L’EUGENISME ET LE TRAFIC D’ENFANTS CHEZ LES ELITES



L’EUGENISME ET LE TRAFIC D’ENFANTS CHEZ LES ELITES

Thierry Brugvin[1]

Certaines élites organisent un trafic de nourrissons et d’adoption en favorisant l’eugénisme. La Fondation d’Heucqueville recueillait 100 à 300 nourrissons par an[2]. « Beaucoup de pupilles de la Fondation d’Heucqueville sont nés dans cet appartement du 13, rue Pierre-Guérin, dans le 16e arrondissement de Paris. On est à deux pas de la fondation et à trois du domicile de son assistante sociale en chef. C’était une adresse secrète d’où rien ne sortirait", explique Patricia Fagué, spécialiste de la recherche de personnes disparues »[3].

La fondation poussait certaines mères peu fortunées ou ayant un enfant hors mariage, à abandonner cet enfant au profit de familles généralement fortunées, qui payaient grassement la fondation pour obtenir la garantie du silence sur ces pratiques. « Un rapport émanant du ministère de l’Intérieur lui reproche de n’accepter que les demandes d’adoption "accompagnées d’un versement". Pour les fonctionnaires de la place Beauvau, il s’agirait d’un "véritable trafic" »[4].

Or, dans les années 1950, le futur président de la République Georges Pompidou était membre du conseil d’administration de cette fondation qui avaient des pratiques illégales et travaillait à la Banque Rothschild. « On ne trouve plus à la tête des œuvres d’adoption privées que des Politiciens, des architectes, des chirurgiens, des avocats ou simplement des milliardaires, tous parents adoptifs. Ainsi Jean Walter fait-il parti en 1942 du Conseil de l’adoption Française où son épouse Domenica Lacaze a adopté Jean-Pierre Guillaume. La même année, Georges Pompidou adopte son fil unique Alain à la fondation d’Heucqueville dont il est le trésorier. »[5]

Les dirigeants de la fondation ont brulé les archives, se mettant une nouvelle fois dans l'illégalité. On voit à travers cette fondation privée, à la fois le mépris d’une partie de la haute bourgeoisie pour ces mères, sur lesquelles on a fait pression pour qu’elles abandonnent leurs enfants. Or, ces mères étaient généralement peu fortunées et dans ce cas il s’agit d’un mépris de classe. De plus dans cette clinique, régnait une philosophie d’orientation plutôt eugéniste, consistant à sélectionner les individus les plus purs génétiquement afin d’améliorer la race des classes dominantes.

Le président de la fondation est le docteur Georges Vigneron d'Heucqueville et il est favorable à la stérilisation des alcooliques chroniques et des syphilitiques, car il considère qu’il y a une dimension héréditaire à leur état psychologique et sanitaire[6].

L’eugénisme est parfois conçu comme un instrument au service du malthusianisme. Malthus est un démographe, qui est devenu célèbre en 1798 en publiant son « Essai sur le principe de population.» Il y explique que le frein le plus terrible à l'accroissement de la population est la misère, conséquence inéluctable du principe de population. De même, les institutions ne sont que peu responsables de la misère de beaucoup d'hommes. La société ne peut qu'être inégalitaire, composée de propriétaires et de travailleurs. S'il en était autrement, si la propriété était supprimée, si chacun partageait avec son voisin, si tout le monde était nourri correctement, la population augmenterait encore plus rapidement et dépasserait les subsistances disponibles. Donc, compte tenu du fait que « la population augmente plus vite que les subsistances, il ne faut surtout pas courir le risque d'un accroissement de la population en aidant les pauvres »[7]. 

La théorie de Charles Darwin est fondée sur la sélection naturelle des espèces fondée sur celles, qui se révèlent la plus adaptées. Galton, qui est son cousin fait la promotion du darwinisme sociale, c'est-à-dire qu’il décide d’appliquer cette théorie aux sociétés humaines. Pour cela il crée en 1883, le concept eugénique (l’art de bien engendrer). L’objectif de l’eugénisme consiste à améliorer volontairement, les caractéristiques génétiques de l’espèce humaine. C’est nécessaire selon Galton, car il estime que l'évolution normale de la race humaine est menacée par l'attention philanthropique portée aux pauvres et à leurs enfants. Selon lui, il faut intervenir pour favoriser la procréation des plus doués, c'est-à-dire de ceux, qui réussissent et, parallèlement, freiner la procréation des pauvres, c'est-à-dire de ceux, qui échouent, qui ne devraient pas survivre[8].

Mais, étant donné qu’il faut établir des sélections entre le « bon et le mauvais », on a pu observer de dangereuses dérives. Il devient alors difficile de différencier, lutte contre la surpopulation, amélioration du patrimoine génétique de l’humanité, et suppression indirecte d’une partie de la population. Dès la fin du XIXème siècle, des voix s'élèvent en Angleterre pour demander la stérilisation des sujets porteurs de défauts. Au début du XXe siècle, des états américains votent des lois en faveur de la stérilisation des fous et des criminels; des savants anglo-saxons se réunissent à Londres, pour définir les moyens de lutte contre la prolifération des autres races, qui pourraient mettre en danger la race blanche[9].

A cette époque, l’américaine Margaret Sanger (1879-1966) recommande la stérilisation des faibles d'esprit, des gens atteints de maladies héréditaires, sinon aux États-Unis et au plan international, les races autres que la race blanche, occidentale, anglo-saxonne risquent d'envahir le monde. Ainsi, en 1921, elle rédigera un article intitulé « la valeur de la propagande en matière d’eugénisme et de contrôle des naissances[10]. Ensuite, en 1932, Sanger plaide pour des nouvelles politiques d’eugénisme : « Une politique de stérilisation et de ségrégation rigide et dépassée, qui concerne la catégorie de la population, dont la progéniture est déjà entachée par un lourd héritage, conduira à transmettre des caractéristiques nuisibles à sa descendance »[11].

« Mme Margaret Sanger, fondatrice du « Family Planning », grande admiratrice d’Hitler, a pu écrire : ‘’toutes les misères de ce monde sont imputables au fait que l’on permet aux irresponsables ignorants, illettrés et pauvres de se reproduire sans que nous ayons aucune maîtrise sur leur fécondité’’ ! ! Et aussi : ‘’le prolétariat n’a que lui-même à blâmer pour sa déchéance : il cesserait d’être prolétaire s’il cessait de se multiplier’’ ! ! ! Et le Dr M. King, un des responsables des stratégies démographiques, a pour sa part, tenu les propos suivants : ‘’essayez le planning familial, mais si cela ne marche pas, laissez mourir les pauvres, parce qu’ils constituent une menace écologique! ’’ » rapporte JP Tertrais[12].

Sanger a forgé l'expression Birth Control (contrôle des naissances) et en a largement propagé l’idée, dans une perspective féminisme, néo-malthusianiste et eugéniste. Cependant, comme Malthus et Galton, Margaret Sanger ne remet pas en question les inégalités sociales, dont la résolution permettrait une politique de stabilisation démographique grâce à une répartition des richesses.

Le néo-malthusianisme et l’eugénisme luttent notamment contre l’arme démographique. Sir Julian S. Huxley (1887-1975), a été vice-président de l’Eugenics Society de 1937 à 1944, puis Premier Secrétaire Général de l’UNESCO[13], de 1946 à 1948 et à nouveau président de l’Eugenics Society de 1959 à 1962. Il fut d’autre part l'un des fondateurs du World Wildlife Fund (WWF)[14]. Ce dernier déclara « par groupe à problème social, j’entends les gens, bien trop familiers aux travailleurs sociaux dans les grandes villes, qui semblent se désintéresser de tout et mènent simplement une existence inutile, au milieu d’une pauvreté extrême et de la crasse. Bien trop fréquemment, ils doivent être assistés par des fonds publics, et deviennent un fardeau, pour la communauté. Malheureusement, ces conditions d’existence ne les empêchent pas de continuer à se reproduire : et la taille moyenne de leur famille est très grande, beaucoup plus grande que la moyenne du pays dans son ensemble. Des tests d’intelligence et autres ont révélé qu’ils ont un Q.I. très bas (...). Ici encore, la stérilisation volontaire pourrait être utile. Mais, je pense que nos meilleurs espoirs doivent reposer dans la perfection de nouvelles méthodes de contrôle des naissances, simples et acceptables, soit par des contraceptifs oraux ou plutôt, peut-être, par des méthodes immunologiques nécessitant des injections »[15].

Kissinger a présenté en 1974 des moyens visant à contrôler le nombre de la population des PED. Dans le « Rapport Kissinger » de 1974, on peut lire que les pays du Nord sont menacés par les pays du Sud, car bien qu’ils soient pauvres, ils sont beaucoup plus peuplés. D'où, la nécessité impérieuse de contenir, c'est-à-dire brider la croissance démographique du Sud, afin que le pouvoir des pays industrialisés ne soit pas un jour menacé par « l’arme démographique.» Le rapport du National Security Council, préparé en 1974, sous la direction d'Henry Kissinger, fut déclassifié en 1980 et tenu secret jusqu'en 1989. Kissinger y mentionnait ceci : « Serons-nous contraints de faire des choix sur les pays que nous devrons raisonnablement aider, et si c'est le cas, les efforts de contrôle de la population devraient-ils être un critère pour une telle aide ? (...) Les États-Unis sont-ils prêts à accepter un rationnement de la nourriture, pour aider les gens, qui ne peuvent/veulent contrôler leur taux de reproduction de population ? (...) Il est vital que les dirigeants des pays les moins développés ne voient pas, dans la volonté de développer et de renforcer un engagement de leur part [pour la réduction de population], une politique des pays industrialisés pour maintenir leur pouvoir ou pour détourner les ressources naturelles en faveur des pays ’’ riches ’’. Une telle perception pourrait créer de sérieuses répercussions défavorables au projet de stabilité des populations »[16].

Avec la création de l’ONU en 1945, certains partisans du contrôle des naissances, tels les Rockefeller, vont trouver un moyen de prévenir ce qu’ils considèrent comme les dangers de la surpopulation. « Le 10 décembre 1945, le Congrès des États-Unis a invité l’ONU à s’installer de façon permanente aux États-Unis. La décision d’accepter cette invitation a été prise à Londres, le 14 février 1946, par l’Assemblée générale, à sa première session. L’Assemblée a également accepté les 8,5 millions de dollars qu’offrait John D. Rockefeller Jr. à l’organisation pour qu’elle puisse acheter le terrain où elle se trouve actuellement »[17] : ainsi cette organisation sera installée de manière permanente aux États-Unis.

Cependant, dès 1913, Rockefeller finance des recherches sur le contrôle des naissances et crée également la plus grosse organisation privée, qui va s'occuper entre autres de contrôle de la population: la Rockefeller Foundation[18]. John D. Rockefeller III fondera « le Population Council en 1952[19], qui influencera jusqu’à aujourd’hui les programmes démographiques de l’ONU.

« A partir de la IIe Conférence internationale sur la Population de Belgrade, en 1965, la planification des naissances est présentée comme une forme d'aide au développement » (Schoyaans, 2000). Le 10 décembre 1966, U Thant, le secrétaire général de l'ONU de l'époque, fait paraître une déclaration sur la population (Concil, 1968). L’année suivante, le 11 décembre 1967, « grâce aux efforts continus de John D. Rockefeller Junior III, président de la Population Concil, cette déclaration fut signée par 18 chefs d’Etat »[20]. Nous voyons ici clairement, l’influence directe d’un grand industriel, dans l’orientation politique et la création des lois internationales.

Ainsi, le FNUAP (Fonds des Nations-Unies pour la Population) a pour mandat, depuis 1973, la mise en oeuvre du planning familial, l’assistance aux PED pour mieux faire face aux problèmes de population et la coordination des programmes de population.

Bien que ne partageant pas les orientations catholiques, de Shooyans en matière de planification familiale, je le cite néanmoins, car sa critique du FNUAP est intéressante.

Selon Shooyans, « la plupart des recommandations qu'on trouve dans les rapports actuels du FNUAP apparaissent déjà, dans le « rapport Kissinger » établi en 1974. Dans la mesure ou les Etats siègent dans les différentes agences de l’ONU, ils cherchent à orienter ces dernières en fonction de leurs objectifs nationaux.

La tentation de l'eugénisme n'est pas propre à l'occident. Loin de là, la politique chinoise au Tibet va parfois jusqu’à la stérilisation et l’avortement forcés des femmes autochtones. « Un tibétain témoigna que, dans son village, à Nyemo, pendant l’été 1996, des centaines de jeunes femmes tibétaines furent convoquées de force, pour être stérilisées. En un jour, l’équipe ambulante stérilisa 300 femmes »[21].

En juillet 2002, au Japon, les enquêteurs, nommés par le ministère de la Santé (Minsa), ont rendu public un « Rapport final » gros de 137 pages d’où il ressort que, pendant la présidence de Fujimori, entre 1995 et 2000, 331 600 femmes ont été stérilisées, tandis que 25 590 hommes subissaient une vasectomie. « Ces personnes ont été captées, souligne le rapport, soit à force de pressions, de chantages et de menaces, soit en se voyant offrir des aliments, sans qu’elles aient été dûment informées, ce qui les a empêchées de prendre leur décision en réelle connaissance de cause.» Le rapport ajoute que cette campagne ciblée principalement sur l’ethnie indios, était soutenue par l’agence américaine USAID et la Japan Foundation[22].

Marc Filterman rappelle que ”déjà à partir de 1937, les Japonais avaient construit un laboratoire, dans le camp 731, installé en Mandchourie. Son directeur était Ishii Shiro, chirurgien militaire de profession. Les tests ont été réalisés, sur des animaux, mais aussi sur des milliers de prisonniers chinois, russes et même américains. Ils ont inoculé des virus, des bactéries de maladies infectieuses, même par le biais d’insectes, afin de vérifier la diversité des réponses propres à chaque race. Ce camp et toutes les installations ont été détruits par les Japonais, en août 1945, lorsque les Russes sont entrés en Mandchourie. Une partie des savants japonais de ce camp et les résultats de leurs travaux ont été récupérés par les Américains, après la guerre. Ces derniers ont été accusés par les Chinois, d’avoir largué sur la Corée du Nord des insectes, comme des puces, des moustiques, des mouches, porteurs de maladie, capables de provoquer des épidémies. Or, des documents secrets- publiés depuis- garantissent l’impunité à des chercheurs japonais, pour service rendu (...). Daan Goosen, révèle aussi qu’ils avaient reçu la visite de chercheurs israéliens. Ces derniers font leurs recherches dans le laboratoire ultra-secret de Nes Tziyona, situé à proximité de Tel Aviv. Des révélations récentes nous apprennent que l’Etat d’Israël s’est livré à des recherches génétiques permettant le ciblage ethnique. Les chercheurs israéliens ont participé et se sont basés sur les études génétiques, réalisées en Afrique du Sud”[23].

Wouter Basson était le responsable du programme de guerre chimique et bactériologique de l’armée sud-africaine. Lors de son procès, ayant débuté au Tribunal de Prétoria, en octobre 1999 il a affirmé que l’Afrique du Sud se livrait, sous le régime de l’Apartheid, à des recherches génocidaires et qu’il y avait participé. Il s’agissait de révélations faites pendant les auditions de la Commission ” Vérité et Réconciliation “, qui avait pour mission politique de faire la lumière, sur l’activité du régime de l’Apartheid. Il a été inculpé aussi de meurtre, d’escroquerie et de trafic de drogue. Il dirigeait entre autres le laboratoire ultra-secret Roodeplant, situé près de Prétoria. A ses heures perdues, il était le médecin particulier de Pieter Botha.

« Selon de précédents témoignages, le docteur Wouter Basson inoculait du poison à des détenus, dont M. Nelson Mandela, créait des vaccins spéciaux pour chaque « race », stérilisait des cobayes noirs et inondait les centres-villes de drogue, comme l’ecstasy. Le projet du docteur Basson prévoyait la diffusion d’anthrax, de choléra, de cultures botuliques, de cyanure, d’aldikarb, de thallium, de paroxon et d’un lacrymogène appelé CR, extrêmement puissant. Des armes biologiques dissimulées dans des pompes à vélo, des tournevis, des cannes et des parapluies étaient également fabriquées[24].

Plusieurs auteurs, tels Betsy Hartmann dans son livre « Reproductive rights and wrongs », ont dénoncé, à de nombreuses reprises, les campagnes de contraception et stérilisations forcées menées par les lobbys eugénistes et des laboratoires pharmaceutiques. En Allemagne, sous le Troisième Reich, de nombreuses recherches furent menées sur des moyens de stérilisation de masse, et continuées après la guerre, dans les pays anglo-saxons, par les mouvements eugénistes. La Suède a procédé, entre 1935 et 1976, à une campagne de stérilisation forcée de 60 000 personnes, dont 93 % de femmes. Ceci, dans le but de préserver la pureté de la race nordique ou pour des raisons sociales, rapporte Maciej Zaremba, dans le grand quotidien suédois « Dagens Nyheter » (août, 1997). En 1934, puis en 1941, les différents gouvernements suédois ont voté deux lois, autorisant la stérilisation des "déficients mentaux" puis de toutes les personnes sortant de la normalité: handicapés mentaux, femmes ne pouvant entretenir leurs enfants, "marginaux", Gitans, mauvais élèves et toutes les personnes considérées comme ralentissant le développement de la société.

« Il y a aujourd’hui un pays où l’on peut voir les débuts d’une meilleure conception de la citoyenneté », écrivait Hitler en 1924. Il se référait à l’effort des États-Unis, pour maintenir la « prépondérance de la souche nordique », pour leur politique relative à l’immigration et à la naturalisation. Le projet « d’hygiène raciale », développé dans Mein Kampf, prenait pour modèle l’Immigration Restriction Act (1924), qui interdisait l’entrée des États-Unis, aux individus souffrant de maladies héréditaires ainsi qu’aux migrants, en provenance de l’Europe du Sud et de l’Est. Quand, en 1933, les nazis ont mis en place leur programme, pour l’ » amélioration » de la population par la stérilisation forcée et la réglementation des mariages, ils se sont ouvertement inspirés des États-Unis, où plusieurs États appliquaient déjà depuis des décennies la stérilisation des « déficients », une pratique sanctionnée par la cour suprême en 1927[25].

Marc Hillel rapporte que le programme Lebens Born (fontaine de vie), qui est méconnu du grand public, est au cœur du projet nazi entre 1939 et 1945. « Parallèlement à ’’l’extermination des sous-races’’, les nazis entreprennent la création d'une ’’super-race germano-nordique.» Himmler encourage ’’l’accouplement avec des Norvégiennes’’, qu'il tient pour des déesses. Les maternités Lebensborn, où les bébés sont choyés, se multiplient en Europe. Notamment en Allemagne et en Norvège, mais aussi au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique et en France - à Lamorlaye, près de Chantilly (Oise). En Norvège, fait étrange, les théories nazies sur l'hérédité survivent à Hitler. Dès la libération, les services sociaux les appliquent à leur tour, mais cette fois à l'encontre des ’’bâtards’’ allemands. A partir de 1956, une dizaine de krigsbarn auraient servi de cobayes humains pour tester, au profit de la CIA, les effets hallucinatoires du LSD. Trois en seraient morts »[26].

Actuellement, ce type de pratiques extrémistes de nature eugénistes, semble avoir cessée. Cependant, la politique néolibérale menée depuis plus de 30 ans, avec la privatisation des services de santé rend de plus en plus inaccessible, l’accès aux soins, dans la majeure partie de pays du monde. Ainsi, un nombre croissant, des personnes pauvres, meurt faute de capacité à financer leurs besoins en matière de santé. Il ne s’agit pas d’une politique d’eugénisme des pauvres affichée ouvertement, mais force est de constater que cela conduit au même résultat. Or, il n’y a pas besoin d’avoir fait de hautes études, pour faire ce constat. L’accès aux médicaments contre le Sida, en est un exemple flagrant.

Les techniques de contraception peuvent cibler la population considérée comme gênante. L'Organisation Mondiale de la Santé affirme, elle-même, financer depuis 1972, un programme spécial de recherches, sur de nouveaux moyens de contraception et d'avortement[27]. Cependant, Shooyans précise que certaines de ces recherches doivent permettre d'obtenir des résultats particulièrement "performants": elles ont pour but de découvrir comment agir contre l’hormone hCG (human chorionic gonadotrophin).» Il s’agit d’une hormone naturelle, qui, lorsqu'elle est combinée avec une anatoxine tétanique, qui active les anticorps, rendant une femme incapable de maintenir une grossesse. « Le but final consiste à vacciner les femmes afin qu’elle ne puissent plus avoir d’enfants » (…). Sous le couvert de soins médicaux, on pourra vacciner, sur grande échelle, les femmes, sans nécessairement leur dire dans quel but on les vaccine »[28].

« Dans les années 1990, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a supervisé les campagnes massives de vaccination, contre le tétanos, dans un certain nombre de pays, dont le Nicaragua, le Mexique et les Philippines. Or, aux Philippines 3,4 millions de femmes ont été vaccinées avec des vaccins contenant des hormones HCG »[29]. « En octobre 1994, l’organisation HLI (Human Life International) a reçu une communication de sa filiale mexicaine, le Comité Pro Vida de Mexico, en ce qui concerne ce pays anti-tétanos campagne (…). Le vaccin n'a pas été donné aux hommes ni aux garçons. En raison de cette curieuse anomalie, le Comité Pro Vida de Mexico a conservé des échantillons de vaccins. Les tests ont révélé que le vaccin tétanos propagé par l'OMS, pour les femmes en âge de procréer contenaient de l'HCG »[30].

L’économiste W. Engdahl poursuit en précisant que « la Fondation Rockefeller, avec le Comité sur la Population de Rockefeller, la Banque Mondiale (qui abrite le CGIAR, Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale), et l'Institut National de la Santé des États-Unis, ont été impliquées dans un projet long de 20 ans, commencé en 1972, afin de mettre au point, pour l'OMS, un agent abortif dissimulé dans un vaccin contre le tétanos. Par ailleurs, le gouvernement de Norvège a fait un don de 41 millions de dollars, pour développer un vaccin antitétanique spécial, ayant la capacité de provoquer l'avortement.» Ces programmes de vaccination visent à expérimenter des instruments de contrôle de la démographie, mais ceux-ci sont illégaux et immoraux, puisque cela détruit leurs capacités d’enfanter en violant leur libre arbitre[31]. De quoi apprécier sous un autre angle certaines politiques humanitaires, qui, sous couvert d'aide sanitaire, servent en réalité d'autres intérêts dissimulés.

En 1993, durant le symposium « Où va la population mondiale ? Sheldon SEGAL vante les succès récents des programmes de contrôle des naissances. Il est membre du Population Council, où il développa les implants contraceptifs-abortifs pour Norplant, comme le fait la transnationale Monsanto. Il fut lauréat à ce titre du prix Population du FNUAP en 1984, directeur du secteur population à la Fondation Rockefeller dans les années 80, conseiller au FNUAP et à l’OMS[32]. En 2002, le gouvernement des États-Unis a d’ailleurs supprimé ses subventions au FNUAP sous prétexte qu’il faisait la promotion de l’avortement, ce que Thoraya A. Obaid, la Directrice exécutive du FNUAP a démenti[33].

Simone VEIL concluait ainsi, ce symposium sur la population mondiale : « des organismes internationaux comme le FNUAP ou l’OMS, mais aussi des ONG comme la Fondation Rockefeller, la Fondation Welcome, le Population Council, l’IPPF ou des experts de qualité nous informent, alertent l’opinion et suscitent des actions concrètes sur le terrain. Je tiens à leur rendre hommage, pour leur clairvoyance et pour leur sens des responsabilités »[34].

« "Robert McNamara, ancien président de la Banque Mondiale, ancien secrétaire d'État des États-Unis qui ordonna les bombardements massifs du Vietnam, a remis un rapport à l'ONU, à la Banque mondiale et au FMI, rédigé avec Paul Ehrlich, le Club de Rome, l'USAID, la Fondation Ford et la ’’Carnegie fondations’’ intitulé, ’’Programme de Contrôle de la population mondiale’’. Il y est écrit : «Il faut prendre des mesures draconiennes de réduction démographique contre la volonté des populations. Réduire les taux de natalité s'est avéré impossible ou insuffisant. Il faut donc augmenter le taux mortalité. Comment ? Par des moyens naturels : la famine, la maladie, des crises financières’’. Mc Namara fut aussi instigateur du P.E.V. (Programme Élargi de Vaccination)[35] ».

Le développement de la population mondiale met en péril la suprématie du pouvoir blanc occidental. A New York le 5 mai 2009 Bill Gates à initié une rencontre sur la surpopulation avec notamment les milliardaires David Rockefeller, Warren Buffet, Ted Turner propriétaire de nombreux médias, dont CNN[36]. Ce dernier a déclaré dès 1996 Audubon Magazine qu’une « population totale de 250-300 millions de personnes (…) serait idéal.» Pour y parvenir, il a crée une la fondation des nations Unies destinée à diminuer la population notamment par la promotion des méthodes contraceptives. Dennis Meadows rédigea le rapport du Club de Rome, « Halte à la croissance » en 1973, qui propulsera l’écologie au rang de cause mondiale. Il proposa ensuite de réduire la population mondiale à 1 milliard de personnes. Pour y parvenir le philosophe Lord Bertrand Russell mentionnait en 1951 que « la population mondiale s'accroît de 58 000 unités par jour. Jusqu'à maintenant, les guerres n'ont pas produit d'effet considérable sur cette augmentation, qui s'est poursuivie malgré les deux dernières guerres mondiales (...). De ce point de vue, les guerres se sont révélées décevantes jusqu'à maintenant. (...) Mais, peut-être que la guerre bactériologique se montrera plus efficace. Si une peste noire pouvait déferler sur le monde une fois par génération, alors les survivants pourraient procréer librement sans rendre le monde trop plein. La chose pourrait être déplaisante, mais… et après ? »[37]. Cette déclaration jette une ombre sur Russel, qui n’est habituellement pas connu pour tenir de tel discours.

Le Georgia Guidestone un monument en granit érigé le 22 mars 1980 aux États-Unis, près d’Elberton, sur commande d'un anonyme[38] pose aussi de nombreuses questions sur les liens ambigus que peuvent entretenir les notions de « contrôle démographique » et d'« eugénisme », la second s'appuyant désormais sur un argument commode (et à la mode) : l'écologie.

Sur les stèles de Guidestone, parmi les dix commandements gravés, les deux premiers sont particulièrement clairs dans leurs intentions : « 1) Maintenir l’humanité en dessous de 500 000 000 individus en perpétuel équilibre avec la nature. 2) Guider la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité[39].» En d’autres termes, en favorisant la pratique eugénique (amélioration de la race). On ne sait, qui a financé ce monument, mais compte tenu des nombreux mécènes, qui travaillent aux politiques de contrôle démographique, ont peu néanmoins oser quelques hypothèses.

Photos des stèles de Guidestone :

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[1] Thierry Brugvin est l’auteur du livre « Le pouvoir illégal des élites », Max Milo, 2014. Cet article est tiré de cet ouvrage excepté le premier paragraphe.

[2] Elle se situait au 81/88 Boulevard Montmorency à Paris (16ème), après l’avoir ètè au 99, rue de Prony ( 1935), avant de s’établir en 1971 jusqu’à sa dissolution en 1979 au 18, rue des Bigots à Meudon

[3] FAGUE CARNO Patricia,

[4]

[5] FAGUE CARNO Patricia, Né sous X, enquête sur l’abandon, 2004, p. 55.

[6] GIAMI Alain, LERIDON Henri, Les enjeux de la stérilisation, INED, 2000 - 334 pages.

[7] MALTHUS Thomas Robert, 1798, Essai sur le principe de population en tant qu'il influe sur le progrès de la société Londres, 1ère éd. traduite par Eric Vilquin. Paris, I.N.E.D., 1980 par Schooyans, 2000.

[8] GALTON John, 1889, Natural Inheritance in Schooyans, 2000.

[9] DRYSDALE, C.V. March 24, 1914, The Empire and the birth rate. A paper read before the Royal Colonial Institute, par Schooyans, 2000.

[10] SANGER Margaret, October 1921, "The Eugenic Value of Birth Control Propaganda", Birth Control Review, p 5

[11] SANGER Margaret, avril 1932, «Un plan pour la paix», Birth Control Review, p. 106.

[12] TERTRAIS Jean-Pierre, de la nécessité de sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme, Fédération anarchiste, janvier 2004, Editions du monde libertaire.

[13] « Chronologie de l'unesco 1945-1987 : faits et évenements », unesdoc.

[14] CAVANAUGH-O’KEEFE John, 1995, Introduction to Eugenics, éd.American Life League, USA.

[15] HUXLEY Julian Sorell, 1946, La Révolution Actuelle, éd. Heinemann & Zsolnay Ltd, Londres.

[16] KISSINGER H., December 10, 1974, The Kissinger Report, NSSM 200, National Security Study Memorandum, Implications of Worldwide Population Growth For U.S. Security and Overseas Interests, Declassified on december 31, 1980, p. 82.

[17] NATIONS UNIES, 2008, C'est ça l'ONU!, .

[18]ROCKEFELER FONDATION, The Rockefeller Foundation Timeline,

.

[19] POPULATION CONCIL, La mission du Population Council :

[20] POPULATION CONCIL, january 1968, Déclaration on Population, Planning Studies, n°26.

[21] PERET, Jacques, 2007, Stérilisation forcée des femmes tibétaines, .

[22] BARTHELEMY Françoise, Avril 2004, Rapport Minsa (Ministère de la santé du Pérou, 2002, in Stérilisations forcées des Indiennes du Pérou.

[23] FILTERMAN Marc, 2002, Les armes de l’ombre ”, édition Carnot.

[24] BRITTAIN Victoria, 1998, Vérité et réconciliation en Afrique du Sud, Le monde diplomatique.

[25] LÖWY Michaël, VARIKAS Eleni, Avril 2007, Précurseurs et alliés du nazisme aux États-Unis, le Monde diplomatique, citant Stefan Kühl, 1994, The Nazi Connection. Eugenics, American Racism, and German National Socialism, Oxford University Press, New York.

[26] HILLEL Marc, Sur les Lebensborn: Au nom de la race, Fayard, 1975.

[27] WORLD HEALTH ORGANIZATION, 1994, Challenges in Reproductive Health Research, Biennial Report 1992-1993, Geneva, p. 7 et 186.

[28] SCHOOYANS Michel, 2002, La face cachée de L'ONU, Éd. Le Sarment Fayard.

[29] LE LANCET, « Essais cliniques d’un vaccin de contrôle des naissances de l’OMS », 11 juin 1988.

[30] MILLER J.A., juin/juillet 1995, “Are New Vaccines Laced With Birth-Control Drugs ?” HLI Reports, Gaithersburg, Maryland; Volume 13, Number 8.

[31] ENGDAHL William, OGM - Semences de destruction, Préface de José Bové, Éditions J.C. Godefroy, 304 p, 2008.

[32] SEGAL Sheldon, (Actes du symposium «Où va la population mondiale ?» organisé au Sénat les 6-7/12/93 sur l’initiative d’Equilibre et population. Ed. Quotidien du Médecin, 1994. 256 p., p. 26-31

[33] THORAYA A. OBAID, 22/07/2002, déclaration relative à la décision des États-Unis concernant leur refus de contribuer financièrement, par Thoraya A. Obaid, Directrice exécutive, Fonds des Nations Unies pour la population.

[34] VEIL Simone, (Actes du symposium «Où va la population mondiale ?» organisé au Sénat les 6-7/12/93 sur l’initiative d’Equilibre et population. Ed. Quotidien du Médecin, 1994. 256 p, p. 230.

[35] LANCTOT Guylaine, La Mafia Médicale, Editions Voici la clef, Coaticook Québec, 2002, p. 125

[36] SUNDAY TIMES, « Le Club des milliardaires tente de juguler la croissance démographique », 24 mai 2009.

[37] RUSSELL Bertrand, Impact of Science on Society, London: George Allen & Unwin.1951.

[38] COURRIER INTERNATIONAL « Dix commandements pour l’après-catastrophe », n° 998-999 du 17 au 31 décembre 2009, p.64-66. Traduction de l'article de Wired du 20 avril 2009

[39] LES DIX COMMANDEMENTS DE GUIDESTONE, un modèle de « l’écofascisme » pour un nouvel ordre mondial ?

1. Maintenir l'humanité en dessous de 500 000 000 individus en perpétuel équilibre avec la nature.

2. Guider la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité.

3. Unir l'humanité avec une nouvelle langue vivante.

4. Traiter de la passion, la foi, la tradition et toutes les autres choses avec modération.

5. Protéger les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables.

6. Laisser toutes les nations régler leurs problèmes externes et internes devant un tribunal mondial.

7. Éviter les lois et les fonctionnaires inutiles.

8. Équilibrer les droits personnels et les devoirs sociaux.

9. Faire primer la vérité, la beauté, l'amour en recherchant l'harmonie avec l'infini.

10. Ne pas être un cancer sur la terre, laisser une place à la nature.

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