on percevait Sirius Black comme un adulte expérimenté, c'était parce que Harry Potter était encore jeune. Plus ce dernier vieillissait, plus la personnalité de son parrain apparaissait juvénile, révélant alors son véritable caractère. Cependant Sirius Black a une fonction qu'il a rempli jusqu'à la fin: être le guide d'Harry Potter. Sirius Black est symbolisé par le chien noir, qui se trouve en fait être une version moderne d'Anubis, le dieu des morts. Son apparition coïncide avec le voyage des Weasley en Égypte, pays d'origine d'Anubis. Il est donc normal qu'après avoir accompli sa mission, sa vie prend fin en plongeant dans le voile sombre de la vieille arcade, en l'occurrence le Royaume des Morts. C'est pour cette raison qu'il a quitté définitivement Harry lorsque celui-ci s'émancipait de l'âge tendre.

Une autre question que le roman aborde est la nature même de la Mort. Est-ce un phénomène aussi effrayant qu'on le prétend ? Dans la plupart des contes de fées, la Mort est un concept qui apparaît temporairement. Si le héros meurt, il revient aussitôt à la vie par un procédé magique. La véritable mort est plutôt réservé aux méchants, car le Mal, dit-on, ne mérite pas de vivre. Pourquoi les héros vivent-ils un simulacre de mort ? La mort a ici une fonction symbolique, en l'occurrence la transformation psychologique. Dans L'Ordre du Phénix Harry Potter s'en sort grandi même s'il a été profondément choqué par la mort de son parrain. Oui, la mort fait grandir, car on réfléchit davantage sur la Vie et ses multiples aspects. Dans l'univers d'Harry Potter, la Mort comme telle prend l'aspect d'une vieille arcade qui encadre un voile noir. Si Hermione en paraît très effrayée, Harry et Luna par contre en sont fascinés. La Mort est un phénomène méconnu. C'est pourquoi Hermione est dépassée par une chose que toute la logique ne saurait expliquer tandis que Harry et Luna ont déjà approché le sujet. Harry trouve même que la Mort a une certaine beauté... Lui et Luna perçoivent même des voix au-delà du voile. C'est là qu'on devine les convictions personnelles de l'auteur sur une des grandes questions fondamentales: existe-t-il une vie après la mort ? La science ne peut pas prouver que c'est faux. Le personnage de Luna Lovegood nous le rappelle dans ce très beau passage (pp. 968-969) :

"Parfois, je suis très triste en y pensant. Mais j'ai toujours papa. Et d'ailleurs, je reverrai ma mère un jour n'est-ce pas ?

- Heu...Tu crois ? demanda Harry, incertain.

Elle hocha la tête, incrédule.

- Allons donc, tu les as entendus, derrière le voile, non ?

- Tu veux dire ?

- Dans cette pièce avec l'arcade. Ils se cachaient pour qu'on ne les voie pas, c'est tout. Tu les as entendus aussi bien que moi.

Si Harry Potter est arrivé à apprivoiser la Mort, ce n'est pas le cas de son antagoniste, Voldemort. Son désir d'immortalité cache en réalité une peur vis-à-vis du phénomène. Par bravade, il s'est approprié non seulement du nom, mais l'a également personnifiée ! Mais pourquoi a-t-il peur de la mort ? Sa crainte est liée par l'insatisfaction de sa propre vie et de ce qu'il est devenu. S'il meurt, il se rendrait compte de l'inutilité de son existence. C'est pourquoi à l'instar de Harry, Voldemort déclare qu'il n'y a rien de pire que la mort (p.914). Dumbledore cependant lui met en évidence que c'est le pouvoir de l'amour qui peut être plus terrible et destructeur que la mort elle-même. C'est le manque d'affection qui est responsable de la déchéance de Voldemort. Ébranlé et écoeuré d'entendre la vérité, Voldemort tente de se "suicider" en fusionnant avec Harry Potter. Ce dernier, traumatisé par la perte de son parrain arrive à comprendre pendant un bref instant la tristesse de Voldemort, mais c'est le désir de vivre qui l'a emporté...

Dans l'oeuvre de Rowling, le miroir symbolise la Vérité ou l'Illusion. Dans le symbolisme alchimique, il dévoile la maturité de la personne qu'il reflète, d'où son omniprésence dans L'Ordre du Phénix.

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE

L'histoire d'Harry Potter tourne autour de son identité. Qu'est-ce qu'il est réellement ? Pourquoi attise-t-il toute la haine de Voldemort ? L'Ordre du Phénix répond à ce mystère qui planait depuis 4 tomes. En fait le problème est au niveau psychologique. Voldemort s'est identifié à Harry Potter. Il a vu chez ce jeune garçon toutes les qualités qu'il aurait voulu avoir. Il a fait ce qu'on appelle de l'auto-projection. Par jalousie et par haine pour lui-même, il a préféré détruire cet idéal qui lui rappelait à quel point il était déchu... Sous cette perspective, Harry Potter et Voldemort forment un seul personnage possédant une partie maléfique comme bénéfique. En recourant à la magie, la partie ténébreuse peut-elle l'emporter sur la partie lumineuse d'un même individu ? Il semble que non. Par deux fois, l'effet du sortilège Avada Kedavra s'est annulé pour en produire un autre. Harry Potter, bien malgré lui, se trouve lié au destin de Voldemort par le symbole de sa cicatrice. Il est un homme marqué...

L'Homme est-il maître de sa destinée ? J.K Rowling se pose la question au cours des cinq tomes. Toutefois, les derniers chapitres de L'Ordre du Phénix consacrés à la prophétie perdue semblent prouver qu'il n'en est rien. Ainsi, on revient à l'adage scientifique qui affirme que notre libre arbitre est guidé par nos gènes et l'environnement. Le libre arbitre est-il finalement une illusion ? Alors que Harry avait choisi de devenir un Auror, une prophétie lui apprend qu'il deviendra soit une victime, soit un assassin. Dumbledore décrète depuis le début que ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes vraiment, plus que nos aptitudes (nos gènes). En dépit de la prophétie, des passages éloquents dans le 5e tome sous-entendent le contraire: Les cours de divinations de Firenze sont basés sur une philosophie qui démontre que rien n'est prédéterminé. De plus, on se rend compte que le choixpeau magique ne répartit pas toujours les élèves selon leurs caractères prédominants. Son choix se porte à faire développer chez l'élève des aptitudes latentes. Par exemple, le coeur des Gryffondors pourrait permettre à Hermione et à Neville de développer intuition et courage; la logique des Serdaigles pourrait apporter un peu de jugement dans les convictions de Luna Lovegood. Mais là encore, le libre arbitre intervient: c'est à eux de se rendre compte ce qu'ils doivent enrichir dans leur existence. Curieusement, Harry a utilisé le libre arbitre avant même que le choixpeau lui impose son choix. Ce qui revient à dire qu'Harry ne se laissera pas abuser par la prophétie. Entre deux choix irrévocables, il existe une troisième solution. Dans son ensemble, la prophétie ne prédit ni à Harry ni à Voldemort une victoire totale. Si Harry meurt, à quoi résume l'essence même des livres ?! Voldemort survit et continue son rêve de destruction. Si Voldemort est tué par Harry, le monde de la sorcellerie s'en trouve épargné mais pas le héros, et encore moins sa victime. Qu'aurait appris Voldemort de la vie ? Une suite de longue souffrance psychologique ? Si ni l'un ni l'autre ne désire être la victime ou l'assassin, que se passe-t-il ? S'il existe une troisième alternative, quelle en serait la nature ?

Firenze avec son cours de divination fait référence à Chiron, l'un des rares centaures de la mythologie grecque à être instruit et amical envers les hommes. Il était notamment le mentor d'Achille, Jason et Hercule et il avait le don de faire des oracles.

Il est beaucoup question à travers L'Ordre du Phénix de deux dualités qui composent la nature humaine: les sentiments et la raison. Nos actions sont motivées par ces deux concepts. Toutefois, l'un ne supplante pas l'autre, quoi qu'en dise les personnages dans le roman. Rogue affirme que les gens faibles n'obéissent que par leurs émotions (p.602). Il sous-entend que les sentiments conduisent un individu à sa perte. La mort de Sirius Black avait tellement affecté Harry qu'il désirait n'être plus humain (p.925). Dumbledore au contraire soutient que ces mêmes sentiments peuvent avoir un résultat salvateur. La survie d'Harry à l'attaque de Voldemort en est la preuve. La Raison cependant permet de tempérer les choses. Si Harry avait écouté les doutes d'Hermione à propos de la véracité de ses rêves, Sirius ne serait peut-être pas mort. Mais une logique trop froide finit par rendre l'individu inhumain. Une question demeure: Voldemort a-t-il perdu définitivement son humanité ? Et qu'en est-il de Rogue ?

Dans La Coupe de Feu, le Seigneur des Ténèbres montre qu'il n'a pas perdu totalement ses sentiments lorsqu'il évoque de vieux souvenirs dans le cimetière: "Écoute-moi ça, voilà que je suis en train de revivre l'histoire de ma famille...(...) Je deviens sentimental...mais regarde Harry ! Ma véritable famille revient...(T4, P.576). Quant à Rogue - même si Dumbledore semble finalement reconnaître que son cas est irréversible- manifeste ouvertement des sentiments heureux à l'égard d'une autre personne pour la première fois: "Professeur McGonagall ! lança Rogue qui s'avança aussitôt vers elle. Vous voilà enfin sortie de Ste-Mangouste !" (p.956). L'histoire nous apprend qu'une compréhension mutuelle ainsi qu'un peu d'amour peuvent résulter de profonds changements entre deux individus. Les cours d'occlumancie ont permis à Rogue et à Harry de mieux se connaître et de partager certains souvenirs similaires. Harry a appris à faire preuve de politesse devant Rogue et ce dernier commence à tempérer ses émotions négatives. Il en va de même pour Graup et Hagrid ainsi que des autres personnages...

Harry peut-il d'une manière ou d'une autre rendre cette partie de l'âme qui fait cruellement défaut à son "double" ténébreux ? Peut-il le faire sans devenir un assassin ou une victime ?

Être ou ne pas être, telle est la question...

Poudlard

Poudlard a été fondé il y a plus de mille ans, cependant nous ne connaissons pas la date précise. Les maîtres fondateurs de Poudlard étaient les quatre plus grands Mages et Sorcières de l’époque, soit Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard, qui ont laissé leur nom aux quatre maisons actuelles de Poudlard. Ils ont édifié ce collège hors de la vue des Moldus, à l’époque où ces derniers, effrayés par la Sorcellerie, brûlaient et tuaient toutes les personnes capables de produire de la magie. Pendant plusieurs années, ces quatre puissants Sorciers travaillèrent ensemble en harmonie, recherchant des jeunes personnes possédant des pouvoirs magiques. Lorsqu’ils en trouvaient, ils les amenaient au château, afin d’assurer leur éducation en matière de Magie. Mais peu à peu, des désaccords apparurent entre les quatre Sorciers de Poudlard, notamment avec Serpentard. Ce dernier voulait se montrer plus sélectif dans le choix des élèves admis à Poudlard. Il pensait que le savoir magique devait être réservé aux familles de Sorciers et à elles seules. Il ne voulait pas prendre d’élèves nés de parents moldus car il estimait qu’on ne pouvait pas leur faire confiance. Au bout d’un moment, une grave dispute à ce sujet opposa Serpentard à Gryffondor. Serpentard finit alors par quitter l’école. Il existe une légende un peu folle, à propos d’une Chambre des Secrets, qu’aurait construite Salazar Serpentard. Seule sa descendance pourrait ouvrir la chambre, et chasser hors de Poudlard, les élèves non dignes de recevoir le savoir Magique.

Chaque élève de première année est envoyé dans une des quatre maisons par le chapeau de Godric Gryffondor. En effet, un peu avant sa mort, le Sorcier a jeté un sort sur le chapeau, lui demandant de choisir à sa place, quel élève serait le mieux adapté pour chaque maison. Depuis, la tradition persiste, si bien que l’on a trouvé un nom correspondant parfaitement au chapeau : Le "choixpeau Magique". "

Madame Bibine

Elle donne à Poudlard, des cours de vol sur balai. C’est une femme relativement âgée aux cheveux courts et gris, avec des yeux jaunes, semblables à ceux d’un faucon à la vue perçante. Elle a un tempérament énergique. C’est elle qui arbitre la plupart du temps les matches de Quidditch dans l’enceinte de Poudlard.

Professeur Binns

C’est le seul professeur fantôme du collège. Il a l’apparence d’une personne âgée ; On raconte qu’un jour, il se serait endormi devant la cheminée, et que le lendemain, il se serait levé sans se rendre compte de rien, mais qu’en réalité, il était mort. Il continue chaque jour de donner des cours sur l’histoire de la magie. Il parle d’une voix monocorde, et ses cours paraissent très longs, et sont ennuyeux.

Professeur Chourave

Elle s’occupe des cours de botanique à Poudlard. C’est une petite femme replète aux mains potelées toujours sales. En effet, à force de manipuler des plantes et de la terre, ses mains s’en ressentent ! Cependant, c’est un très bon professeur, très sympathique. Ses cours se déroulent principalement dans les serres à l’extérieur. Elle est également la directrice de la maison Poufsouffle.

Albus Dumbledore

Bien qu’il ne soit plus professeur, nous l’avons placé dans cette rubrique. Albus Dumbledore est un homme grand, mince et doté d’une longue barbe argentée ainsi que de longs cheveux de la même couleur. Il a les yeux bleus et brillants et porte toujours des lunettes en demi-lune sur son long nez crochu. Il est le directeur de Poudlard et également le seul homme qui fît jamais peur à Vous-Savez-Qui. Il n’hésite d’ailleurs pas à l’appeler par son nom et incite tout le monde à en faire autant. C’est un homme bon et noble, un sorcier très puissant qui juge les gens non pas d’après leur famille, mais d’après eux-mêmes. Il est très apprécié par le jeune Harry Potter, ainsi que par le garde-chasse, Hagrid. Il est d’ailleurs déconseillé de dire du mal de Dumbledore devant Hagrid.

Il s’est rendu célèbre en 1945, lorsqu’il a écrasé le mage Grindelwald. Il travailla avec Nicolas Flamel et on lui doit la découverte des propriétés du sang de dragon. Ses passe-temps préférés sont le bowling et la musique de chambre.

Dumbledore ne supporte pas les Détraqueurs, et adore Poudlard. Il aurait pu être ministre de la magie mais a refusé d’abandonner l’école. Il était autrefois professeur de Métamorphose.

Professeur Flitwick

Professeur de très petite taille (Il s’assit sur des coussins lors des repas pour paraître plus grand). Il assure les cours d’enchantements. On n’est pas sûr, mais il est fort possible que le professeur Flitwick soit le directeur de la maison des Serdaigles.

Rubeus Hagrid

Rubeus Hagrid est le garde-chasse et le gardien des clés de Poudlard. Il est également le professeur de soin aux créatures magiques, depuis le départ en retraite du précèdent professeur. Ses cours se déroulent non loin de la forêt interdite, près de sa cabane. Il est connu pour adorer les animaux féroces, ainsi que pour ne pas être indifférent à la boisson. Mais la chose la plus extraordinaire chez lui est sa taille : il est deux fois plus grand qu’un homme normal et presque cinq fois plus large. Cette taille est tout à fait normale pour un demi géant. Hagrid est en effet fils d’un Sorcier et d’une Géante. Les géants sont très mal perçus, et c’est pour cette raison qu’il dissimule le fait qu’il soit un demi géant. Il porte une barbe noire qui lui couvre la moitié du visage. Hagrid a été exclu de Poudlard pendant sa troisième année... C’est en fait une longue histoire : il a été accusé, à tort d’ailleurs, d’avoir ouvert la Chambre des Secrets... C’est Harry, son ami, qui l’a innocenté. Hagrid adore Harry et est entièrement dévoué à Dumbledore, qui l’a gardé en tant que gardien des clés et lui a même offert un poste de professeur. On soupçonne Hagrid de cacher sa baguette - dont il aurait recollé les morceaux - dans un parapluie ; Mais rien n’a jamais été prouvé.

Gilderoy Lockhart

Gilderoy Lockart

Ce professeur de défense contre les forces du mal qui a remplacé Quirrel lors de la seconde année à Poudlard de Harry. C’est un homme séduisant, avec un grand sourire. Cependant, on a appris qu’il volait les formules aux Sorciers en leur faisant par la suite perdre la mémoire. Depuis, il a perdu lui-même la mémoire.

Remus J. Lupin

Professeur de défense contre les forces du mal durant la troisième année de Harry au collège de Sorcellerie. C’était sans conteste le professeur préféré de Harry. Néanmoins, en raison de sa spécificité (il était un loup-garou), il a démissionné de son poste, car les parents auraient probablement peur de savoir leurs enfants aux mains d’un loup-garou.

Alastor Maugrey, dit "Maugrey Fol’ Oeil

C’est le quatrième Professeur de défense contre les forces du mal de Harry. Ce dernier, comme tous ses amis collégiens, admiraient profondément cet homme, qui était un ancien Auror, chasseur de Mangemorts. Extrêmement cultivé, il a appris à ses élèves les sortilèges impardonnables, et la façon d’en contrer certains. Il est très vieux, et possède un œil Magique, ainsi qu’une jambe de bois.

Minerva McGonagall

Minerva Mac Gonagall est la directrice adjointe de Poudlard et la directrice de la maison des Gryffondor ; Étant elle-même une animagus répertoriée par le ministère de la magie, elle donne ainsi des cours de métamorphose. C’est une femme sévère qui porte toujours des lunettes carrées qui restent visibles même sous sa forme animale de chat: La forme de ses lunettes subsiste autour de ses yeux.

Professeur Quirell

Il s’agit du premier professeur de défense contre les forces du mal qu’Harry a eu. C’est un jeune homme, qui joue parfaitement bien la comédie du professeur effrayé par tout ce qui l’entoure. En effet, Vous-savez-qui occupait l’arrière de sa tête ; Ce dernier était caché par le professeur Quirrell qui posait un grand turban mauve autour de sa tête, expliquant que c’était un prince qui lui avait offert. Il a recueilli Le seigneur des ténèbres lors d’un voyage en Albanie, et s’est mis à son service. Depuis, il a été tué par Harry Potter.

Severus Rogue

Severus Rogue, Directeur de la maison des Serpentards, est le professeur des potions. Ses cours se déroulent dans le cachot du château, endroit sombre et lugubre, reflétant bien sa personnalité ; Il porte souvent des capes noires. Il n’apprécie pas Harry Potter, car le père de ce dernier (James Potter) et lui ont eu quelques différends, et ne s’aimaient pas vraiment... Il apprécie par contre Malefoy, et respecte beaucoup Dumbledore. Il est à noter qu’en présence de Dumbledore, Severus Rogue est bien moins désagréable. Il a la réputation d’être très injuste et de favoriser sa maison. Il ôte des points à tout le monde sans raison, à part aux Serpentards. Il s’agit également d’un ancien Mangemorts ; La preuve en est le tatouage du signe des ténèbres sur le haut son bras. Depuis, la réapparition de Vous-savez-qui, il semble jouer un double rôle : Celui d’espion auprès de Vous-savez-qui, pour Dumbledore.

Professeur Sinistra

Le professeur Sinistra est une Sorcière qui assure les cours d’astronomie, à l’aide de télescope.

Sibylle Trelawney

C’est une jeune femme qui enseigne l’art de la divination, à l’aide de boules de cristal, feuilles de thé... Elle est très mince, et ses grands yeux sont entourés de lunettes. Souvent enveloppée dans un châle, ses bras et ses doigts comportent une multitude de bagues, et ses bras des bracelets dorés.

Baron sanglant :

Fantôme de la maison des Serpentards. Il semble être mort de façon affreuse, car il est recouvert de sang. Il a cependant beaucoup d’autorité, et il est le seul à faire obéir Peeves.

Dobby :

C’est une sorte d’Elfe "rebelle". Il s’est battu pour obtenir son indépendance, mais les autres Elfes le considèrent d’un mauvais œil. Dumbledore a accepté de le payer. Dobby est en quelque sorte un idéaliste.

Elfes de maison :

Ce sont des nains, qui s’occupent docilement d’entretenir les maisons. Un Elfe de maison est souvent signe de distinction, et seules les grandes familles en possèdent. A Poudlard, ils font la cuisine, le ménage...

La Grosse Dame :

Gardienne de la tour de Gryffondor. Elle se trouve évidemment dans un tableau, et demande le mot de passe pour délivrer l’entrée dans la maison. Si le mot de passe n’est pas le bon, elle ne laisse pas la personne entrer.

Sir Nicholas de Mimsy, dit "Nick’Quasi-Sans-Tête" :

Fantôme de la maison des Gryffondor, où il a suivi des études autrefois. Chaque maison possède son fantôme.

Peeves :

Bien que ne faisant pas partie du personnel, Peeves, l’esprit frappeur hante les couloirs du château en effrayant les élèves. Il est très rieur, et se moque de tout et de tout le monde.

Madame Pince :

C’est la bibliothécaire de Poudlard. Elle garde farouchement son domaine; Elle n’hésite pas à demander à ceux qui ne font rien de sortir. Elle surveille également la "Réserve", lieu où sont entreposés les livres de Magie Noire. La Magie Noire n’étant pas enseignée à Poudlard, seuls les élèves de dernière année, faisant des recherches poussées à propos de la défense contre les forces du mal, y ont accès, et uniquement, avec un mot d’un professeur.

Madame Pomfresh :

Surnommée Pom-pom par le Directeur, elle est un peu comme Madame Pince. Pour elle, la moindre blessure nécessite un repos très long. Ainsi, elle ne cesse de critiquer ce qui a mis dans telle situation l’élève blessé, comme Harry avec les Dragons, ou quand le Professeur Lockhart a fait disparaître par inadvertance les os du bras de Harry.

Argus Rusard :

C’est le concierge actuel de Poudlard. C’est un Cracmol qui apprend la Magie. De très mauvais caractère, il réprimande bien souvent les élèves pour des raisons parfois très futiles.

Miss Teigne :

C’est la chatte d’Argus Rusard. Elle traque n’importe quel élève dans le collège, et ressemble beaucoup à son maître.

Winky :

Elfe de Maison renvoyée, qui travaille désormais à Poudlard.

................
................

In order to avoid copyright disputes, this page is only a partial summary.

Google Online Preview   Download