Les coopératives au 21e siècle Réviser les règles de la ...

Les coop?ratives au 21e si?cle R?viser les r?gles de la collaboration

Le pr?sent rapport examine le syst?me des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit canadiennes, ce qui, sauf indication contraire, d?signe les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit, les centrales et les partenaires strat?giques du syst?me affili?s ? la Centrale des caisses de cr?dit du Canada. Les caisses populaires, y compris les Caisses Desjardins du Qu?bec, sont explicitement exclues de cette analyse.

Table des mati?res Le syst?me des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit est sur le point de changer ? encore une fois .................................. 1 La collaboration demeure importante............................................. 2 Comment en sommes-nous arriv?s l?? ........................................... 3 La quatri?me vague : bifurcation .................................................... 6 Se pr?parer au syst?me des coop?ratives du 21e si?cle ................... 8 Adopter les nouvelles r?gles de collaboration ............................... 12

2 Les coop?ratives au 21e si?cle

Le syst?me des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit est sur le point de changer ? encore une fois

Le syst?me canadien des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit entre dans une p?riode de r?alignement profond qui red?finira la fa?on dont les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit exercent leurs activit?s ? la fois avec les joueurs internes et externes du syst?me. En effet, tous les aspects du syst?me amorcent le virage du 21e si?cle, qu'il s'agisse de la fa?on dont les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit ?changent avec leurs membres, offrent leurs produits et services ou encore font appel aux centres de services partag?s pour les processus administratifs.

Ces changements sont issus d'un ensemble de facteurs externes, notamment la concurrence accrue des cinq grandes banques, les pr?f?rences des clients et les exigences r?glementaires, ainsi que de facteurs internes tels que la d?su?tude technologique et un d?sir d'expansion au moyen de fusions et d'acquisitions (F&A) ou de croissance organique des membres.

Cette quatri?me vague d'?volution vient essentiellement modifier les r?gles officielles et officieuses de collaboration qui ont d?fini le march? des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit canadiennes au cours des 80 derni?res ann?es, entra?nant une bifurcation du syst?me en un petit groupe de grandes coop?ratives d'?pargne et de cr?dit, et un nombre d'intervenants sp?cialis?s, qui va s'amenuisant, mais qui demeure important.

Peu importe la voie qu'elles suivront, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit qui n'actualisent pas leur mod?le d'affaires, mais qui choisissent plut?t de se fier aux infrastructures et aux outils actuels, auront du mal ? tirer leur ?pingle du jeu dans cette ?re nouvelle de collaboration. Heureusement, il est encore temps de se pr?parer ? cette transition. Les coop?ratives, centrales et partenaires strat?giques du syst?me qui prennent des mesures d?s maintenant pour am?liorer leur fonctionnement, g?rer les risques, regrouper la gouvernance et ?laborer des strat?gies de croissance et de F&A seront en bonne position pour offrir ? leurs membres des services distinctifs et une r?elle valeur tout au long du 21e si?cle.

En 1966, on comptait plus de 3 200 coop?ratives d'?pargne et de cr?dit au Canada. En 2012, il en reste moins de 370.

Au fil de cette bifurcation, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit devront r?soudre le conflit inh?rent qui surviendra entre les deux principales cat?gories de coop?ratives : les grandes organisations qui poss?dent l'envergure n?cessaire et ont le d?sir d'agir de mani?re ind?pendante, et la communaut? d'intervenants ind?pendants qui devront compter de plus en plus sur la collaboration et la coop?ration pour survivre. Les coop?ratives qui se situent entre les deux devront d?cider lequel des deux mod?les convient le mieux aux besoins de leurs membres, particuli?rement ? la lumi?re des nouvelles r?gles relatives aux coop?ratives ? charte f?d?rale, le regroupement des centrales et l'?volution du r?le des partenaires strat?giques du syst?me1.

Les coop?ratives au 21e si?cle 1

La collaboration demeure importante

Tandis que les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit envisagent ces changements, elles se doivent d'?valuer la pertinence du sixi?me principe du mouvement coop?ratif2 : ? la coop?ration entre les coop?ratives ?. Un certain nombre de coop?ratives d'?pargne et de cr?dit canadiennes ont d?cid? de renoncer aux services collaboratifs partag?s afin de cr?er des fonctions internes ou de s'approvisionner aupr?s du march? libre. De m?me, certaines coop?ratives d'?pargne et de cr?dit h?sitent de plus en plus ? financer des activit?s communes si elles ont l'impression de subventionner leurs pairs.

Depuis quelques ann?es, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit sont plus dispos?es ? recourir ? des fournisseurs qui ne font pas partie du syst?me, que ce soit pour les syst?mes bancaires de base ou pour l'assurance de cautionnement, entre autres. ? mesure que les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit de grande envergure (celles qui ont des actifs de > 5 G$ et comptent au moins 150 000 membres) poursuivent leur expansion, ces tendances sont susceptibles de s'accentuer, puisque de plus en plus de coop?ratives agissent unilat?ralement ou forment de plus petites ? coalitions de volontaires ? plut?t que de se rallier sous un programme partag? ? l'?chelle nationale ou d'une centrale. Pour conna?tre un avenir fructueux, il faudra absolument mod?rer ces d?cisions unilat?rales et agir dans un esprit de coop?ration renouvel?.

Grand est encore petit La premi?re raison pour laquelle une coop?ration strat?gique s'impose est l'envergure. Bien qu'il y ait une diff?rence de taille entre les plus grandes et les plus petites coop?ratives d'?pargne et de cr?dit, m?me les plus grandes coop?ratives

Actifs cumulatifs par coop?rative d'?pargne3

160 $ 140 $ 120 $ 100 $

80 $ 60 $ 40 $ 20 $

0 $

ne font pas le poids par rapport aux importantes institutions financi?res au pays. Alors que les trois principales coop?ratives d'?pargne et de cr?dit poss?dent toutes des actifs de plus de 10 G$, les actifs des cinq grandes banques vont de 350 ? 750 G$. M?me les pairs plus directement comparables sont consid?rablement plus importants que n'importe quelle coop?rative d'?pargne et de cr?dit individuelle4. L'approvisionnement strat?gique et le regroupement des services administratifs offrent un potentiel d'?conomie beaucoup plus ?lev? lorsque les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit forment un bloc d'actifs communs de 139 G$5.

Le degr? de consolidation constitue une autre comparaison frappante avec les banques ? charte. Alors que les six principales banques au Canada contr?lent 83 % de l'ensemble des actifs bancaires, les six plus grandes coop?ratives d'?pargne et de cr?dit contr?lent un peu plus du tiers des actifs du syst?me. Aucune coop?rative ne d?tient ? elle seule plus de 11 % du total des actifs et, si certaines d'entre elles ont de l'importance ? l'?chelle r?gionale, aucune n'occupe une position dominante au sein du syst?me. Dans un tel contexte, la collaboration offre assur?ment des avantages.

L'?chec n'est pas envisageable La deuxi?me raison pour laquelle il convient d'instaurer une coop?ration efficace, c'est le besoin d'?viter l'?chec des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit individuelles. N'importe quel ?chec, petit ou grand, ternira l'image de l'ensemble du mouvement coop?ratif. Bien que le syst?me soit parvenu ? assurer une cessation ordonn?e des activit?s des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit (g?n?ralement par une acquisition), tout ?chec important risque fortement de porter atteinte ? la r?putation de tous les joueurs. Par ailleurs, l'?chec d'une coop?rative en particulier pourrait entra?ner le retrait d'une partie des membres du syst?me. Puisque l'adh?sion au syst?me coop?ratif cro?t ? un rythme plus lent que la population canadienne, la fid?lisation des membres existants est primordiale. Enfin, si une coop?rative d'?pargne et de cr?dit a l'intention de passer par les F&A pour assurer sa croissance, elle doit avoir acc?s ? un bassin d'organisations viables avec lesquelles elle peut fusionner. En cons?quence, il est toujours dans les meilleurs int?r?ts des coop?ratives et de leurs membres de veiller ? la durabilit? de l'ensemble du syst?me.

CoaWIstenstaltCeFFrNicoiiAmrrioasooSsFsrCssnitrttitPtCrasmMerstsinhcOVoAeiActoSlamemrfnaansntsiblarevtbfiubinerhepdgorpwsaiiriiacnnnvxoeiriiaetaiacannrrttrtuugsavylsntsheyyean.sayo GIsullOfaItCnanhrdennorsdsossAvaf(DtcvraLii3otcUainb4seCrowsge3nonss)Ar Total

2 Les coop?ratives au 21e si?cle

Milliards

Comment en sommes-nous arriv?s l??

Les trois premi?res vagues du mouvement des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit

Afin de comprendre o? se dirige le syst?me des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit, il faut examiner les ?l?ments qui l'ont fa?onn? au cours des 100 derni?res ann?es. Aux fins de cette analyse, il peut ?tre pertinent de diviser l'?volution du syst?me ? ce jour en trois vagues distinctes:

? Premi?re vague: ?tablissement, from the 1900s to 1940s, in which credit unions were founded in small communities across the country and issued loans to a largely rural membership base des ann?es 1900 ? 1940, alors que des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit ?taient fond?es dans de petites collectivit?s partout au pays afin d'accorder des pr?ts ? des membres provenant essentiellement de r?gions rurales.

? Deuxi?me vague: mise en place de l'infrastructure, des ann?es 1940 ? 1980, alors que le nombre de membres et le total des actifs connaissaient une hausse ph?nom?nale, et que les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit commen?aient ? offrir un large ?ventail de produits financiers avec l'aide des centrales et des partenaires strat?giques du syst?me.

? Troisi?me vague: regroupement, des ann?es 1980 ? 2000, alors que les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit fusionnaient et se regroupaient pour r?aliser des avantages d'?chelle ? des fins de croissance et de contr?le des co?ts.

Premi?re vague (ann?es 1900 ? 1940) ?tablissement Au cours des quatre premi?res d?cennies du XXe si?cle, des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit ont vu le jour partout au pays, dans des grandes et des petites villes, mais plus particuli?rement dans des secteurs ruraux et agricoles. Fortes de la r?ussite des caisses populaires au Qu?bec avec la Coop?rative d'?pargne et de pr?t du service civil d'Ottawa (aujourd'hui la Caisse Alterna) en 19086.Apr?s plusieurs d?cennies de croissance constante, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit se sont rapidement ?tendues aux Maritimes, aux Prairies et ? la Colombie-Britannique durant les ann?es 1930 et 1940.

La coop?ration entre les personnes constitue la caract?ristique distinctive de la collaboration durant la phase d'?tablissement. Les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit reposaient sur un ? lien commun ?, par exemple le secteur d'activit? (Reserve Mines

Credit Union, N.-?. ? 19327), la religion (Jewish Colonization Association, Sask. ? 19108) ou le secteur g?ographique (Blackville Credit Union, N.-B. ? 19369). Dans la quasi-totalit? des cas, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit ont ?t? fond?es pour permettre de surmonter la difficult?, voire l'impossibilit?, d'acc?der au cr?dit aupr?s du syst?me bancaire conventionnel, particuli?rement lors de la Crise de 1929. En g?n?ral, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit ?taient de petits ?tablissements comptant des dizaines ou des centaines de membres et offrant une gamme limit?e de produits.

Avant les ann?es 1930, toute collaboration entre les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit ?tait officieuse et non structur?e. Il n'y avait aucun service partag?, aucun partenaire strat?gique et aucune centrale. Le partage des risques n'?tait pas envisageable et les activit?s ?taient strictement limit?es par le capital disponible. Toutefois, avec l'arriv?e des ann?es 1930 et l'expansion fulgurante des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit, il est devenu ?vident que la structure en place n'?tait plus viable.

Variations r?gionales de l'incidence des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit10 P?n?tration du membership dans la population vs actifs du syst?me partag? par province

60 %

PE

% de membres de coop?ratives d'?pargne et de cr?dit par rapport ? la population des provinces

40 %

NB NS

20 %

BC

SK

MB Canada = 20 %

NL

AB ON

0 %

20 %

40 %

60 %

80 %

100 %

Part provinciale du total des actifs des coop?ratives d'?pargne et de cr?dit (t = 139 G$)

Deuxi?me vague (ann?es 1940 ? 1980) Mise en place de l'infrastructure Au cours des ann?es 1940 ? 1950, les coop?ratives d'?pargne et de cr?dit se sont multipli?es et l'infrastructure n?cessaire ? leur soutien a ?t? mise en place. Des centrales ont ?t? ?tablies ? l'?chelle du pays; les gouvernements provinciaux ont adopt? des lois sur les associations de coop?ratives financi?res, des services provinciaux d'assurance-d?p?ts ont ?t? mis sur pied et des partenaires strat?giques du syst?me sont apparus afin de prendre en charge des canaux de prestation de produits et de services de plus en plus complexes.

Les coop?ratives au 21e si?cle 3

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