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Tahar Ben Jelloun, L’enfant du sable (Paris: ?ditions du Seuil, 1985)In this Goncourt prize-winning novel, Tahar Ben Jelloun explores gender fluidity as a form of critique against the strict Arab social customs and Islamic law in Morocco. He imagines how Hajji Ahmed, the father of seven daughters, thwarts Islam's inheritance laws regarding female offspring by raising his eighth girl as a man, Mohammed Ahmed. Reared with the privileges granted only to men, Mohammed decides to forego her male identity and experiment with a new life as a woman named Zahra. In this passage, we encounter her birth and the beginning of a false life. Drawing on the rich Arabic oral tradition, Ben Jelloun relates the extraordinary events of Ahmed’s life through a professional storyteller and the listeners who have gathered in a Marrakesh market square in the 1950s to hear his tale. Vers 10 heures du matin, le matin de ce jeudi historique, alors que tout le monde était rassemblé derrière les pièces de l’accouchement, Lalla Radhia entrouvrit s’essouffler?: c’est un homme, un homme, un homme… Hadj arriva au milieu de ce rassemblement comme un prince, les enfants lui baissèrent la main. Les femmes l’accueillirent par des youyous stridents, entrecoupés par des éloges et des prières du genre?: Que Dieu le garde… Le soleil est arrivé… C’est la fin des ténèbres… Dieu est grand… Dieu est avec toi…Il pénétra dans la chambre, ferma la porte à clé, et demanda à Lalla Radhia d’?ter les langes du nouveau-né. C’était évidemment une fille. Sa femme s’était voilé le visage pour pleurer. Il tenait le bébé dans son bras gauche et de sa main droite il tira violemment sur le voile et dit à sa femme?: ??Pourquoi ces larmes?? J’espère que tu pleures de joie?! Regarde, regarde bien, c’est un gar?on?! plus besoin de te cacher le visage. Tu dois être fière… tu viens après quinze ans de mariage de me donner un enfant, c’est un gar?on, c’est mon premier enfant, regard comme il est beau?? […] puis se tournant vers la sage-femme, il lui dit de veiller sur le gar?on, et qu’elle ne laisse personne s’en approcher ou le toucher. Il sortir de la pièce, arborant un grand sourire… il portait sur les épaules et sur le visage toute la virilité du monde?! A cinquante ans, il se sentait léger comme un jeune homme. Il avait déjà oublié – ou peut-être faisait-il semblant – qu’il avait tout arrangé. Il avait bien vu une fille, mais croyait fermement que c’était un gar?on. O mes compagnons, notre histoire n’est qu’à son début, et déjà le vertige des mots me racle la peau et assèche la langue. Je n’ai plus de salive et mes os sont fatigués. Nous sommes tous victimes de notre folie enfouie dans les tranchées du désir qu’il ne faut surtout pas nommer. Vocabulary:entrouvrir: To half-open?ter: To removelange?(m): nappy / muslinsage-femme (f): midwifeveiller sur: to watch overarborer: displaying/sportingfaire semblant: to pretendos (m) : boneracler: scratch assècher: to dry upenfouie: buriedQuestions:1. What is the atmosphere of the scene? 2. How does Ben Jelloun depict masculinity and femininity in this passage? 3. What perspective of 1950s Morocco does he offer? 4. What is the reaction of the storyteller to Hajji Ahmed’s plans? What does he mean when he says that we, the reader, are also ‘victimes de notre folie enfouie dans les tranchées du désir’? ................
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