REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE - The World Bank



REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Unité-Dignité-Travail

MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SOLIDARITE NATIONALE ET DE LA FAMILLE (MASSNF)

________________

AGENCE D’EXECUTION DES TRAVAUX D’INTERET PUBLIC EN CENTRAFRIQUE

(AGETP CAF)

____

PROJET DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE ET D’APPUI AUX GROUPES VULNERABLES

(PDC/AGV)

____

| |

|CADRE DE POLITIQUE DE REINSTALLATION INVOLONTAIRE DES POPULATIONS (CPRIP) |

| |

Financement : IDA /BM

RAPPORT FINAL

Mars 2010

Dr. Josué NDOLOMBAYE

Consultant Sociologue

Email : ndolombaye@yahoo.fr / jndolo@

BP 1580 Bangui – RCA

Tél : 00 (236) 75 04 63 41

NGOUFLO Jean Bruno

Socio-anthropologue

Email : brungouf@yahoo.fr/ ngoulari111@live.fr

Tél : 00 (236) 75 72 25 95 / 75 10 40 93

BP 1540 Bangui-RCA

TABLE DES MATIERES

Page

|Table des matières |2 |

|Liste des tableaux |5 |

|Liste des sigles et abréviations |5 |

| Résumé exécutif |8 |

| Executive summary |9 |

|Introduction |15 |

| 1. Brève description du projet |15 |

| 2. Contexte de l’étude |15 |

| 3. Objectif du Cadre de Réinstallation Involontaire des populations |17 |

| 4. Méthodologie de l’étude |17 |

| 5. Définitions des termes techniques |18 |

| 2. Principes et directives de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD) |20 |

|2.1. Référence à la PO.4.12 de la BM |20 |

| 2.2. Politique du Groupe de la Banque Africaine de Développement en matière de déplacement involontaire de populations|21 |

|3. Impacts potentiels du projet sur les personnes, les biens, les moyens de subsistances |22 |

| 3.1. Activités qui engendreront la réinstallation |22 |

|3.2. Analyse des impacts |23 |

| 3.2.1. Impacts positifs potentiels du projet sur les biens et les personnes |23 |

| 3.2.1.1. Sur le plan socio-économique |23 |

| 3.2.1.2. Sur le plan de l’approche Genre et développement |24 |

| 3.2.2. Impacts négatifs potentiels du projet sur les biens et les personnes |25 |

|3.2.2.1. Estimation des populations déplacées et catégories de personnes déplacées et bien affectés |27 |

| 3.2.2.2. Estimation des personnes ou catégories des populations affectées |28 |

|4. Contexte légal et institutionnel des aspects d’acquisition et de propriétés foncières |29 |

| 4.1. Loi n°96.01 instituant une procédure générale de réinstallation Involontaire |29 |

| 4.2. Le régime foncier en RCA |30 |

|. 4.3. Loi n° 63-441 portant Domaine National |30 |

| 4.4. Mécanisme légal d’atteinte à la propriété privée |31 |

|5. Comparaison entre les cadres juridiques nationaux et l’OP4.12 |31 |

|6. Principes, objectifs et processus de réinstallation, avec référence à la PO/PB.4.12 |35 |

| 6.1. Principes applicables |35 |

| 6.2. Minimisation des déplacements |36 |

|7. Préparation, revue et approbation du PAR |36 |

| 7.1. Vue générale du processus de préparation de la réinstallation |36 |

| 7.2. Processus de préparation |37 |

| 7.3. Classification des sous-projets en fonction des procédures réglementaires en œuvre |37 |

| 7.4. information aux collectivités locales |38 |

| 7.5. Définition du Plan d’Action de réinstallation |38 |

| 7.6. Approbation |40 |

|8. Critères d’éligibilité pour diverses catégories de personnes affectées |40 |

|9. Méthode d’évaluation des biens et détermination des taux de compensation |41 |

| 9.1. paiement de compensation et considérations apparentes |41 |

| 9.2. compensation des terres |42 |

| 9.3. compensation des cultures |44 |

| 9.3.1. Principaux produits agricoles disponibles pour l'alimentation |44 |

|9.3.2. En ce qui concerne les c u l t u r e s pérennes |47 |

| 9.3.3. En ce qui concerne les cultures annuelles |47 |

| 9.3.4. Cas des jardins ou cultures maraîchères |48 |

| 9.3.5. Prise en compte des moyens de subsistance incluant la période e transition |48 |

|10. Système de gestion des plaintes : Plaintes et conflits |50 |

| 10.1. Types de Plaintes et conflits à traiter |50 |

|10.2. Mécanisme proposé |50 |

| 10.2.1. Enregistrement des plaintes |50 |

| 10.2.2. Mécanisme de résolution à l’amiable |51 |

| 10.2.3. Dispositions administratives et recours à la justice |51 |

|11. Modalités et méthodes de consultation des personnes affectées avec leurs participations |51 |

|12. Identification, assistance et dispositions à prévoir dans le plan d’action de réinstallation (PAR) pour les groupes |52 |

|vulnérables | |

| 12.1. Identification des groupes vulnérables |52 |

| 12.2. Assistance aux groupes vulnérables |53 |

| 12.3. Dispositions à prévoir dans les PAR |53 |

| 13. Modalités institutionnelles pour la mise en œuvre du Cadre de Réinstallation Involontaire |53 |

| 13.1. Mise en œuvre |53 |

| 13.2. Plan résumé de recasement |54 |

| 13.3. droits à compensation/réinstallation |54 |

| 13.4. Analyse et conclusion |56 |

| 13.5. Suivi et évaluation |57 |

| 13.5.1. Suivi |57 |

| 13.5.1.1. Objectifs et contenu |57 |

| 13.5.1.2.. indicateurs |59 |

| 13.5.1.3.. Responsables du suivi |59 |

| 13.5.2. Evaluation |60 |

| 13.5.2.1. Objectifs |60 |

| 13.5.2.2 Processus |61 |

| 13.5.2.3. Responsables de l’évaluation |62 |

| 13.6. Consultation et diffusion de l’information |62 |

| 13.6.1. Consultation sur le Cadre de Politique de Recasement des Populations (CPRP) |62 |

| 13.6.2. Consultation sur les PAR |63 |

| 13.6.3. Diffusion de l’information au public |64 |

| 13.7. Responsabilité pour la mise en œuvre du CPR |64 |

| 13.8. Ressources, soutien technique et renforcement de capacité |64 |

| 14. Budget estimatif et sources de financement de la réinstallation |64 |

| 14.1. Mécanismes de paiement |64 |

| 14.2. Estimation du coût global de la réinstallation |65 |

| 14.3. Procédure de paiement des compensations |65 |

| 15. Références bibliographiques |67 |

|16. Annexes |69 |

|Annexe1: TdRs pour la préparation des plans de recasement incluant le plan type d’un plan d’action de recasement (PAR) |69 |

|Annexe 2: Feuille sociale de projet |73 |

|Annexe 3: Fiche Enquête de recensement |74 |

|Annexe 4 : Fiche de compensation prévisionnelle |84 |

|Annexe 5 : Formulaire d’enregistrement des plaintes |87 |

|Annexe 6 :OP.412. de la BM (extrait) |89 |

|Annexe 7 : Plan-type d'un PAR |97 |

|Annexe 8 : Résumé succinct des opinions de certaines personnes ressources rencontrées |100 |

|Annexe 9 : Autres personnes rencontrées |102 |

LISTE DES TABLEAUX

| |PAGE |

|Tableau n°1 : Concordance du cadre juridique de la RCA avec les exigences de l’OP4.12 |32 |

|Tableau n°2 : Pratiques de l’agriculture, superficies exploitées et possession de semence |45 |

|Tableau n°3 : Principaux produits agricoles |46 |

|Tableau n°4 : Coût estimatif de compensation des cultures |49 |

|Tableau n°5 : les actions principales ainsi que les parties responsables |54 |

|Tableau 6 : Droits par catégories d’impacts |57 |

|Tableau n° 7 : Indicateurs Objectivement Vérifiables (IOV) par type d’Opération |61 |

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

|ADC |: Agent de Développement Communautaire |

|AFD |: Agence Française de Développement |

|AGETIP CAF |: Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Publics en |

| |Centrafrique |

|AOD |: Assistance Officielle au Développement |

|BAD |: Banque Africaine de Développement |

|BM |: Banque Mondiale |

|CDL |: Comité de Développement Local |

|CDV |: Comité de Développement du Village |

|CDQ |: Comité de Développement de Quartier |

|CIP |: Comité Interministérielle de Pilotage |

|CLP |: Comité Local du Projet |

|CESSE |: Cellule Environnementale et Sociale de Suivi/Evaluation |

|CGES |: Cadre de Gestion Environnementale et Sociale |

|CPR |: Cadre de Politique de Réinstallation |

|CPRP |: Cadre de Politique de Recasement des Populations |

|CRIP |: Cadre de Réinsertion Involontaire des Populations |

|DAO |: Dossier d’Appel d’Offres |

|DDC |: Direction du Développement Communautaire |

|DGE |: Direction Générale de l’Environnement |

|DGEPSACDR  |: Direction Générale des Etudes, de la Planification et des Services d’Appui, Chargée de la Coordination |

| |des Directions Régionales |

|DGH |: Direction Générale de l’Hydraulique |

|DSRP |: Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté |

|DO |: Directives Opérationnelles |

|EES |: Evaluation Environnementale et Sociale |

|EIE |: Etude d’Impact Environnemental |

|EUFOR  |: Forces de Maintien de la Paix de l’Union européenne |

|FAD |: Fonds Africain pour le Développement |

|FAP |: Fonds des Actions Prioritaires |

|FDL |: Fonds de Développement Local |

|FRPC |: Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance |

|IDA |: Association Internationale pour le Développement |

|IEC |: Information Education et Communication |

|IPH |: Indice de Pauvreté Humain |

|JIS |: Stratégie intérimaire conjointe BAD/WB / Joint Interim AfDB/WB Strategy |

|JO/RCA |: Journal Officiel de la République Centrafricaine |

|MASSNF |: Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Famille |

|MEFCPE |: Ministère des eaux et Forêts, Chasse, Pêche et Environnement |

|MMEH |: Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique |

|MOD |: Maître d’ouvrage délégué |

|MREPUL |: Ministère de la Reconstruction des édifices publics, de l’Urbanisme et du Logement |

|MEP | : Manuel d’exécution du projet |

|OCB |: Organisation Communautaire de Base |

|ONG |: Organisation Non Gouvernementale |

|OP |: Politiques Opérationnelles |

|OCDE |: Organisation pour la coopération et le développement économique |

|OHADA |: Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires |

|PAP |: Personne Affectée par le Projet |

|PAR |: Plan d’Action de Recasement |

|PFES |: Point Focal Environnemental et Social |

|PGIRE |: Programme de Gestion Intégrée des ressources en Eau |

|PIB |: Produit Intérieur Brut |

|PME |: Petite et Moyenne Entreprise |

|PSR |: Plan Succinct de Réinstallation |

|PCD |: Projet Communautaire de Développement |

|PDCAGV  |: Projet de Développement Communautaire et d’Appui aux Groupes Vulnérables |

|PPTE |: Pays Pauvres Très Endettés |

|RCA |: République Centrafricaine |

|STC |: Services Techniques de la Commune de Bangui |

|SODECA |: Société de Distribution d'Eau en Centrafrique |

|TAG |: Projet d’Assainissement du quartier Galabadjia |

|TdR |: Termes de référence |

|TDC |: Technicien de Développement Communautaire |

|UEC |: Unité d’Exécution Centrale |

|THIMO |: Travaux à haute Intensité de Main d’Œuvre |

Résumé exécutif

Conformément à la politique OP 4.12 de la Banque Mondiale et des Directives de la Banque Africaine de Développement fournissant des éléments spécifiques du contenu d’un Cadre de «Réinstallation Involontaire »,le présent document constitue le Cadre de Politique de Réinstallation des Populations établi pour le Projet de Développement Communautaire et d’appui aux Groupes Vulnérables (PDCAGV) qui s’inscrit entièrement dans la mise en œuvre du DSRP finalisé en 2007 et vise de manière générale à créer les conditions nécessaires à la valorisation des ressources locales et à la participation active, responsable et consciente des populations, et notamment celles vivant en milieu rural par les initiatives autoportées et autoentretenues. Ce projet a été préparé en partenariat avec un groupe de travail interministériel formé des représentants du Ministère des affaires sociales, des ministères du Développement rural, de la Communication, du Plan, de l’Éducation, de la Santé, de l’Environnement, et de l’Eau, ainsi que du Haut Commissariat à la décentralisation.

Le PDCAGV comporte quatre composantes, savoir : (i) le Renforcement des capacités ; (ii) le fonds des actions prioritaires (FAP) ; (iii) le fonds de développement local et (iv) la coordination, la gestion, le suivi et l’évaluation. Et les populations cibles du projet sont les populations rurales pauvres de la zone du projet, particulièrement les paysans et les femmes, qui représentent environ 1,75 millions de personnes. Ces couches sociales sont les plus affectées par la pauvreté due à un manque cruel d’infrastructures de base, d’information et de programmes ou projets d’assistance ou de développement.

La cartographie de la zone d’intervention du projet couvre ainsi les préfectures ci-après : Lobaye et Ombella Mpoko (dans la région n° 1), Nana Mambéré, Mambéré Kadei, et Sangha Mbaéré (dans la région n° 2), Ouham (dans la région n° 3), Kémo et Ouaka (dans la région n° 4), Basse Koto et Mbomou (dans la région n° 6).

Dans l’ensemble, le Gouvernement a recensé dans la zone du projet environ 600 infrastructures de base à réhabiliter, réparties comme suit : 200 forages, 80 marchés ruraux, 140 écoles, 100 postes et centres de santé, 70 aires de séchage et 10 pharmacies villageoises. Les constructions nouvelles comprendront, outre les types d’infrastructures déjà identifiés pour les réhabilitations, les magasins de stockage de produits et récoltes, les abattoirs, les routes rurales et les ouvrages de franchissement.

Tout cela nécessite pour le projet, l’acquisition des terres et par conséquent un déplacement involontaire des populations.

Aussi, afin d’éviter de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux (démantèlement des systèmes de production, réduction des moyens et techniques de production et des ressources, désarticulation des structures communautaires et des organisation sociales, déflagration et dispersion des liens de parentés, etc.) engendrant généralement le déplacement involontaire des populations, il apparait nécessaire de définir un cadre de réinstallation et de compensation pour prémunir ou atténuer les risques liés au déplacement des populations lors des acquisitions des terrains par le projet.

La méthodologie suivie pour la réalisation de cette étude est la suivante :

• rencontres avec les institutions nationales et locales concernées par le projet, en particulier, les responsables du Ministère des Affaires sociales, du ministère en charge de l’hydraulique, du Ministère chargé de l’Urbanisme et de l’Habitat, sans omettre les ONG.

Il s’agissait, à travers ces échanges, de compléter et de valider les résultats obtenus sur le terrain. Les rencontres institutionnelles ont aussi permis une collecte documentaire et d’informations sur les impacts potentiels du projet sur les personnes et les biens ; le contexte légal, réglementaire et institutionnel du déplacement des populations ; les mécanismes d’indemnisations prévus et mis en œuvre ; les méthodes d’évaluation des biens ;

• visites de terrain afin d’apprécier, avec les spécialistes en la matière, les projets identiques précédents de construction. Cette visite a permis de constater la faisabilité des activités à réaliser .Des visites ont aussi permis de préciser les données de base et de situer les enjeux, d’analyser de manière précise les infrastructures locales, de faire ressortir leur situation foncière, ainsi que l’état de mise en œuvre de la planification urbaine et les projets retenus au financement du PDCAGV ;

• enquêtes d’exploration auprès des populations (responsables locaux, paysans, commerçants, ONG…) et d’autres groupes cibles dans les régions identifiées par le Projet ont aussi été réalisées afin de recueillir leur avis, attentes et inquiétudes par rapport à la réhabilitation et à la construction d’infrastructures d’intérêt public proposées par le projet.

Le présent rapport expose d’abord les impacts potentiels du projet sur les biens, les moyens de subsistances, les catégories de personnes et biens affectés. Ensuite, sont précisés le contexte légal et institutionnel des aspects d’acquisition et de propriété foncieres, ainsi que les principes, objectifs et processus de réinstallation en référence à la PO.4.12 et des directives de la BAD, les modalités d’évaluation des biens, le système de gestion des plaintes ,les méthodes de consultation des personnes affectes avec leur participation.

Il ressort ainsi des études de terrain que quelle que soit l’activité à mettre en œuvre dans le cadre du programme, les impacts envisageables sont les suivants:

• Impact sur les terres:

- Acquisition permanente de terre requise par les installations ;

- Occupation temporaire limitée pendant la phase travaux ;

- Emprises généralement limitées à quelques centaines de mètres carrés.

• Impact sur les cultures:

- Destruction des récoltes sur des secteurs acquis de manière permanente ;

- Dommages aux récoltes sur des emprises dans la zone d’impact des travaux de construction.

• Impact sur les bâtiments et autres structures (puits, etc.):

- Perte d’habitats ou de bâtiments d’exploitation limitée suite à la réalisation d’aménagements hydro agricoles ou d’infrastructures socio-économiques de base.

• Impact sur les moyens d'existence et revenus:

- Là où des récoltes des agriculteurs que soient propriétaires ou locataires, sont détruites ou endommagées;

- Là où le propriétaire foncier perd les revenus tirés de la location de sa terre.

Le rapport indique que le PDCAGV adhèrera à la politique OP 4.12 et aux directives de la BAD, et en particulier mettra en œuvre les principes suivants :

- la Minimisation des déplacements,

- les personnes affectées par les acquisitions de terres doivent bénéficier des actions du PDCAGV, et seront prioritaires pour bénéficier d'attributions de terres dans les périmètres à aménager par le Programme ;

- toutes les indemnisations seront basées sur la valeur intégrale de remplacement,

- Les personnes affectées seront bénéficiaires des actions d'assistance et de compensation permettant la restauration d’une façon durable de leur niveau de vie.

- La considération des mesures additionnelles d’atténuation à l’échelle inter-villages ou inter communautés, au vu de l’effet cumulatif des actions de réinstallation qui pourrait être significatif sur les populations.

S’agissant des processus prévus pour la préparation des activités de réinstallation et compensation

Là où cela sera nécessaire, les outils de planification des activités de réinstallation et compensation stipulés par la politique OP 4.12 et les directives de la BAD seront préparés, à savoir:

- des Plans d'Action de Réinstallation (PAR) pour les sous-projets du PGIRE qui affecteraient plus de 200 individus,

- des Plans Succincts de Réinstallation (PSR) pour ceux qui affecteraient entre 50 et 200 individus.

Ces instruments comportent en particulier la réalisation d'un recensement détaillé des personnes et des biens affectés, pour lequel des outils sont proposés en annexe.

Compte tenu du fait qu’à ce stade du projet, les sites des sous projets n’étant pas encore identifiés, on ne peut de façon exacte estimer les quantités (pertes et les coûts) ainsi que le budget.

Au total, le présent rapport, à la lumière des données rassemblées et d’autres références utilisées au cours de l’étude permettra de guider la gestion économique et sociale des activités et sous activités susceptibles d’être liées à la politique de réinstallation involontaire de la Banque Mondiale. Il permettra d’aider à assurer la conformité aussi bien avec la législation nationale qu’avec les exigences des Politiques de Sauvegarde de la Banque mondiale. Il inclut au reste, une analyse de la pertinence et de l’applicabilité des Politiques de Sauvegarde de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement en matière de Réinstallation Involontaire des populations.

Executive summary

In accordance with policy Op 4.12 of the World Bank and Directives of the African Bank of providing Development of the specific elements of the contents of a Framework of “Involuntary Reinstalment”, this document constitutes the Framework of Policy of Reinstalment of the Populations established for the Community Development project and of support to the Vulnerable Groups (PDCAGV) which fits entirely in the implementation of the DSRP finalized in 2007 and aims in a way general at creating the requirements with the valorization of the local resources and the active participation, person in charge and conscious of the populations, and in particular those alive in rural environment by the autoworkers initiatives and autoentretenues. This project was prepared in partnership with a formed interdepartmental work group of the representatives of the Ministry for the social affairs, ministries for Rural development, Communication, Plan, Education, Health, Environment, and Water, as well as Office of the High Commission with decentralization.

The PDCAGV comprises four components, knowledge: (I) Reinforcement of the capacities; (II) funds of the priority actions (FAP); (III) the development funds room and (IV) coordination, management, the follow-up and the evaluation. And the target populations of the project are the poor rural populations of the zone of the project, particularly the peasants and the women, who represent approximately 1, 75 million people. These social layers are affected by poverty due to a cruel lack of basic infrastructures, information and programs or projects of assistance or development.

The cartography of the zone of intervention of the project covers the prefectures thus hereafter: Lobaye and Ombella Mpoko (in the area n° 1), Chick Mambéré, Mambéré Kadei, and Sangha Mbaéré (in the area n° 2), Ouham (in the area n° 3), Kémo and Ouaka (in the area n° 4), Low Koto and Mbomou (in the area n° 6).

As a whole, the Government listed in the zone of the project approximately 600 basic infrastructures to rehabilitate, distributed as follows: 200 drillings, 80 rural markets, 140 schools, 100 stations and health centres, 70 surfaces of drying and 10 pharmacies village. New constructions will include/understand, in addition to the types of infrastructures already identified for the rehabilitations, the storerooms of products and harvests, the slaughter-houses, the rural roads and the works of crossing.

All that requires for the project, the acquisition of the grounds and consequently an involuntary displacement of the populations.

Also, in order to avoid serious economic, social and environmental problems (dismantling of the systems of production, reduction of the means and techniques of production and resources, disarticulation of the Community structures and organization social, deflagration and dispersion of the family ties, etc) generally generating the involuntary displacement of the populations, it appears necessary to define a framework of reinstalment and compensation to secure or attenuate the risks related to the displacement of the populations during acquisitions of the grounds by the project.

The methodology followed for the realization of this study is the following one:

• meetings with the national and local institutions concerned with the project, in particular, persons in charge of the Ministry for the social Affairs, the ministry in load of hydraulics, the Ministry in charge of Town planning and the Habitat, without omitting ONG. It was a question, through these exchanges, of supplementing and to validate the results obtained on the ground. The institutional meetings also allowed a documentary collection and information on the potential impacts of the project on the people and the goods; legal, lawful and institutional context of the displacement of the populations; mechanisms of compensations envisaged and implemented; methods evaluation of the goods;

• Visits of ground in order to appreciate, with the specialists on the matter, the preceding identical projects of construction. This visit made it possible to note the feasibility of the activities to be realized. Visits also made it possible to specify the source data and to locate the stakes, to analyze in a precise way the local infrastructures, to emphasize their land situation, as well as the state of implementation of the city planning and the projects adopted with the financing of the PDCAGV;

• investigations of exploration near the populations (local managers, peasants, tradesmen, ONG…) and other target groups in the areas identified by the Project were also carried out in order to collect their opinion, waiting and concerns compared to the rehabilitation and with the construction of infrastructures of public interest suggested by the project.

This report/ratio exposes initially the potential impacts of the project on the goods, the means of subsistence, the categories of people and goods affected. Then, are specified the context legal and institutional aspects of acquisition and land and buildings, as well as the principles, objectives and process of reinstalment in reference to the PO.4.12 and the directives of the BAD, the methods of evaluation of the goods, the management system of the complaints, the methods of consultation of the people affect with their participation.

It thus arises from the field studies that whatever the activity to be implemented within the framework of the program, the possible impacts are the following:

• Impact on the grounds: - Permanent Acquisition of ground required by the installations; - Temporary Occupation limited during the phase work; - Influences generally limited to a few hundred square meters.

• Impact on the cultures: - Destruction of harvests on acquired sectors in a permanent way; - Damage with harvests on influences in the zone of impact of the building work.

• Impact on the buildings and other structures (well, etc): - Loss of habitats or farm buildings limited following the realization of agricultural hydro installations or basic socio-economic infrastructures.

• Impact on the d' means; existence and returned: - Where harvests of the farmers who are owners or tenants, are destroyed or damaged;

- Where the landowner loses the incomes drawn from the hiring of his ground.

The report/ratio indicates that the PDCAGV will adhere to policy Op 4.12 and the directives of the BAD, and in particular will implement the following principles:

- The Minimization of displacements, - the people affected by acquisitions of grounds must profit from the actions of the PDCAGV, and will have priority to profit d' ground attributions in the perimeters to be arranged by the Program;

- All the compensations will be based on the integral value for replacement, - The affected people will be profit actions d' assistance and of compensation allowing the restoration in a durable way of their standard of living.

- The consideration of additional measurements of attenuation on the scale inter-villages or inter communities, within sight of the cumulative effect of the actions of reinstalment which could be significant on the populations. Being the processes planned for the preparation of the activities of reinstalment and compensation where that will be necessary, the tools for planning of the activities of reinstalment and compensation stipulated by policy Op 4.12 and the directives of the BAD will be prepared, namely:

- Action of Reinstalment for under projects of the PGIRE which would affect more than 200 individuals,

- Brief Plans of Reinstalment (PSR) for those which would affect between 50 and 200 individuals. These instruments comprise in particular the d' realization; a detailed census of the people and affected goods, for which tools are proposed in appendix. Taking into account the fact that at this stage of the project, the sites of under projects not being identified yet, one cannot in an exact way estimate the quantities (losses and the costs) as well as the budget.

On the whole, this report/ratio, in the light of the data gathered and other references used during the study will make it possible to guide economic management and social activities and under activities likely to be related to the involuntary policy of reinstalment of the World Bank. It will make it possible to help to as well ensure conformity with the national legislation as with the requirements of the Policies of Safeguard of the World Bank. It includes with the remainder, an analysis of the relevance and applicability of the Policies of Safeguard of the World Bank and African Bank of Development as regards Involuntary Reinstalment of the populations.

Introduction

1. Brève description du projet

Il est question de présenter ici le contexte de l’étude, les objectifs du CPRIP, la méthodologie de l’étude et la clarification des termes clés.

1.1. Contexte de l’Étude

La RCA a connu au cours de ces quinze dernières années des crises militaro-politiques récurrentes, qui ont notamment entrainé la destruction de plusieurs infrastructures sociales de base et une paupérisation massive de la population. Cette situation a accentué l’état de fragilité du pays, et le niveau de vulnérabilité des groupes tels que les paysans et les femmes, dont l’accès aux infrastructures de base a été davantage réduit, et dont les champs et outils de travail ont été détruits. Cette situation se traduit par la dégradation du niveau des indicateurs sociaux du pays, qui sont aujourd’hui parmi les plus bas dans le monde et rendent incertains l’atteinte par la RCA des objectifs du millénaire pour le développement. En raison de la faiblesse des ressources propres de l’État, le pays a un besoin urgent d’appuis extérieurs massifs et coordonnés, afin de mettre en œuvre ses programmes de reconstruction et de développement, notamment le DSRP, initié pour la période de 2008 à 2010.

Le Projet de Développement Communautaire et d’appui aux Groupes Vulnérables (PDCAGV) s’inscrit entièrement dans la mise en œuvre du DSRP finalisé en 2007 et vise de manière générale à créer les conditions nécessaires à la valorisation des ressources locales et à la participation active, responsable et consciente des populations, et notamment celles vivant en milieu rural par les initiatives autoportées et autoentretenues. Ce projet a été préparé en partenariat avec un groupe de travail interministériel formé des représentants du Ministère des affaires sociales, des ministères du Développement rural, de la Communication, de la Planification, de l’Éducation, de la Santé, de l’Environnement, et de l’Eau, ainsi que de la Haute commission de la décentralisation.

Le PDCAGV qui est financé conjointement sur des fonds respectifs de l’Association Internationale pour le Développement (IDA) et du Fonds Africain pour le Développement (FAD) concerne cinq régions du pays soit 10 Préfectures au total. La cartographie de la zone d’intervention du projet couvre ainsi les préfectures ci-après : Lobaye et Ombella Mpoko (dans la région n° 1), Nana Mambéré, Mambéré Kadei, et Sangha Mbaéré (dans la région n° 2), Ouham (dans la région n° 3), Kémo et Ouaka (dans la région n° 4), Basse Koto et Mbomou (dans la région n° 6).

Les habitants bénéficiaires du projet dans les préfectures ciblées sont environ 2,5 millions, soit 64% de la population du pays. Ces préfectures ont été retenues sur la base d’au moins un des critères suivants : (i) elles ont été affectées par les conflits, (ii) elles sont parmi les plus pauvres du pays, (iii) elles présentent un déficit important en infrastructures communautaires,

et (iv) elles sont situées dans des zones qui sont actuellement sécurisées dans le pays et qui peuvent permettre la mise en œuvre des activités retenues. Le projet couvrira environ 40 communes et 80 villages.

La population cible du projet sont les populations rurales pauvres de la zone du projet, particulièrement les paysans et les femmes, qui représentent environ 1,75 millions de personnes. Ces couches sociales sont les plus affectées par la pauvreté due à un manque cruel d’infrastructures de base, d’information et de programmes ou projets d’assistance ou de développement.

Le PDCAGV comporte quatre composantes, savoir : (i) le Renforcement des capacités ; (ii) le fonds des actions prioritaires (FAP) ; (iii) le fonds de développement local et (iv) la coordination, la gestion, le suivi et l’évaluation.

Dans l’ensemble, le Gouvernement a recensé dans la zone du projet environ 600 infrastructures de base à réhabiliter, réparties comme suit : 200 forages, 80 marchés ruraux, 140 écoles, 100 postes et centres de santé, 70 aires de séchage et 10 pharmacies villageoises. Les constructions nouvelles comprendront, outre les types d’infrastructures déjà identifiés pour les réhabilitations, les magasins de stockage de produits et récoltes, les abattoirs, les routes rurales et les ouvrages de franchissement.

Tout cela nécessite pour le projet, l’acquisition des terres et par conséquent un déplacement involontaire des populations. Aussi, afin d’éviter de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux (démantèlement des systèmes de production, réduction des moyens et techniques de production et des ressources, désarticulation des structures communautaires et des organisation sociales, déflagration et dispersion des liens de parentés, etc.) engendrant généralement le déplacement involontaire des populations, il apparait nécessaire de définir un cadre de réinstallation et de compensation pour prémunir ou atténuer les risques liés au déplacement des populations lors des acquisitions des terrains par le projet.

Le projet sera exécuté sous la responsabilité du Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Famille, par une Unité d’Exécution Centrale (UEC) qui sera créée et installée au sein de la Direction Générale des Etudes, de la Planification et des Services d’Appui, Chargée de la Coordination des Directions Régionales (DGEPSACDR). Quant aux sous projets à financer, ils proviendront des plans de développement locaux.

1.2. Objectif du Cadre de réinstallation involontaire des populations

Le PDCAGV inclus des investissements dans les zones rurales. Cependant, compte tenu du fait que les lieux exacts d’implantation du Projet restent encore inconnus, ce volet doit faire l’objet d’un Cadre de Politique de Réinstallation Involontaire des Populations.

L’objectif principal de l’étude est d’identifier et d’analyser les impacts sociaux potentiels de la mise en œuvre du projet. En effet, afin de respecter les politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale, un Cadre de Réinstallation Involontaire des Populations doit être effectué. Ce cadre devra indiquer clairement le cadre de procédures et de modalités institutionnelles pour le respect de la politique de recasement de la Banque Mondiale via la préparation et la mise en œuvre du Plan d’Actions de Recasement (PAR), c’est-à- dire pour l’identification des personnes affectées par l’acquisition des terres, pertes de biens ou accès aux ressources, l’estimation de leurs pertes potentielles, et en fournissant des compensations et la restauration des conditions de vie. Les propositions faites dans le cadre du présent CPRP tiennent compte à la fois de la réglementation nationale et des directives de la Banque Mondiales en la matière.

1.3. Méthodologie de l’étude

La méthodologie suivie pour la réalisation de cette étude est la suivante :

• rencontres avec les institutions nationales et locales concernées par le projet, en particulier, les responsables du Ministère des Affaires sociales, du ministère en charge de l’hydraulique, du Ministère chargé de l’Urbanisme et de l’Habitat, sans omettre les ONG.

Il s’agissait, à travers ces échanges, de compléter et de valider les résultats obtenus sur le terrain. Les rencontres institutionnelles ont aussi permis une collecte documentaire et d’informations sur les impacts potentiels du projet sur les personnes et les biens ; le contexte légal, réglementaire et institutionnel du déplacement des populations ; les mécanismes d’indemnisations prévus et mis en œuvre ; les méthodes d’évaluation des biens ;

• visites de terrain afin d’apprécier, avec les spécialistes en la matière, les projets identiques précédents de construction. Cette visite a permis de constater la faisabilité des activités à réaliser .Des visites ont aussi permis de préciser les données de base et de situer les enjeux, d’analyser de manière précise les infrastructures locales, de faire ressortir leur situation foncière, ainsi que l’état de mise en œuvre de la planification urbaine et les projets retenus au financement du PDCAGV ;

• enquêtes d’exploration auprès des populations (responsables locaux, paysans, commerçants, ONG…) et d’autres groupes cibles dans les régions identifiées par le Projet ont aussi été réalisées afin de recueillir leur avis, attentes et inquiétudes par rapport à la réhabilitation et à la construction d’infrastructures d’intérêt public proposées par le projet.

1.4. Définitions des termes techniques

Les expressions et termes techniques utilisés dans le rapport sont définis de la manière suivante :

[pic] Assistance à la réinstallation : Assistance qui doit être fournie aux personnes déplacées physiquement par la mise en œuvre du projet. L’assistance peut notamment comprendre, une subvention pour acheter un nouvel outil de travail ; l’hébergement, le paiement de frais de transport, de l'aide alimentaire ou encore différents services dont une personne déplacée pourrait avoir besoin. Il peut aussi s’agir d’indemnités pour le désagrément subi du fait de la réinstallation et devra couvrir tous les frais afférents au déménagement et à la réinstallation.

[pic] Bénéficiaires : Toute personne affectée par le projet et qui, de ce seul fait, a droit à une compensation. Cette définition n’exclut pas les personnes qui tiraient leurs revenus de la présence d’un ouvrage.

[pic] Compensation : Paiement en espèces ou en nature pour un bien ou une ressource acquis ou affecté par le Projet.

[pic] Date limite, date butoir (cut off date): Date d'achèvement du recensement et de l'inventaire des personnes et biens affectés par les différents projets. Les personnes occupant la zone du Projet après la date butoir ne peuvent pas faire l’objet d’une indemnisation ni demander une assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments, les cultures, les arbres fruitiers ou forestiers) mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés.

[pic] Déplacement Economique : Pertes de sources, de revenu ou de moyens d'existence du fait de l'acquisition de terrain ou de restrictions d'accès à certaines ressources (terre, eau, forêt), du fait de la construction ou de l'exploitation du Projet ou de ses installations annexes. Les Personnes Economiquement Déplacées n'ont pas forcément besoin de déménager du fait du Projet.

[pic] Déplacement forcé ou déplacement involontaire : Déplacement d’une population ou de personnes de manière générale nécessaire pour la réalisation du projet.

[pic] Déplacement Physique : Perte de l'hébergement et des biens du fait des acquisitions de terres par le Projet, nécessitant que la personne affectée se déplace sur un nouveau site. Les Personnes Physiquement Déplacées doivent déménager du fait du Projet.

[pic] Groupes vulnérables : Personnes qui, du fait de leur sexe, de leur ethnie, de leur âge, de leurs handicaps physiques ou mentaux, ou de facteurs économiques ou sociaux, peuvent se trouver affectées de manière plus importante par le processus de déplacement et de réinstallation, ou dont la capacité à réclamer ou à bénéficier de l'assistance à la réinstallation et autres avantages peut se trouver limitée.

[pic] Impenses : Evaluation des biens immeubles affectés par le projet.

[pic] Plan d’Action de Réinstallation (PAR): Plan détaillé qui décrit et définit tout le processus de réinstallation de personnes à la suite d’un déplacement forcé.

[pic] Personne Affectée par le Projet (PAP) : Toute personne affectée de manière négative par le projet. Par conséquent, il s’agit de personnes qui, du fait du Projet, perdent des droits de propriété, d'usage ou d'autres droits sur un bâtiment, des terres (résidentielles, agricoles ou de pâturage), des cultures annuelles ou pérennes, ou tout autre bien meuble ou immeuble, en totalité ou en partie et de manière permanente ou temporaire. Les PAP ne sont pas forcément toutes déplacées du fait du Projet. Parmi les PAP : (i) certaines sont des Personnes Physiquement Déplacées ; (ii) d'autres sont des Personnes Economiquement Déplacées.

[pic] Recasement : Réinstallation des personnes affectées par le projet sur un autre site suite à un déplacement involontaire.

[pic] Réinstallation involontaire : S’applique aussi bien aux personnes détentrices de titres légaux et entiers sur les espaces qu’aux locataires, occupants irréguliers et entreprises

[pic] Valeur intégrale de remplacement ou coût intégral de remplacement : Le taux de compensation des biens perdus doit être calculé à la valeur intégrale de remplacement, c'est à dire la valeur du marché des biens plus les coûts de transaction. En ce qui concerne la terre et les bâtiments, la valeur de remplacement est définie comme suit:

1. Terrains agricoles: le prix du marché pour un terrain d'usage et de potentiel équivalent situé au voisinage du terrain affecté, plus le coût de mise en valeur permettant d'atteindre un niveau semblable ou meilleur que celui du terrain affecté, plus le coût de toutes taxes d'enregistrement et de mutation;

2. Terrain en zone urbaine: le prix du marché pour un terrain d'usage et de taille équivalente, avec des équipements et services publics similaires ou meilleurs à ceux du terrain affecté, situé au voisinage de ce dernier, plus le coût de toutes taxes d'enregistrement et de mutation;

3. Bâtiments privés ou publics : Le coût d'achat ou de construction d'un nouveau bâtiment de surface et de standing semblables ou supérieurs à ceux du bâtiment affecté, ou de réparation d'un bâtiment partiellement affecté, y compris le coût de la main d'œuvre, les honoraires des entrepreneurs, et le coût de toutes taxes d'enregistrement et de mutation. Dans la détermination du coût de remplacement, ni la dépréciation du bien ni la valeur des matériaux éventuellement récupérés ne sont pris en compte. La valorisation éventuelle des avantages résultant du Projet n’est pas non plus déduite de l'évaluation d'un bien affecté.

2. Principes et directives de réinstallation de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD)

1. Référence à la PO.4.12 de la BM

La réalisation des activités du PDCAGV aussi bien que tout autre projet de développement provoque un risque de déplacement involontaire. Pour ce fait, la Po/PB 4.12 préconise une action de recasement pour les PAP. Dans le cadre de la mise exécution des composantes du PDCAGV, les principes et objectifs de la Banque en matière de réinstallation s’imposent :

• Eviter et minimiser tout déplacement massif de personnes dans la zone d’intervention du projet,

• Réinstaller de façon durable les personnes ayant perdu leurs biens et activités socio-économiques par des programmes d’assistance, de compensation pour leur réinsertion.

• Toutes les groupes vulnérables surtout les femmes, les enfants, les personnes âgées, les handicapés doivent impérativement être assistés, relocalisés et /ou indemnisés en d’expropriation sur les terres qu’ils possédaient.

• Pour entreprendre toute opération de réinstallation, il est nécessaire que le PDCAGV consulte, informe et implique davantage les personnes concernées en vue de garantir les mesures d’équité et de transparence de l’ensemble du processus.

• La Banque exige que les indemnisations soient proportionnellement équitables aux dommages subies par les personnes affectées. Le PDCAGV doit veiller à ce que le principe d’équité soit effectif dans les processus d’indemnisation. C’est-à-dire que si une personne vulnérable est éligible pour bénéficier d’une compensation, de façon concrète, il faut que cette personne puisse réellement obtenir les indemnités de réinstallation qui égalent aux pertes concédées.

• Avant d’envisager la réinstallation, il est nécessaire que soit mise en place un PAR en fonction de chaque composante du projet.

• chaque PAR doit présenter de manière détaillée toutes les approches adoptées pour minimiser la réinstallation, avec une analyse des alternatives considérées, des options de réinstallation et les actions à entreprendre,

• La participation des communautés de base est une exigence capitale en tant qu’approche transversale de mise en œuvre du projet, du PAR et CPR.

2.2. Politique du Groupe de la Banque Africaine de Développement en matière de déplacement involontaire de populations

La politique du Groupe de la Banque en matière de déplacement involontaire de populations a été élaborée pour répondre au problème posé par le déplacement involontaire de populations causé par un projet financé par la Banque dans les secteurs public et privé. Elle s'applique en cas de déplacement, de perte d’abris ou d’autres biens par les personnes résidant dans la zone du projet, ou de préjudice à leurs moyens de subsistance. 

Le but primordial de cette politique est de faire en sorte que les populations qui ont dû quitter leurs biens soient traitées équitablement et aient leur part des retombées du projet à l’origine de leur déplacement. C’est à l’emprunteur qu’incombe au premier chef la responsabilité de la planification, de la mise en œuvre et du suivi des questions de déplacement de populations. L'emprunteur est tenu d’établir un plan complet de réinstallation (PRC) pour tout projet impliquant le déplacement d’un grand nombre de personnes (200 ou plus) avec perte de biens, d’accès à des biens ou réduction de moyens de subsistance.

Cependant, dans le cas des projets impliquant le déplacement de moins de 200 personnes, il est établi un plan abrégé de réinstallation qui est présenté avec l'annexe environnementale du Rapport d'évaluation de la Banque. Les plans complet et abrégé de réinstallation doivent être affichés dans le Centre d’information du public et sur le site Internet de la Banque pour une analyse et des commentaires du public conformément à la Politique de la Banque en matière de diffusion de l’information et à ses Procédures d’évaluation environnementale et sociale (PEES, 2001).

Pour ce qui est des Directives opérationnelles d’application de la politique du Groupe de  la Banque en matière de population (2003), celles-ci visent à faciliter la mise en œuvre de la Politique de la Banque en matière de population et fournissent une feuille de route pour l’identification et l’intégration des questions de population aux activités du Groupe de la Banque. Elles mettent un accent particulier sur les questions liées aux stratégies institutionnelles et opérationnelles, à la programmation par pays et au cycle de projet pour l’identification et la prise en compte de ces facteurs. À cet égard, les directives soulignent également l’importance de la collaboration de la Banque avec d’autres partenaires institutionnels, le recours aux spécialistes nationaux des questions de population et autres intervenants locaux, et la collaboration entre la Banque et les PMR au cours des différentes étapes, de la conception du projet à sa mise en œuvre et son évaluation rétrospective.

 

L’objectif primordial de la politique révisé du Groupe de la Banque en matière de population est de développer les ressources humaines au niveau de ses pays membres régionaux (PMR), en les aidant à élaborer et à mettre en œuvre des politiques et programmes démographiques intégrées, dans le cadre de leurs efforts de réduction de la pauvreté.

Cette nouvelle politique a été élaborée pour tenir compte des récentes préoccupations de la communauté internationale en matière de développement et de la reconnaissance de la dimension intersectorielle de la question de la population pour la réalisation de l’objectif primordial de réduction de la pauvreté et de développement durable. Le tout dernier document de politique en matière de population marque un changement important par rapport à l’approche antérieure exclusivement axée sur la planification familiale comme méthode de contraception, au profit d’un concept de plus grande portée et plus global de santé de la reproduction.

La politique représente également un changement de cap qui place l’accent moins sur les objectifs démographiques que sur les indicateurs qualitatifs d’amélioration du niveau de vie de la population. Elle identifie des domaines spécifiques clés d’intervention pour la Banque, tels que l’appui à la diffusion de l’information, l’élaboration de cadres juridiques, le renforcement des capacités institutionnelles, les programmes et interventions d’appui dans le domaine de la planification familiale et l’appui à la mise en œuvre d’initiatives contribuant au développement des ressources humaines dans les PMR. 

3. Impacts potentiels du projet sur les personnes, les biens et les moyens de subsistances

5 Activités qui engendreront la réinstallation

Les principales activités du projet qui potentiellement engendreront la réinstallation concernent les composantes fonds des actions prioritaires (FAP)  et le fonds de développement local. En fait ce sont les activités les plus importantes du PDCAGV qui permettront aux communautés de réaliser la construction et la réhabilitation des infrastructures sociales de base au travers d’une démarche participative.

Au demeurant, ces composantes décrites ci-dessus pourront nécessiter par exemple la démolition de maisons, sites culturels et sacrés, pâturages, terres agricoles et forestières, cultures, ligneux, plantes et herbes médicinales, itinéraires nomades, zones de chasse et de pêche etc., situés dans les zones du projet. Bref, tout ce que l’acquisition d’espace ou de terre pour le projet est susceptible d’entrainer comme déplacement physique ou économique de la population, avec des conséquences sur l’utilisation actuelle ou potentielle de terres, sur l’accès aux ressources naturelles dont les communautés dépendent.

Toutes ces activités des composantes 2 et 3 du projet qui sont d’envergure réduites, avec leurs effets cumulatifs, pourraient être significatives. Cela nécessitera de procéder à un examen de l'impact cumulatif possible des sous-projets au-delà des limites de la communauté concernée et de s'assurer que les mesures d'atténuation individuelles respectives de chaque sous-composante sont suffisantes. Une fois l'impact cumulatif de ces composantes évalué au niveau local, des mesures d'atténuation supplémentaires peuvent être jugées nécessaires. Celles-ci devraient alors être intégrées dans les plans de relocalisation involontaire des sous projets à venir et dans les plans de suivi et d'évaluation du projet même.

6 Analyse des impacts

1 Impacts positifs potentiels du projet sur les biens et les personnes

De manière globale, le PDCAGV permettra de renforcer l’accès durable au microcrédit et l’appui à des groupes vulnérables précis et financera l’infrastructure sociale et les « biens publics » communautaires. Le rétablissement économique, le renforcement de la gouvernance du secteur public, les capacités techniques, le développement humain, particulièrement destiné aux personnes pauvres sont les résultats positifs attendus.

3.2.1.1. Sur le plan socio-économique

Le Projet va aider à faire progresser la situation sociale et économique générale des communautés ciblées, particulièrement les communautés rurales qui en participant directement au processus de prise de décision et à l’exécution des sous-projets feront de nouveau quelque peu confiance aux autorités locales et centrales, ce qui aidera à améliorer la gouvernance. Ce faisant, le projet contribuera à la consolidation de la paix, particulièrement à la mise en place d’un contrat social entre les citoyens et leur Gouvernement.

En réalité, les points d’eau communautaires qui seront améliorés ou construits dans les zones rurales tout comme le nombre de postes/centres de santé mis à niveau, de salles de classe mises à niveau, de routes secondaires/ponts mis à niveau contribueront sans doute à l’amélioration de l’accès par nombre de communautés pauvres à l’infrastructure de la santé, de l’éducation et des autres aspects socio-économiques. Cela fournira des avantages sociaux significatifs au pays et aux populations bénéficiaires créera ainsi des conditions favorables pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2020.

De même, les travaux de construction ou de réhabilitation de points d’eau communautaires ,de postes/centres de santé, de salles de classe ,de routes secondaires ou ponts et de marchés auront aussi un impact positif par la création d'emplois dans les communautés rurales . L'augmentation du revenu résultant de la création d'emplois contribuera à la lutte contre la pauvreté.

3.2.1.2. Sur le plan de l’approche Genre et développement

Le PDCAGV a pour but de contribuer à la réduction des inégalités sexuées dans l’accès, le contrôle des ressources et services, de l’information et connaissances, les instances de décision en misant sur approche de la parité Hommes-Femmes. Près de 40 communes et près de 80 villages qui seront ciblées auront accès à des sous-projets d’un plafond respectif de 50.000 USD et 12.500 USD. Les villages pourront, si nécessaire et si convenu dans leurs plans de développement local, grouper les ressources pour des projets de plus grande ampleur jusqu’à un plafond de 20.000 USD.

Les actions du projet sont ainsi susceptibles d’avoir une incidence sur les discriminations de genre existant dans ce domaine en défaveur des femmes, qui représentent pourtant 50,21 % de la population totale du pays (RGPH 03). Le projet vise aussi à renforcer les capacités de femmes par la formation, ce qui fera d’elles des actrices de leur propre développement socio-économique. La construction des ouvrages hydrauliques et sanitaire (forages, puits) proches des communautés permettra d’une part aux femmes d’atténuer le longs parcours de corvée de l’eau et d’autre part d’avoir accès a des soins et une prise en charge néonatale et postnatale ou un suivi médical de qualité.

Dotées de compétences requises, les 30% des femmes paysannes et 40% des cadres féminins du Ministère de la Famille, des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale (MFASSN) et du Ministère du Développement Rural (MDR) qui seront formées constitueront une ressource humaine de qualité, une cheville ouvrière de la mise en exécution du projet et pour une participation à la reconstruction responsable des cadres de leur vie, de leurs enfants, de leur bien-être, de leur environnement, et de la République Centrafricaine.

Tout compte fait, ces travaux participeront aussi à la consolidation et à la création d’emplois au niveau des communes, quartiers et villages ciblés par le projet et occasionneront sans doute une forte utilisation de la main- d’œuvre locale et de certains ouvriers spécialisés (maçons, ferrailleurs, etc.).

Ceci va permettre d’accroître les revenus des populations, d’améliorer les conditions de vie de nombreux ménages, contribuant ainsi à réduire de façon significative les incidences de la pauvreté.

Les travaux auront un autre impact positif en termes d'augmentation du revenu des populations à travers l'utilisation des matériaux locaux (pierre, sable, gravier, latérite) ou d'achat de matériaux sur le marché local (ciment, acier, etc.). Les travaux induisent aussi le développement du commerce de détail autour des chantiers. Dans une moindre mesure, la phase des travaux aura comme effet de favoriser le développement des petits commerces des femmes (vente de nourriture par exemple) autour des chantiers.

2 Impacts négatifs potentiels du projet sur les biens et les personnes

Les impacts qui pourraient être engendrés dans la mise en œuvre du PDCAGV concernent : le déplacement de populations, la désarticulation des structures communautaires et des organisations sociales, la perte d’activités, notamment commerciales/marchandes, artisanales, agricoles, la perte de patrimoine (cantines, magasins, étals) ; la perte de moyens de production (cultures), la perte de sources de revenus ou de moyens d’existence (pâturages, terres agricoles et forestières, cultures, ligneux, plantes et herbes médicinales, zones de chasse et de pêche ,etc.)

.

Il s’agit là des problèmes socioculturels, économiques et psychologiques que peuvent engendrer souvent un déplacement involontaire des populations. Ils peuvent être résumés ainsi :

[pic] Impact sur les infrastructures et équipements : démolition de lieu d’habitation, déplacement des itinéraires nomades, etc. ;

Il s’agit en fait des risques de déplacement des personnes, de destruction de biens et d’atteinte aux structures, activités économiques et culturelles, etc. La désinstallation des bâtiments, de haie, de poulaillers, de clôture, de puits, des monuments, sites religieux ou de valeur symbolique et historique pour les chefs de ménage et la collectivité, la construction des écoles pourront entrainer des déplacements des populations . De même, l’implantation des écoles peut se faire sur une aire agricole ou d’habitation provoquant une situation d’expropriation

En ce qui concerne les forages et les aires de séchage ou les pharmacies villageoises, les lieux de construction n’étant pas connus au préalable, il est possible qu’on assiste à de déménagement involontaire des personnes expropriées sur leur parcelle de cultures ou zone d’habitat ou soit un espace à caractère culturel. Même s’il s’agit de réhabiliter les séchoirs, il est possible que cela engendre des pertes en terre ou en biens des particuliers.

De tout ce qui précède, le choix des sites constitue une préoccupation très sensible au plan social. En effet, un site peut faire l'objet de conflits si des personnes ou groupes de personnes en revendiquent la propriété ou sont en train de l’utiliser pour des fins agricoles, d’habitation ou pour les activités socioculturelles ou coutumières. Dans ces cas de figure, le choix du site et son aménagement pourraient déboucher sur une procédure d'expropriation. Une attention particulière doit être portée sur les modalités, les procédures de choix des sites. A cet effet la consultation et l’implication des communautés de base sont prioritaires.

[pic] Effets sur les moyens de subsistance ou activités économiques formelles et informelles : destruction des sources de revenu par le démantèlement de kiosques, zones de pâturage, champs, etc. La réinstallation pourrait affaiblir le niveau des revenus des personnes déplacées.

[pic] Impact sur les terres : acquisition permanente de terrain pendant la phase d’installation ; emprise limitée sur les terres ; Occupation temporaire durant les travaux ;

Dans l’ensemble, Les impacts négatifs potentiels qui pourraient être engendrés par la mise en œuvre de sous-projets du PDCAGV en sont les suivants:

[pic] Impact sur les terres:

- Acquisition permanente de terre requise par les installations ;

- Occupation temporaire limitée pendant la phase travaux ;

- Emprises généralement limitées à quelques centaines de mètres carrés.

[pic] Impact sur les cultures:

- Destruction des récoltes sur des secteurs acquis de manière permanente ;

- Dommages aux récoltes sur des emprises dans la zone d’impact des travaux de génie civil.

[pic] Impact sur les bâtiments et autres structures (puits, etc.):

- Perte d’habitats ou de bâtiments d’exploitation limitée suite à la réalisation d’aménagements

ou d’infrastructures socio-économiques de base (55 écoles, 50 centres de santé, 55 marchés ruraux, 20 pharmacies villageoises, 35 aires de séchage, 30 magasins de stockage de produits agricoles, 80 puits et forages, 5 ponts ruraux et ouvrages de franchissement, etc.)

[pic] Impact sur les moyens d'existence et revenus:

- Là où des récoltes des agriculteurs que soient propriétaires ou locataires, sont détruites ou

endommagées;

- Là où le propriétaire foncier perd les revenus tirés de la location de sa terre.

Il s’agit ici des effets en matière des droits sur et du foncier (relocalisation foncière basée sur les lois positives écrites mettant en cause les régimes fonciers coutumiers dans chaque zone et communauté), instabilité et insécurité de propriétés, droits de possession et d’usage des terres, expropriation des parcelles, des cultures, des plantes à portée thérapeutique et arbres fruitiers. Au demeurant les potentiels réinstallés perdront leurs propriétés jusqu’à la période où ils bénéficient de compensation ou d’assistance pour la réinstallation)

2 3.2.2.1. Estimation des populations déplacées et catégories de personnes déplacées et bien affectés

Selon les réglementations de la Banque, et notamment l’OP.12, la notion des Personnes Affectées par le projet se réfère aux personnes qui sont directement affectées, socialement et économiquement, par les projets d'investissement assistés par la Banque, à cause de :

a. La prise involontaire de terres et autres biens provoquant :

- Le déménagement ou la perte d'abri,

- La perte de biens ou d'accès à des biens,

- La perte de sources de revenus ou de moyens de subsistance, ou

b. La restriction involontaire d'accès à des parcs et des zones protégées légalement désignés causant des impacts défavorables sur les conditions de vie des personnes déplacées.

La politique d’installation s'applique à toutes les composantes du programme et à toutes les personnes déplacées quels que soient leur nombre total et la sévérité des impacts et elle s'applique également aux personnes affectées qu'elles aient ou non un droit légal à la terre. L’estimation précise du nombre de personnes qui seront affectées n'est pas réalisable à ce stade. Cependant, il est possible d’avoir une idée générale sur la probabilité de réinstallation si on prend en compte les sites des sous-projets, la nature des interventions, le type d'investissement, etc.

Compte tenu de la consistance des activités du PDCAGV d’une part et du principe de la consultation et de l’implication des communautés de base quant au choix des sites de réalisation des activités d’autre part, l’effectif des personnes à déplacer sera relativement réduit, car le programme évitera autant que possible de porter préjudice à des tiers, notamment la perte des terres ou d’autres biens collectifs ou communautaires.

Même si la réinstallation est maintenue au minimum, on peut envisager que dans le cadre du PDCAGV, certains projets d'infrastructures peuvent donner lieu à des divers impacts sur les personnes.

3.2.2.2. Estimation des personnes ou catégories des populations affectées

L’estimation du nombre des PAP est pour le moment difficile à maîtriser avec exactitude puisque les zones d’intervention restent encore inconnues. Toutefois l’effectif probable des personnes affectées peut être calculé en tenant compte des différentes sous-composantes et le nombre global des populations des 10 préfectures (1,75millions de personnes).

Au stade actuel de la préparation du PDCAGV et compte tenu des impacts potentiels, l’on y peut distinguer trois grandes catégories des populations affectées, à savoir :

[pic] Individu affecté :

Il s'agit des individus ayant subi, du fait du sous-projet, la perte de biens, de terres ou de propriété et/ou d'accès à des ressources naturelles ou économiques et auxquels une compensation est due ;

[pic] Ménage affecté :

Un ménage est considéré comme affecté si un ou plusieurs de ses membres subissent un préjudice causé par les activités du programme (perte de propriété, de terres ou perte d'accès à des ressources naturelles ou à des sources de revenus, ou tout autre préjudice).

Ce préjudice peut concerner : un membre du ménage (homme, femme, enfant, autre dépendant, etc.), des personnes rendues vulnérables par l'âge ou par la maladie et qui ne peuvent exercer aucune activité économique, d'autres personnes vulnérables qui ne peuvent pas prendre part, pour des raisons physiques ou culturelles, à la production ;

[pic] Ménages vulnérables :

Les ménages vulnérables sont ceux qui risquent de devenir plus vulnérable suite au processus de réinstallation. Il s'agit de ménages ayant des besoins en mesures de compensation et en mesures additionnelles d’atténuation qui se trouvent supérieurs aux autres ménages. Ces ménages vulnérables comprennent principalement:

i. les femmes rurales (dont la vulnérabilité est liée à l’absence ou à la faiblesse des appuis dont elles bénéficient ; les besoins spécifiques de ces femmes seront pris en compte dans le cadre des plans de réinstallation),

ii. les personnes âgées (dont la réinstallation involontaire ne doit pas conduire à les séparer des personnes ou du ménage dont ils dépendent),

iii. les handicapés : ceux qui éprouvent de difficultés, à cause d’handicap physique ou visuel, d’exercer normalement leur activités économiques.

iv. les enfants en situation difficile particulièrement ceux sans domicile fixe, orphelins …

4. Contexte légal et institutionnel des aspects d’acquisition et de propriétés foncières

Il existe un ensemble de lois et textes réglementaires qui définissent des propriétés, des droits d’usage et d’expropriation sur les terres, ainsi qu’une procédure générale de réinstallation involontaire en République Centrafricaine.

4 Loi n° 96.018 instituant une procédure générale de réinstallation involontaire

La procédure générale de réinstallation involontaire se veut être un document de référence pour l’Administration Centrafricaine, destiné à résoudre les problèmes liés aux déplacements involontaires des populations dans le cadre de l’exécution des projets de développement. Le document recommande de « considérer que toute opération de réinstallation involontaire doit être conçue comme un projet de développement à part entière », et de « rechercher en priorité les solutions tendant à éviter, sinon à limiter le déplacement des personnes ». Le document précise que « si le nombre de personnes à déplacer et supérieur à cent (100), il est nécessaire d’élaborer un Plan d’Action de Réinstallation (PAR). En dessous de ce seuil, la compensation appropriée pour les biens, l’appui logistique pour le déplacement et une subvention d’installation peuvent être les seules exigences ». Le document indique que « le PAR, assorti d’un calendrier et d’un budget détaillé, doit comprendre : l’indemnisation pour toute perte au coût de remplacement, avant le déplacement ; l’assistance et le soutien pendant la période de transition ; l’assistance à ceux qui ont perdu leurs biens, pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie. Ces différentes actions doivent s’effectuer avec la participation de la population, afin de faciliter le processus de réinstallation. L’absence de titre légal sur les terres ne doit pas constituer une entrave à la compensation ».

Au niveau des responsabilités institutionnelles, la responsabilité de réinstallation revient au maître d’ouvrage des projets. La procédure précise que « la structure organisationnelle et les responsabilités de chaque intervenant doivent être clairement définies quant à la mise en œuvre des plans d’action » et que les ONG et OCB doivent être impliquées dès le début du processus de réinstallation.

• La procédure met un accent particulier sur l’intégration et la participation des

• impact sur les moyens d’existence : pertes de revenus pour les personnes qui exercent une activité agricole, artisanale et/ou commerciale sur l’emprise (agriculteurs, artisans ; éleveur, marchands et petits commerçants ; etc.).

• Risques de déplacement de population, de destruction de biens et de perturbation d’activités socioéconomiques, liés aux mauvais choix des sites 

Le choix des sites constitue une question très sensible au plan social. En effet, un site pressenti peut faire l'objet de conflits si des personnes en revendiquent la propriété ou sont en train de l’utiliser pour des fins agricoles, d’habitation ou autres utilisations culturelles ou coutumières. Dans ces cas de figure, le choix du site et son aménagement pourraient déboucher sur une procédure d'expropriation.

.

5 Le régime foncier en RCA

Il s’agit d’abord des terres du domaine de l’Etat qui se subdivisent en terres du domaine public et du domaine privé et des terres du domaine des particuliers. Le régime de ces terres est réglementé par la Loi n°63-441 du 9 janvier 1964 promulguée par décret 64.003 du 9 janvier 1964 et portant Domaine National, les dispositions de la Loi n° 96.018 abrogeant l’ordonnance 72.059 du 29 juillet 1972 portant suppression des indemnités de déguerpissement et instituant une procédure générale de réinstallation involontaire.

4.3. Loi n°63-441 portant Domaine National

La Loi portant Domaine National comporte deux options :

La procédure met un accent particulier sur l’intégration et la participation des populations déplacées dans une communauté hôte (en améliorant leurs conditions de vies et les qualités des services, pour faciliter l’intégration) ainsi qu’à la participation réelle des groupes les plus vulnérables, tels que les femmes et les enfants.

Le document de procédure indique également les étapes du PAR : identification et délimitation des zones d’intervention ; identification et structuration des organisations communautaires ; sensibilisation de la population, au sujet des projets et des différentes options ; enquêtes de base (démographie, santé, environnement, etc.) ; inventaire des biens, infrastructures et équipements existants devant être remplacés ; établissement des lites des propriétaires ; identification et choix des nouveaux sites d’accueil ; mesures de protection du site d’accueil ; concertation avec les propriétaires sur les différentes options ; établissement et appropriation des PAR sur les différentes options de compensation ; élaboration des budgets des PAR ; établissement d’une procédure pour communiquer les informations et recevoir les plaintes et griefs ; information et formation des groupements professionnels pour la participation aux opérations de remplacements de biens perdus ; mise en œuvre des opérations des biens perdus ; assistance aux populations touchées pour la réinstallation sur les site d’accueil ; démarrage des ouvrages projetés sur les sites libérés ; recommandations des actions correctives pour prévenir et/ou corriger les effets négatifs post-projet ; évaluation post-projet. Les PAR doivent être élaborés de manière à prendre en compte la gestion et la protection de l’environnement.

S’agissant des mesures d’indemnisation et de redressement, le document stipule que, lors de l’évaluation des impacts, les populations doivent être informées sur les conditions du déplacement involontaire et que les personnes susceptibles d’être déplacées doivent être retenues après un processus transparent de concertation, sur la base de critères précis et communiqués préalablement à la population. Il sera procédé à des enquêtes pour établir un inventaire des pertes (infrastructures et équipement ; maisons et autres biens des particuliers ; moyens de production économique ; lieux de cultes).

En termes d’actions de redressement, les responsables des projets, en concertation avec la population, doivent : procéder au choix des sites d’accueil ; déterminer les options pour le remplacement des biens perdus et le genre de compensation ; remédier à la situation des résidents non-propriétaires en concertation avec la population ; étudier toutes les mesures pour l’élaboration du programme d’amélioration des conditions économiques (accès à l’emploi, à la formation et au crédit) ; déterminer ave la population des actions en vue de l’amélioration et de la protection de l’environnement ; analyser toutes les mesures de redressement de pertes des lieux de cultes, des tombeaux, des sites d’importance historique ou archéologique et le remplacement des lieux à caractère socioculturel.

La procédure recommande également aux responsables de projets d’assurer le suivi-évaluation des PAR, sur la base d’indicateurs déterminés après une enquête de base. Le sui-évaluation peut être effectué par une ONG spécialisée ou un organisme neutre pour garantir la neutralité, l’objectivité et la transparence.

En fin la procédure recommande à l’administration de communiquer à la population, la nature du cadre juridique de réinstallation envisagé dès approbation des plans d’aménagement des sites d’accueil.

4.4. Mécanisme légal d’atteinte à la propriété privée

La législation nationale dispose que nul ne peut être exproprié si ce n’est dans l’intérêt légalement constaté de tous et sous réserve d’une juste et préalable indemnité. Le mécanisme juridique mis en place pour porter atteinte à la propriété privée est prévu par la Loi n°63-441 portant Domaine National. Selon cette loi, il ne peut être porté atteinte au droit de propriété que lorsque l'intérêt général l'exige. Cette atteinte peut constituer en une expropriation pour cause d'utilité publique, à une réglementation du droit de propriété dans un but d'urbanisme, d'aménagement, de recherche ou d'exploitation minière, de sauvegarde de l'environnement et en l'édiction de servitudes d'utilité publique.

4. Comparaison entre les cadres juridiques nationaux et l’OP.4.12

Il s’agit ici de confronter les procédures nationales avec celles prévues dans le cadre de l’OP. 4.12 de la BM. Ainsi, l'évaluation de l’application des cadres juridiques nationaux , suite aux visites de terrain effectués dans le cadre de l’élaboration de cette étude, a permis de dégager les aspects suivants :

D’abord, la Loi n° 96.018 instituant une procédure générale de réinstallation involontaire traite du processus d’expropriation des biens dans un but d’intérêt général. Le cadre juridique met l’accent sur le décret déclaratif d’utilité publique, l’estimation de la valeur des biens à acquérir, le processus de négociation de l’offre d’indemnisation et le paiement de l’indemnisation. Les pratiques locales nationales complètent ce cadre juridique. Ces pratiques conduisent à la participation des populations concernées par l’expropriation, à la négociation des valeurs et à la saisine de la justice pour assurer la transparence du processus d’expropriation.

En même temps, la réinstallation involontaire et la compensation sont conçues et exécutées, en tant que programmes de développement durable : les personnes déplacées sont appuyées dans leurs efforts visant à améliorer leurs conditions d’existence et leur cadre de vie. Cet objectif entraîne toute une suite de considérations. La compensation et l’assistance pour chaque PAP doivent correspondre à la nature et à la sévérité des impacts soufferts par cette PAP.

Ensuite, la Loi n° 96.018 instituant une procédure générale de réinstallation involontaire accorde à la réinstallation une place importante, avec toutes les étapes requises pour tout le processus. Elle exige la préparation d’un PAR pour projet affectant plus de 100 personnes, alors l’OP. 4.12 recommande un PAR à partir de 200 personnes : sous ce rapport la législation nationale est plus exigeante. En revanche, la procédure OP. 4.12 de la BM est un plus contraignante aux plans de la prise en compte des dommages subis par les personnes affectées, mais aussi concernant les critères d’éligibilité aux compensations.

Tableau n°1 : Concordance du cadre juridique de la RCA avec les exigences de l’OP4.12

|Thème |Cadre juridique national |Cadre de l’OP4.12 |Conclusions |

|Eligibilité à une |La procédure nationale stipule que|La politique de réinstallation s’applique à |Il existe une concordance entre la |

|compensation |« le PAR doit comprendre : |toutes les composantes du projet qui risquent |politique de la Banque mondiale et la|

| |l’indemnisation pour toute perte |d’entraîner une réinstallation involontaire, |législation Centrafricaine |

| |au coût de remplacement, avant le |quelle que soit la source de financement de |.Cependant, lorsqu’il y a des |

| |déplacement ; l’assistance et le |celui-ci. Elle s’applique également aux autres |différences entre l’OP.12 et la |

| |soutien pendant la période de |activités donnant lieu à une réinstallation |législation nationale, c’est la |

| |transition ; l’assistance à ceux |involontaire, qui, aux yeux de la Banque, sont |politique de la BM qui s’applique. |

| |qui ont perdu leurs biens, pour |d’abord directement et notoirement en relation | |

| |leur permettre d’améliorer leurs |avec le projet financé par la Banque ; ensuite | |

| |conditions de vie » |nécessaires pour atteindre les objectifs tels | |

| |. |qu’ils ont été fixés dans le document du projet| |

| | |; et enfin réalisées, ou planifiées pour être | |

| | |exécutées, en parallèle avec le projet. | |

|Date limite |La procédure nationale prévoit le |Le recensement permet d’identifier les |Il y a conformité entre les deux |

|d’éligibilité |recensement et l’identification |personnes éligibles à l’aide pour décourager |politiques. Toutefois, celle de la |

|(CUT-OFF DATE) |des PAP mais ne dispose pas sur ce|l’arrivée massive de personnes inéligibles ; de|Banque est plus explicite et plus |

| |qui va se passer après ces |mettre au point d’une procédure acceptable pour|complète en matière de détermination |

| |exercices (admission et exclusion |déterminer les critères d’éligibilité des |de la date limite d’éligibilité. |

| |de nouveaux arrivants) |personnes déplacées en impliquant les |Cependant, lorsqu’il y a des |

| | |différents acteurs ; d’exclure du droit à |différences entre l’OP.12 et la |

| | |compensation et à l’aide des populations qui |législation nationale, c’est la |

| | |s’installent dans la zone après la décision de |politique de la BM qui s’applique. |

| | |réaliser le projet et l’élaboration du | |

| | |recensement des populations éligibles à la | |

| | |réinstallation et autres compensations. | |

|Occupants |Si la loi sur le domaine national |Selon l’OP4.12, les personnes occupant |Dans l’esprit, il existe une |

|irréguliers |dispose, en son article 15, que |irrégulièrement un site reçoivent une aide à la|concordance entre la politique de la |

| |« nul ne peut, sans autorisation |réinstallation en lieu et place de la |Banque mondiale et la législation |

| |délivrée par l’autorité |compensation pour les terres qu’elles occupent,|Centrafricaine. Dans la lettre, l’OP|

| |compétente, occuper une dépendance|et toute autre aide, en tant que de besoin, aux|4.12 est plus explicite et plus |

| |du domaine public national ou |fins d’atteindre les objectifs énoncés dans la |complète. Cependant, lorsqu’il y a |

| |l’utiliser dans les limites |présente politique, à la condition qu’elles |des différences entre l’OP.12 et la |

| |excédant le droit d’usage qui |aient occupé les terres dans la zone du projet |législation nationale, c’est la |

| |appartient à tous » , en revanche |avant la date limite fixée. |politique de la BM qui s’applique. |

| |la procédure nationale |Si une relocalisation physique est nécessaire, | |

| |d’expropriation précise que «  le|les personnes déplacées doivent bénéficier | |

| |PAR doit comprendre : |d’une aide telle que des indemnités de | |

| |l’assistance et le soutien pendant|déplacement durant la réinstallation. | |

| |la période de transition ; | | |

| |l’assistance à ceux qui ont perdu | | |

| |leurs biens, pour leur permettre | | |

| |d’améliorer leurs conditions de | | |

| |vie » | | |

|Compensation en |La compensation se fait en |L’OP 4.12 autorise un paiement en espèces d’une|La politique de la Banque Mondiale et|

|espèces |principe en espèce. |compensation pour perte de biens. Les niveaux |la législation centrafricaine se |

| |L’indemnisation proposée doit |de compensation en espèces devront être |rejoignent en matière de compensation|

| |être suffisante pour permettre de |suffisants pour financer le remplacement des |en espèces. |

| |compenser toute perte au coût de |terrains perdus et autres actifs au coût | |

| |remplacement, avant le |intégral de remplacement sur les marchés | |

| |déplacement  |locaux. | |

|Compensation en |La législation nationale prévoit |L’OP 4.12 incite de privilégier les stratégies |Il y a conformité entre les |

|nature – Critères de|la compensation en nature et les |de réinstallation sur des terres en ce qui |dispositions de la législation de la |

|qualité |conditions d’acquisition du |concerne des populations déplacées dont les |RCA et la PO 4.12 |

| |foncier tiennent compte, entre |moyens d’existence sont tirés de la terre. | |

| |autres, de la délivrance de titre | | |

| |de propriété. | | |

|Compensation - |Payer la valeur selon les |Remplacer ou payer la valeur au prix du marché |Concordance sur le principe de |

|Infrastructure |barèmes établis par l’arrêté |actuel |compenser, mais différence importante|

| |N°0832/Y.151/MINUH/DOO du 20/09/87| |sur la détermination des valeurs à |

| | | |payer |

|Alternatives de |La procédure nationale dispose de |Selon l’OP 4.12, si les personnes déplacées |La politique de la Banque mondiale, |

|compensation |« déterminer les options pour le |choisissent une autre option que l’attribution |en matière d’alternative de |

| |remplacement des biens perdus ». |de terres, ou s’il n’y a pas suffisamment de |compensation, notamment celle fondée |

| |La législation nationale prévoit |terres disponibles à un coût raisonnable, il |sur des perspectives d’emploi ou de |

| |des sites de recasement mais pas |faudra proposer des options non foncières |travail indépendant, est plus |

| |de travail (emplois) à titre |fondées sur des perspectives d’emploi ou de |explicite que la législation |

| |d’alternatives de compensation. |travail indépendant qui s’ajouteront à une |nationale dont les options |

| | |indemnisation en espèces pour la terre et |concernent beaucoup plus les |

| | |autres moyens de production perdus. |indemnisations en espèces ou les |

| | | |compensations en nature. Cependant, |

| | | |lorsqu’il y a des différences entre |

| | | |l’OP.12 et la législation nationale, |

| | | |c’est la politique de la BM qui |

| | | |s’applique. |

|Evaluation des |Les conditions d’acquisition du |Remplacer à base des prix du marché par m2 |Concordance sur le principe d’évaluer|

|terres |foncier tiennent compte de la | |qualitativement les terres |

| |qualité du sol pour des terrains | | |

| |en compensation | | |

|Evaluation des |Remplacer selon les |Remplacer sur la base des prix du marché par m2|Concordance sur le principe |

|structures |barèmes établis par l’arrêté | |d’évaluer, mais différence importante|

| |N°0832/Y.151/MINUH/DOO du 20/09/87| |sur les paramètres d’évaluation |

|Participation |La procédure nationale dispose que|Les populations déplacées devront être |Il existe une concordance entre la |

| |« les différentes actions du PAR |consultées de manière constructive et avoir la |politique de la Banque mondiale et la|

| |doivent s’effectuer avec la |possibilité de participer à tout le processus |législation Centrafricaine |

| |participation de la population, |de réinstallation | |

| |afin de faciliter le processus de | | |

| |réinstallation », mais aussi | | |

| |« d’information et de formation | | |

| |des groupements professionnels | | |

| |pour la participation aux | | |

| |opérations de remplacements de | | |

| |biens perdus ». | | |

|Groupes vulnérables |La Procédure nationale recommande |La PO 4.12 recommande une attention |Il y a conformité entre les deux |

| |d’accorder une attention |particulière à porter aux groupes vulnérables |législations mais celle de la Banque |

| |particulière à la participation |au sein des populations déplacées, notamment |Mondiale est beaucoup plus explicite.|

| |réelle des groupes les plus |les personnes vivant en deçà du seuil de | |

| |vulnérables, tels que les femmes |pauvreté, les travailleurs sans terre, les | |

| |et les enfants. |femmes et les enfants, les populations | |

| | |autochtones, les minorités ethniques et toutes | |

| | |les autres personnes déplacées qui ne font pas | |

| | |l’objet d’une protection particulière | |

|Litiges |La procédure nationale prévoit |L’OP 4.12 prévoir les procédures judiciaires |Dans l’esprit, il y a conformité |

| |l’établissement d’une procédure |avec des délais raisonnables, un coût abordable|entre les deux législations mais |

| |pour communiquer les informations |et à la portée de tous en favorisant les |celle nationale est plus sage car |

| |et recevoir les plaintes et |mécanismes alternatifs tels que la |elle recommande d’abord une procédure|

| |griefs. En cas de désaccord, les |conciliation, la médiation ou le recours à |de proximité (autorités locales) |

| |juridictions (locales, d’abord, |certaines autorités coutumières. |avant la justice. |

| |ensuite communales et nationales) | | |

| |sont saisies. | | |

| | | | |

|Déménagement des PAP|La procédure nationale prévoit le |L’OP 4.12 prévoit déménagement après le |Il y a conformité entre les deux |

| |déplacement des PAP après |paiement et avant le début des travaux. |politiques |

| |l’indemnisation | | |

|Coûts de |Les coûts doivent être déterminés |Payable par le projet sous forme de |Il y a conformité entre les deux |

|réinstallation |mais aucune indication sur la pris|contribution nationale |politiques |

| |en charge | | |

|Réhabilitation |Non mentionné dans la législation |Nécessaire dans les cas où les revenus sont |Différence importante |

|économique | |touchés ; les mesures introduites dépendent de | |

| | |la sévérité de l’impact négatif | |

|Suivi et évaluation |La procédure recommande d’assurer |Nécessaire |Il y a conformité entre les deux |

| |le suivi-évaluation des PAR | |politiques |

.

6. Principes et objectifs de préparation et de mise en œuvre de la réinstallation avec référence à la PO/PB 4.12

1 Principes applicables

Dans le cadre, des principes et objectifs du processus de réinstallation, les règles suivantes sont à appliquer :

• chaque projet évite en principe la réinstallation ; dans le cas échéant, il faut transférer le moins possible de personnes ;

• les personnes vulnérables que sont les femmes, les enfants, les handicapés et les vieillards, les malades du VIH/sida doivent être assistées dans une opération d’expropriation, quelle que soit son ampleur ;

• toute réinstallation est fondée sur l’équité et la transparence ; à cet effet, les populations seront consultées au préalable et négocieront les conditions de leur réinstallation ou de leur compensation de manière équitable et transparente à toutes les étapes de la procédure ;

• le projet assure un dédommagement juste et équitable des pertes subies et mène toute assistance nécessaire pour la réinstallation ; toutes les indemnisations doivent être proportionnelles au degré d’impact du dommage subi ;

• si une personne affectée est, pour une raison ou autre, plus vulnérable que la majorité des PAP, elle est nécessairement assistée pour se réinstaller dans des conditions qui soient au moins équivalentes à celles d’avant ;

• le CPRP et le PAR en cas de nécessité, doivent mettre en exergue les impacts directs économiques d’une opération de réinstallation involontaire qui touchent à tous les occupants du terrain quelque soit leur statut ;

• chaque PAR doit présenter en détail toutes les approches adoptées pour minimiser la réinstallation, avec une analyse des alternatives considérées et les actions à entreprendre ;

• le projet veille à informer, consulter et donner l’opportunité à ce que les PAP participent à toutes les étapes du processus (planification, mise en œuvre, suivi- évaluation) ;

• les activités de réinstallation involontaire et de compensation seront conçues et exécutées, en tant que programmes de développement durable, fournissant suffisamment de ressources d’investissement pour que les personnes déplacées dans le cadre de la mise en œuvre du programme aient l’opportunité d’en partager les bénéfices.

2 Minimisation des déplacements

Chaque projet doit éviter le déplacement des populations. Cette règle de base d’intervention doit être celle du PDCAGV. Dans le cas contraire, le nombre de personnes à installer ne doit pas être important. Toutes les options techniques doivent tenir compte de cet impératif en privilégiant d’autres alternatives. Cette option est conforme aux options de l’OP.4.12 et elle sera privilégiée dans le cadre de la mise en œuvre des activités du PDCAGV.

Préparation, revue et approbation du PAR

Dans le processus de la réinstallation, plusieurs points sont abordés :

4 Vue générale du processus de préparation de la réinstallation

Les principes généraux qui serviront de guides à toutes les opérations de réinstallation tiendront compte des quatre étapes suivantes :

• information aux communes rurales ;

• Détermination du (des) sous projet(s) à financer ;

• En cas de nécessité, définir un PAR ;

• approbation du PAR par les institutions locales (Communes rurales ou ONG et OAC), les institutions étatiques et par la Banque mondiale.

L’Unité d’Exécution Centrale (UEC) installée au sein de la Direction Générale des Etudes, de la Planification et des Services d’Appui, Chargée de la Coordination des Directions Régionales (DGEPSACDR). a aussi en charge la vérification de l’échelle de réinstallation dans chaque sous-composante, la définition du Plan d’action de réinstallation par chaque communes rurales concernées, le suivi et l’évaluation. Le Projet devra mettre le CPR à la disposition des communes et des populations, pour une meilleure connaissance des principes qui régissent la réinstallation.

A cet effet, des sessions de formation seront animées sur les exigences d’un PAR et les étapes à suivre. Ces sessions de renforcement de capacité auront pour thèmes principaux : la problématique de la réinstallation, le droit de l’expropriation, la prise en charge des personnes vulnérables, etc.

1. Processus de préparation

Comme cela a été énoncé plus haut, la politique opérationnelle de la Banque Mondiale en matière de réinstallation involontaire (PO 4.12) est déclenchée parce que le PDCAGV financera des activités qui nécessiteraient l'acquisition de terres. Des effets négatifs tels que des pertes, refus, ou restrictions d'accès aux ressources économiques pourraient en résulter. Etant donné que l'emplacement de ces sites n'était pas connu au moment de la préparation du PDCAGV, la préparation et la publication de ce CPRI est une conditionnalité pour son évaluation.

Ce CPRI présente les principes généraux qui serviront de guides à toutes les opérations de réinstallation dans le cadre du PDCAGV. Si un sous projet exige une ou plusieurs des opérations de réinstallation, le Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Famille, l’ Unité d’Exécution Centrale (UEC) installée au sein de la Direction Générale des Etudes, de la Planification et des Services d’Appui, Chargée de la Coordination des Directions Régionales (DGEPSACDR)., développeront de Plans d'Action de Réinstallation (PAR) en étroite collaboration avec les communautés locales en quatre étapes principales qui s'ordonneront comme ce qui suit :

[pic] Classification du sous projet (ou des sous-projets) ;

[pic] Information aux régions, communes et communautés rurales ;

[pic] Dans le cas nécessaire, définition du PAR ;

[pic] Approbation du PAR par les organes locaux et par le bailleur de fonds concernés.

2. Classification des sous – projets en fonction des procédures réglementaires en œuvre

La politique OP 4.12, notamment son annexe relative aux « Instruments de Réinstallation », précise que selon l'amplitude des impacts, des outils différents de planification du réinstallation doivent être préparés :

[pic] Soit Plan d'Action de Réinstallation (PAR) pour les cas les plus sérieux,

[pic] Soit Plan Succinct de Réinstallation (PSR) pour les cas impliquant des impacts moindres.

Pour le PDCAGV, il est proposé de fournir un cadre général en termes de nombre de personnes affectées, mais qui demeurera susceptible d'être adapté au cas par cas en fonction de l'importance réelle des impacts. Les sous- projets seraient catégorisés de la manière suivante :

[pic] Plus de 200 personnes affectées : le sous - projet relève de la préparation d'un PAR ;

[pic] Entre 50 et 200 personnes affectées : le sous - projet relève de la préparation d'un PSR ;

[pic] Moins de 50 personnes affectées : pas de document préalable, ce qui ne signifie pas que les autres dispositions de la politique OP 4.12 ne doivent pas être respectées.

Cette catégorisation doit être vue comme un cadre général, et pourra être adaptée en fonction des conditions particulières et de l'importance des impacts :

[pic] Ainsi, si les impacts sont minimes (sans déplacement physique ni économique) même si le nombre de personnes affectées dépasse 200, un PSR pourra être acceptable,

[pic] Inversement, des impacts particulièrement forts (par exemple déplacement physique de groupe vulnérable) pourront nécessiter un processus renforcé de planification et de revue de la documentation, comprenant la préparation d'un PAR complet, sa revue par la Banque Mondiale, et sa publication.

7.4. Information aux collectivités locales

Toutes les Collectivités locales qui bénéficieront des sous-projets du programme sont informées par le PDCAGV de la nécessité de définir un PAR dans le cas où il y aura des opérations d'expropriations et/ou de déplacements pour les activités retenues.

A cet effet, le PDCAGV s'engage à la dissémination de l'information et du transfert du savoir en direction des Collectivités locales en ce qui concerne tous les aspects de la réinstallation.

Le PDCAGV distribuera, ce CPRP à toutes les Collectivités locales participantes ou bénéficiaires du projet pour une meilleure connaissance des principes qui régissent la réinstallation.

A cet effet, des sessions de formation seront animées sur les exigences d'un PAR et les étapes à suivre. Ces sessions de renforcement de capacité auront pour thèmes principaux: la problématique de la réinstallation, le droit de l'expropriation, la prise en charge des personnes vulnérables, etc.

5. Définition du Plan d’Action de Réinstallation

La préparation du PAR est à effectuer en même temps que toutes les autres études (techniques, génie civil, études économiques de rentabilité, études environnementales etc.) de façon à ce que les considérations sociales soient bien mises en évidence. Si la proposition précède les études techniques, la collectivité locale doit présenter la feuille sociale avec une série de propositions. Une fois que le sous – projet proposé par une communauté rurale est accepté dans le portefeuille de financement du programme, les responsables du Projet peuvent passer à l'étape de la contractualisation des études techniques.

La complexité du PAR dépend toujours de la nature et de l'échelle de l'opération de réinstallation qui est prévue. La construction d’une station de pompage qui pourrait affecter quelques habitats et qui n'impliquerait pas beaucoup de déplacements physiques serait plus simple qu'une opération d'aménagement d'une piste de production qui concernera nécessairement une dizaine de concessions et d'exploitations agricoles tout comme la construction d'un ouvrage hydro agricole (micro - barrage) qui impliquera certainement l’inondation de plusieurs exploitations agricoles.

Tout PAR est défini sur la même base de données et suivant le même aperçu. Des enquêtes détaillées sont toujours effectuées auprès des populations ou communautés potentiellement affectées par les sous projets en perspective. Il s'agit expressément de :

1/ faire un recensement exhaustif des personnes et des biens. Il a pour objectif de réaliser l'inventaire complet dans l'emprise du projet :

[pic] des parcelles titrées ;

[pic] des parcelles coutumières ;

[pic] des occupants de toute nature, qu'ils soient propriétaires ou non et y compris ceux considérés comme illégaux ou informels,

[pic] des biens et structures de toute nature (bâtiments, arbres, cultures, ouvrages d'assainissement ou d'irrigation, puits, tombes, etc.), y compris ceux appartenant à des occupants.

2 / inventorier les impacts physiques et économiques du sous projet en termes de déplacements involontaires ou de pertes de constructions, de terres ou d'activités productives; et

3 / élaborer une étude socio-économique des PAP (groupe d'appartenance ethnique, religieux, culturel ou social, activités principales et secondaires, sources de revenus et moyens de subsistance, statut foncier, liens temporels et sociaux avec le territoire concerné, systèmes de production et de reproduction, ressources naturelles locales exploitée, approvisionnement en eau potable, cueillette de fruits, exploitation de forêts communautaires, vergers, plantations etc., biens culturels et/ou cultuels, niveau d'accessibilité aux infrastructures et services...).

De ce fait, toutes les catégories de PAP seront recensées et classées par catégorie sociale, les impacts consignés et les types d'assistance nécessaires clairement définis. Dans cette collecte, les questions seront différentielles selon les catégories de cibles. Pour ce faire, il sera procédé à un recensement détaillé afin d'identifier les personnes potentiellement affectées (individus et ménages) ainsi que les groupes vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées, femmes chef de famille, etc.). L'évaluation sociale se focalise sur l'identification des bénéficiaires (données démographiques, enquêtes sociales), le processus de participation, les mécanismes d'implication des acteurs, l'identification des personnes affectées et l'impact sur leurs propriétés et leurs systèmes de production.

Les études comprendront également l’analyse institutionnelle et l'élaboration de systèmes de suivi et d'évaluation. Des calculs détaillés portant sur l'économie des groupes familiaux et l'identification de tous les impacts sont non seulement nécessaires pour l'évaluation sociale, mais aussi déterminants dans les processus éventuels de compensation.

6. Approbation

Les résultats des consultations des personnes affectées par le projet et des collectivités locales sont soumis au PDCAGV pour son approbation provisoire. L'approbation définitive sera sollicitée de la Banque mondiale par le PDCAGV. Le bailleur de Fonds se réserve le droit de réviser n'importe quel PAR pour s'assurer que les plans sont en adéquation avec les principes de ce CPRP. Une fois que les responsables de l’exécution du PDCAGV et le bailleur de fonds donnent leur approbation, le sous-projet peut être approuvé et la mise en œuvre peut débuter.

Critère d’éligibilité pour diverses catégories de personnes affectées

L’éligibilité, l’Ouverture et la fermeture de l’éligibilité se présentent de la manière suivante :

[pic] Eligibilité

Seules certaines personnes seront éligibles à une compensation. Dans le cadre du PDCAGV, il est prévu que les trois catégories suivantes seront éligibles à la compensation des terres conformément à l'OP 4.12 et au regard du droit national:

a) les détenteurs d'un droit formel sur les terres;

b) les personnes qui n'ont pas de droit formel sur les terres au moment où le recensement commence, mais qui ont des réclamations sur ces terres;

c) les personnes qui n'ont ni droit formel ni titres susceptibles d'être reconnus sur les terres qu'elles occupent.

Les personnes relevant des alinéas (a) et (b) ci-dessus reçoivent une compensation pour les terres perdues. Quant aux personnes relevant du (c), elles reçoivent uniquement une aide à la réinstallation. Cette aide peut éventuellement être complétée par une quelconque assistance visant l’atteinte des objectifs énoncés dans la présente politique, si les personnes avaient occupé les terres dans la zone du projet avant une date limite fixée par l'Emprunteur et acceptable par la Banque. Les personnes occupant ces zones après la date limite n'ont droit à aucune compensation ni autre forme d'aide à la réinstallation. Ainsi, les occupants informels (catégorie « c » ci-dessus) ne peuvent bénéficier que d’une assistance à la réinstallation. Par contre, les personnes qui viennent occuper les zones à déplacer/compenser après la date butoir ne sont pas éligibles à compensation ou à d'autres formes d'assistance.

• Date limite d’éligibilité ou date butoir (Cut off date)

Toutes les personnes affectées par les activités du PDCAGV doivent bénéficier d’une indemnisation qui sera calculée à partir d’une date précise appelée date limite d’attribution des droits ou date butoir. Selon l’OP 4.12, pour chaque sous-composante du PDCAGV qui comportera des actions de réinstallation ou de compensation significatives, une date limite d’attribution de droits ou date butoir sera déterminée, sur la base du calendrier d'exécution probable de la sous-composante.

La date limite est la date:

• de démarrage des opérations de recensement destinées à déterminer les ménages et les biens éligibles à compensation, à laquelle les ménages et les biens observés dans les emprises à déplacer sont éligibles à compensation ;

• après laquelle les ménages qui arriveraient pour occuper les emprises ne seront pas éligibles.

Toutes les améliorations qui auraient été apportées aux biens antérieurement à l’acte d’expropriation ne donnent pas lieu à l'indemnité si, en raison de l'époque à laquelle elles ont été faites, ou de toutes autres circonstances, il apparaît qu'elles ont été réalisées en vue d'obtenir une indemnité plus élevée. Les personnes installées dans le site après la date butoir ne seront pas éligibles à une compensation.

Il s’agit par cette disposition d’éviter le changement de la valeur du bien après l’annonce de l’opération d’exécution des activités du PDCAGV. Très souvent, la seule annonce de l’exécution du projet provoque une hausse du prix de l’espace qu’il serait inéquitable de faire supporter entièrement à l’Etat.

7. Méthode d’évaluation des biens et détermination des taux de compensation

9.1. Paiements de compensation et considérations apparentées

La compensation des individus et des ménages sera effectuée en argent liquide, en nature, et/ou par une assistance. Le type de compensation sera retenu en concertation. Toutefois, tout sera mis en œuvre pour insister sur l'importance d'accepter les compensations en nature si la perte s'élève à plus de 20% de la perte totale de biens vitaux.

Les formes de compensation peuvent être les suivantes :

• Paiements en espèces

La compensation sera calculée et payée en monnaie locale. Les taux seront ajustés pour l'inflation, la valorisation du terrain occupe (avec ou sans droits formels) peut inclure aussi le coût des investissements/aménagements effectués pour rendre le terrain viable ou productif

[pic] Les indemnités de désagrément

Les frais de transport, pertes de revenus et coût de la main d’œuvre peuvent aussi être évalués

en espèces si nécessaires

[pic] Compensation en nature

La compensation peut inclure des objets tels que les terrains, les maisons, puits, autres bâtiments et structures, matériaux de construction, jeunes plants, intrants agricoles et crédits financiers d’équipements

[pic] Assistance

L'assistance peut comporter les primes de compensation, aide alimentaire, transport, et la main d'œuvre, ou matériaux de construction

La portée de la forme de compensation reste influencée par des facteurs liés à l’inflation, la sécurité et le déroulement de l’opération.

La compensation en nature présente à cet égard l’avantage d’annihiler les effets de l’inflation sur la valeur des biens et services. La surveillance des variations des prix et de l’évolution de l’inflation à l’échelle locale5 est nécessaire pour disposer des informations permettant d’apporter des ajustements de la valeur des compensations.

La question de la sécurité, particulièrement dans le cas de personnes recevant une compensation en argent liquide, doit être étudiée par l'administration ou collectivité locale.

Le moment et le lieu du paiement des compensations en nature seront déterminés par chaque bénéficiaire, en consultation bien sûr avec l’unité chargée de la coordination du projet. Et les paiements en espèces doivent être effectués à un moment convenable pour les deux parties.

Aussi, les institutions financières locales et particulièrement le système du financement décentralisé (les mutuelles d’épargnes et de crédit par exemple) devront travailler en étroite collaboration avec l'administration locale ou les collectivités locales pendant cette phase pour encourager le recours à leurs services, en vue de promouvoir une meilleure insertion dans l’économie régionale et locale. Ceci aura un impact positif sur le développement des économies locales.

En dernière analyse, les bases méthodologiques de calcul des indemnités et de détermination des coûts d’expropriation se référent à la législation nationale et taux correspondant aux réalités locales.

9.2. Compensation des Terres

[pic]Eligibilité

Il est prévu que soient éligibles à la compensation des terres dans le cadre du PDCAGV :

[pic] Les titulaires d'un titre foncier de pleine propriété ;

[pic] Les titulaires de concession rurale ou urbaine,

[pic] Les propriétaires fonciers reconnus coutumièrement, y compris quand il s'agit de communautés, ou familles élargies.

Il est à noter que les brousses non cultivables ou étendues désertiques, stériles ou improductives, ne feront pas l'objet de compensation. La situation des éleveurs sédentaires, transhumants ou nomades utilisant éventuellement ces zones sera examinée au cas par cas pour que des mesures de mitigation non monétaires appropriées soient identifiées, en liaison avec les autorités locales et les groupes concernés. Ce point est tout de même important, car si les éleveurs affectés ne sont pas correctement identifiés et consultés, des conflits peuvent apparaître ensuite avec les agriculteurs.

[pic]Barème de remplacement et de compensation des terres

. 1. Principe

Les terres cultivables affectées par l'exécution du PDCAGV seront remplacées par des terres mises en valeur par le PDCAGV, à l'exclusion des terres incultes. La compensation monétaire est préconisée dans le cas où le terrain affecté concerne de petites surfaces ou de zones éloignées qui ne pourraient pas faire l'objet d'un remplacement par une parcelle.

2. Barème de remplacement

Pour le remplacement des terres affectées, il convient de satisfaire l'exigence de l'OP 4.12 selon laquelle les terres affectées doivent être remplacées par des terres de potentiel équivalent.

Le remplacement doit se baser sur le rapport de

Productivité caractérisant les systèmes de culture dans la zone afin de mieux appréhender l’équivalence de potentiel : culture pluviale, culture en irrigué, culture en décrue, etc ;

3. Barème de compensation monétaire

Lorsque l’Etat doit exproprier des terres, une compensation en nature est toujours préconisée. L’Etat octroi des droits fonciers précaires et révocables. La révocation des droits d’utilisation par l’Etat (soit droit de superficie, bail, occupation irrégulière) doit être compensée par l’attribution d’une ou de plusieurs parcelles similaires aux utilisateurs. Dans les cas de l’impossibilité d’une compensation en nature ou si la PAP préfère une indemnisation en espèce, les procédures se calquent sur la réglementation nationale, avec une prise en compte des pratiques locales, en mettant l’accent sur le prix du marché. Dans les villes et quartiers ciblés par le PDCAGV, une parcelle de terrain doit s’échanger à 10 000 et 15 000 FCFA le mètre carré.

9.3. Compensation des cultures

Avant d’évoquer les modalités de compensation, il est important de présenter la nature des cultures en RCA.

9.3.1. Principaux produits agricoles disponibles pour l'alimentation

L'agriculture centrafricaine, intégrée à l'organisation sociale traditionnelle de chaque village, occupe 75% de la population dont plus ou moins la moitié est réellement active. L'agriculture ne constitue pas un vrai métier, exception faite pour les planteurs industriels de café, mais elle est une des multiples activités de subsistance du paysan, parmi la cueillette, la chasse, la pêche et l'élevage du petit bétail, activités qui ont toutes pour premier but l'autosuffisance.

Bien que les produits récoltés soient encore nombreux, ces activités sont en déclin et seront à la longue remplacées par les activités agricoles et les élevages stimulées par l'introduction de techniques modernes et le développement des circuits de l'argent.

L'agriculture se partage en cultures de rente et en cultures vivrières, toutes ces cultures sont extensives. Les outils utilisés sont souvent rudimentaires et peu nombreux. L'utilisation des engrais chimiques sont jusqu'à présent limités.

Une grande partie du pays ne peut être exploitée à cause de la faible profondeur du sol et l'abondance de surfaces rocheuses (Decoudras, 1984). La surface agricole exploitée représente, suivant les préfectures, de 0.9 à 39.2 pour 1000 de la superficie totale du pays. La moyenne par préfecture pour la zone agricole est de 18.4 pour 1000.

La situation géographique de la RCA et les pluies suffisantes, en durée et en quantité, sont favorables à des rendements élevés. L'abondance de parasites, les fortes précipitations qui accélèrent la décomposition du sol, les techniques traditionnelles appliquées et le manque d'outils, sont les principaux facteurs limitants.

En République Centrafricaine, on distingue deux terroirs agricoles (FAO) : d'une part, une zone cotonnière dans les régions de savane où les principales cultures associées sont, dans l'ordre d'importance, le manioc, le maïs ou le mil, l'arachide, le coton et le sésame; et d'autre part, une zone caféière dans les régions de forêts tropicales où les principales cultures associées sont, le manioc, le café, l'arachide, le paddy, le maïs et le sésame .

A l'heure actuelle, trois cultures commerciales sont exportées. Il s'agit, dans l'ordre d'importance financière, du café, du coton et du tabac. Une palmeraie et une plantation de canne à sucre, toutes deux industrielles, sont en cours de mise en place. La commercialisation de ces produits est organisée par des sociétés et des acheteurs agréés.

Tableau n°2 : Pratiques de l’agriculture, superficies exploitées et possession de semences

|Préfectures |Les superficies cultivées sont très |

|% de ménages pratiquant l'agriculture |faibles et représentent en moyenne 0,83 ha|

|Surface totale exploitée |par ménage. Elles sont plus importantes |

|(en ha) |dans les préfectures du Nord Ouham (1,28),|

|Diminution des Superficies cultivées |Bamingui Bangoran (1,15), Vakaga (1,13) et|

|(2008-2009) |plus faibles dans les préfectures du Sud. |

|Diminution de la Production |La taille des parcelles augmente |

|(2008-2009) |proportionnellement à celle des ménages. |

| |Les ménages de 11 personnes et plus |

|Ombella-Mpoko |exploitent en moyenne 1,40 ha tan disque |

|65,8 |ceux de 1 à 5 personnes exploitent en |

|0,73 |moyenne 0,67 ha. Le même type de relation |

|23,2 |existe entre la taille des parcelles |

|22,9 |exploitées et la prévalence de |

| |l’insécurité alimentaire. |

|Lobaye | |

|93,0 | |

|0,94 | |

|23,0 | |

|30,8 | |

| | |

|Mambéré-Kadéi | |

|70,3 | |

|0,83 | |

|32,2 | |

|22,3 | |

| | |

|Nana-Mambéré | |

|86,0 | |

|0,66 | |

|21,5 | |

|30,1 | |

| | |

|Sangha-Mbaéré | |

|88,0 | |

|0,51 | |

|32,4 | |

|46,2 | |

| | |

|Ouham-Péndé | |

|87,0 | |

|0,74 | |

|41,0 | |

|73,9 | |

| | |

|Ouham | |

|93,3 | |

|1,28 | |

|30,3 | |

|56,6 | |

| | |

|Kémo | |

|92,9 | |

|0,91 | |

|21,4 | |

|57,9 | |

| | |

|Nana-Gribizi | |

|83,5 | |

|0,79 | |

|31,2 | |

|56,8 | |

| | |

|Ouaka | |

|84,8 | |

|0,62 | |

|29,6 | |

|40,1 | |

| | |

|Bamingui-Bangoran | |

|88,0 | |

|1,15 | |

|33,1 | |

|80,4 | |

| | |

|Haute-Kotto | |

|77,5 | |

|0,80 | |

|39,6 | |

|53,7 | |

| | |

|Vakaga | |

|63,0 | |

|1,13 | |

|41,5 | |

|77,7 | |

| | |

|Basse-Kotto | |

|91,9 | |

|0,69 | |

|29,4 | |

|55,0 | |

| | |

|Mbomou | |

|81,7 | |

|0,74 | |

|24,0 | |

|46,1 | |

| | |

|Haut-Mbomou | |

|80,4 | |

|0,65 | |

|49,7 | |

|54,2 | |

| | |

|Bangui | |

|6,2 | |

|0,94 | |

|11,6 | |

|25,8 | |

| | |

|TOTAL | |

|73,7 | |

|0,83 | |

|30,4 | |

|50,0 | |

| | |

Source : AGVSAN RCA 2009

Tableau n°3 : Principaux produits agricoles

|Produit |

|arachides coques |

|arachides graines |

|maïs |

|mil-sorgho |

|sésame |

|riz paddy |

|riz blanc |

|coton graine |

|Manioc (cossettes) |

|banane plantain |

|banane douce |

|café marchand |

|Patate douce |

Source : FAO

Nous pouvons retenir que :

■ Le manioc est la culture vivrière la plus répandue et la plus importante sur l’ensemble du territoire centrafricain.

■ Sa consommation annuelle est d’environ 900.000 tonnes (production annuelle).

■ Il est la culture vivrière la plus rentable (revenu à l’hectare)

• Eligibilité à compensation

Les cultures observées dans la zone du projet lors de visites de terrain sont éligibles à compensation. En principe, l'indemnisation sera payée à l’exploitant que se soit propriétaire ou non. Cependant, les situations de location ou de métayage doivent être examinées attentivement dans le cadre des PAR /PSR de sorte à déterminer si nécessaire une clé de répartition juste entre propriétaire et métayer ou locataire.

Les cultures pérennes (arbres fruitiers notamment) plantées après la date limite ne sont pas éligibles à

compensation. Si la culture annuelle peut être récoltée avant la destruction, elle ne sera pas indemnisée, en principe.

• Compensation des cultures

9.3.2. En ce qui concerne les c u l t u r e s pérennes

L'évaluation des cultures pérennes sera faite par comptage lors du recensement. Le calcul de la valeur intégrale de remplacement impose de ne pas considérer seulement le produit de la culture sur une année, mais de prendre en compte le coût d’installation de la plantation (plants, labour, engrais et autres), ainsi que le revenu perdu pendant les années nécessaires à l’installation et non productifs de la plantation qui varie suivant l’espèce.

Les taux de compensation ont été calculés conformément au principe de la valeur intégrale de remplacement, sur les bases suivantes :

[pic] V : Valeur moyenne de commercialisation du produit d'un arbre ;

[pic] D : Durée d’installation moyenne de l'arbre à un niveau de production adulte en années ;

[pic] CP : Coût de plantation (plant, travail du sol, fertilisation initiale) ;

[pic] CL : Coût du travail nécessaire à la plantation et à l'entretien pendant la durée d’installation de la plantation,

Le montant de la compensation C est : C = V x D + CP + CL.

Les éléments de coût et de durée nécessaires pour l’établissement du montant de la compensation doivent être établis sur la base des données de suivi des campagnes agricoles des services techniques du Ministère en charge de l’agriculture.

9.3. 3. En ce qui concerne les cultures annuelles

L'évaluation des cultures annuelles sera faite par mesure de la superficie emblavée et affectée avant la destruction. Le calcul du montant de compensation des produits des cultures est basé sur le prix au kilo sur le marché local pendant la période de soudure et le rendement moyen à l'hectare de la culture dans la zone qui sont définis par une commission composée d'un représentant du service de l'agriculture, du commerce, d'un représentant de la commune et du représentant de la communauté.

Les cultures ne sont payées dans le cas ou l'expropriation a été effectuée pendant la saison productive agricole. Celles qui peuvent être récoltées à un stade normal de maturité avant expropriation ne seront pas compensées.

Compte tenu des fortes variations du prix des produits agricoles, ces barèmes devront être actualisés régulièrement, immédiatement avant démarrage du PDCAGV, et ensuite une fois par an.

9.3. 4. Cas de jardins ou cultures maraîchères

Il s'agit de jardins potagers en exploitation pour l'usage quotidien. Jusqu'à ce qu'un jardin de remplacement commence à porter, la famille ou personne déplacée du fait d'un sous-projet devra se procurer ces articles sur le marché. Par conséquent, les coûts de remplacement seront calculés sur la base du montant moyen qu'un habitant ordinaire du village dépense en achetant ces articles par an et par adulte sur le marché local. Cette mesure de compensation est d’autant plus importante qu’elle concerne les femmes rurales qui font partie des groupes vulnérables.

9.3.5. Prise en compte des moyens de subsistance incluant la période de transition

La compensation des cultures doit prendre en compte non seulement les récoltes de l'année en cours mais aussi celles de la période de transition (les besoins en produits des champs entre la date de recasement et celle de la prochaine récolte). Pour l'amélioration ou le maintien du niveau de vie, la compensation tiendra compte des besoins en vivre des personnes affectées (300 kg de céréales par personne et par an selon les normes de la FAO). Cette dernière mesure sera appliquée aux groupes vulnérables.

Au total pour ce qui est des cultures, le calcul du montant de compensation des produits des cultures est basé sur le prix au kilo sur le marché dans la localité et le rendement à l’hectare par produit devra être défini par la commission d’évaluation. Cette compensation devra concerner notamment :

• les cultures vivrières (maïs, ignames, etc.): le coût est ajusté aux taux courants du jour, et représente le coût pendant une récolte ;

• les arbres fruitiers productifs: la compensation est évaluée en tenant compte de la production moyenne annuelle des différentes espèces et des prix du marché pour les récoltes des arbres adultes ; le coût de remplacement intègre les coûts d'aménagement, de plantation et d'entretien, jusqu'à la maturité des plants ;

• les arbres fruitiers non encore productifs : dans ce cas, le dédommagement concerne le coût d’acquisition et de remplacement des jeunes pousses, y compris les coûts d'aménagement.

Avant de parler des couts estimatifs des cultures, il importe de noter que la production annuelle est d’environ 600.000 tonnes pour une superficie de 167.000 hectares.

Production à l’hectare

▪ Manioc : 300.000 FCFA

▪ Arachide:160.000 FCFA

▪ Riz : 115.000 FCFA

▪ Maïs : 76.000 FCFA

Revenu à l’hectare

▪ Manioc : 600.000 T

▪ Maïs: 60.000 T

▪ Arachide : 15.000 T

_______________

Source: THE MAJOR THREAT TO FOOD SECURITY

framework 2007 – 2017,Meeting of Dar El Salaam (Tanzania)

30 November at 04 December 2009.

Le tableau suivant présente des coûts seulement estimatifs des cultures les plus répandues et les plus importantes sur l’ensemble du territoire centrafricain, d’après les données et informations recueillies sur le terrain. Il est important de noter qu’à ce stade du projet, les sites des sous projets n’étant pas encore identifiés, on ne peut de façon exacte estimer les quantités (pertes et les coûts).

Tableau n°4 : Coût estimatif de compensation des cultures

|N° |Type de culture |Coût |

|01 |Canne à sucre |500 FCFA/ plant |

|02 |Citronniers |500 FCFA/pieds (jeune pousse) |

| | |2000 FCFA/pied productif |

|03 |Bananier |300 FCFA/pieds (jeune pousse) |

| | |2500 FCFA/pied productif |

|04 |Palmiers à l’huile |500 FCFA/pieds (jeune pousse) |

| | |3000 FCFA/pied productif |

|05 |Plante médicinale traditionnelle soignant le Diabète |5000 FCFA/plante |

|06 |Arbres d’ombrage |1000 FCFA |

|07 |Manguier/avocatiers/Orangers/papayers/citronniers/goyaviers |500 FCFA/jeune pousse |

| | |3500 FCFA/pieds productif |

|08 |Igname |400f/pied (jeune pousse) |

|09 |Maïs |76.000 FCFA à l’hectare |

| |Manioc |300.000 FCFA à l’hectare |

| |Arachide |160.000 FCFA à l’hectare |

| |Riz |115.000 FCFA à l’hectare |

(Source : enquêtes de terrain)

8. Système de gestion des plaintes : Plaintes et conflits

10.1. Types de plaintes et conflits à traiter

Plusieurs types de conflits peuvent surgir en cas de réinstallation ; et c’est ce qui justifie un mécanisme pour traiter certaines plaintes. Les problèmes qui peuvent apparaître sont les suivants : erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des biens ; désaccord sur des limites de parcelles ; conflit sur la propriété d'un bien ; désaccord sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ; successions, divorces, et autres problèmes familiaux, ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une même famille, sur la propriété, ou sur les parts, d'un bien donné ; désaccord sur les mesures de réinstallation (emplacement du site de réinstallation ; type d'habitat proposé ; caractéristiques de la parcelle de réinstallation, etc.) ; conflit sur la propriété d'une activité artisanale/commerciale (propriétaire du fonds et exploitant différents, donc conflits sur le partage de l'indemnisation).

10.2. Mécanismes proposés

Les mécanismes suivants sont proposés pour résoudre les conflits qui peuvent naître en raison du déplacement des populations : (i) toute personne se sentant lésée par les travaux de la commission d’évaluation/indemnisation devra déposer une requête auprès du Chef du village ou de Quartier qui l’examinera en premier ressort ; ensuite le Chef de Groupe, enfin le Maire de commune rurale. Cette voie de recours (recours gracieux préalable) est à encourager et à soutenir très fortement ; (ii) si le requérant n’est pas satisfait, il peut porter plainte au près du tribunal administratif compétent.

En résumé, la procédure suivante est proposée en cas de conflits/contestation :

• fournier des explications supplémentaires (il s’agi d’expliquer en détail comment l'indemnité de l’exproprié a été calculée et montrer qu’il s’agit de règles applicables à toutes les PAP) ;

• recourir à l’arbitrage des sages et des autorités locales, utilisant les mécanismes extrajudiciaires hiérarchisés actuellement en vigueur dans les communes rurales ou collectivités rurales (Chef de communauté, Chef de Groupe, chef de village ou de groupement, chef coutumier, maires de commune, etc.), mais aussi à des personnes respectées dans la communauté (autorités religieuses par exemple) ;

• le recours aux tribunaux, pour déposer une plainte.

10.2.1. Enregistrement des plaintes

Dans le souci d'atténuer les impacts du projet, le maître d'ouvrage, favorisera la mise en place de commissions de réclamation et de suivi au niveau de chaque commune rurale ciblée par le projet.

Ces commissions devront regrouper les représentants du Maire ; des personnes susceptibles d’être déplacées ; d’une ONG locale ; d’un groupe vulnérable.

2 Mécanisme de résolution à l’amiable

Les commissions de réclamation et de suivi vont permettre à toute PAP d'exprimer son désaccord. Elles seront chargées d'évaluer la recevabilité des réclamations et de les traiter selon la procédure de résolution des conflits ci-dessus définie. Au cas où l'ayant droit serait insatisfait, possibilité lui sera offerte de rencontrer le maître d'ouvrage (par le biais de l’unité de coordination).

3 Dispositions administratives et recours à la Justice

Le recours à la justice est possible en cas de l’échec de la voie amiable. Mais, c’est souvent une voie hasardeuse. Le recours aux tribunaux nécessite souvent des délais longs avant qu'une affaire soit traitée. Cette situation peut entraîner des frais importants pour le plaignant, et nécessite un mécanisme complexe (avec experts et juristes) qui souvent peut échapper complètement au plaignant et finalement se retourner contre lui. Enfin, les tribunaux ne sont pas censés connaître des litiges portant sur des propriétés détenues de façon illégale.

Les personnes qui sont touchées par la mesure de réinstallation doivent avoir à leur disposition un mécanisme clair et transparent de plaintes et gestion des conflits éventuels. C’est ainsi qu’en cas de désaccord sur le montant de l’indemnité d’expropriation, il est possible de saisir les instances juridiques en attaquant l’acte d’expropriation. Mais, cette solution doit être utilisée comme ultime recours. La priorité devra être accordée à la saisine des instances locales (Chef de village ou chef coutumier, Chef de Groupe, Maire) qui n’ont des compétences réelles et formelles dans la gestion et le règlement des conflits sociaux.

10. Modalités et méthodes de consultation des personnes affectées avec leur participation

L’estimation de la compensation constitue la base pour les négociations avec le PAP. La commission communale d’indemnisation devra faire tout ce qui est nécessaire pour trouver un accord à l’amiable (conciliation directe, recours au Chef coutumier ou du village, au Chef de Groupe, au Maire). Dans le cas contraire, la résolution de l’affaire passe au juge. Le transfert de propriété est alors prononcé par l'autorité judiciaire, qui fixe également les indemnités. Une fois que la compensation est fixée et que l’exproprié a reçu son indemnisation, le PAP doit quitter les terres et biens.

Pour pouvoir garantir le bon déroulement du déplacement dans le cadre des activités du PDCAGV, il est nécessaire, d’une part, d’avoir une politique permettant le développement d’un tel projet dans les meilleures conditions et dans des délais raisonnables, et, d’autre part, d’assurer que les intérêts et droits des personnes affectées soient respectés et qu’elles reçoivent une juste compensation. Pour le PDCAGV, les informations suivantes doivent être obtenues : informations démographiques ; informations socio-économiques ; informations socioculturelles ; informations sur le patrimoine culturel. Mais pour avoir toutes ces informations, il est nécessaire de mener les études suivantes :

• recensement total de la population concernée, ce qui permet d’identifier et de localiser le nombre de personnes affectées, de fournir des informations sur leurs activités, infrastructures et ressources majeures ;

• inventaire des biens affectés (terrains et structures) ; un inventaire à deux niveaux doit être fait (i) au niveau du groupement pour identifier les terres utilisées en commun et toute infrastructure de la commune rurale, (ii) au niveau des ménages pour identifier les terres et structures que possèdent ou qu’utilisent les particuliers ;

• enquête socio-économique permettant d’obtenir des informations plus détaillées sur la situation de la population affectée ; ces informations couvrent notamment, la structure des ménages, les activités économiques principales, les sources de revenus, les ressources utilisées, les biens immobiliers et mobiliers et, dans la mesure du possible, une première idée concernant les besoins des populations en matière de réinstallation et de compensation, mais aussi des informations sur la situation ethnique, culturelle ou religieuse.

Ces informations permettent de déterminer l’impact du projet. Mais, certaines précautions doivent être prises, notamment : (i) assurer une compensation en nature autant que possible, que les personnes bénéficient de titres formels ou pas ; (ii) faire un effort significatif pour ceux qui acceptent de mettre leur terre à la disposition du programme ; (iii) faire des efforts considérables pour certains groupes (minorités ethniques, religieuses ou étrangères ; ménages dirigés par les femmes ; handicapés ; vieillards ; pauvres ; jeunes, malade de sida, etc.).

La prise en compte de ces différents éléments permet d’étudier la compatibilité du projet avec les réalités socioculturelles, les traditions, les valeurs et l’organisation de la population d’accueil. Ce qui est de nature à amoindrir les risques de rejet du projet par les populations.

12. Identification, assistance et dispositions à prévoir dans le Plan d’action de réinstallation

12.1. Identification des groupes vulnérables

Selon l’OP.4.12 de la Banque Mondiale, les groupes vulnérables concernent les enfants, personnes âgées, femmes chef de famille, les populations autochtones, les minorités religieuses, etc. La population des régions ciblées par le PDCAGV comporte des personnes vulnérables (Individu affecté, Ménage affecté, Ménages vulnérables, les femmes rurales, les personnes âgées, les handicapés, les enfants en situation difficile et particulièrement ceux sans domicile fixe, orphelins …)

En effet, comme cela a été souligné un peu plus haut, les préfectures de la zone du projet représentent environ 2,5 millions d’habitants, soit 64% de la population totale du pays. Ce sont les populations rurales pauvres et, particulièrement les paysans et les femmes, qui représentent environ 1,75 millions de personnes.

Ces couches sociales sont les plus affectées par la pauvreté due à un manque cruel d’infrastructures de base, d’information et de programmes ou projets d’assistance ou de développement.

5 Assistance aux groupes vulnérables

L’assistance aux groupes vulnérables dans le cadre de la réinstallation et/ou indemnisation comprend les éléments suivants:

• identification des groupes et des personnes vulnérables et identification des causes et conséquences de leur vulnérabilité ; cette identification sera réalisée lors de l’étude socio-économique des PAR et PSR ; cette étape est essentielle car souvent, les personnes vulnérables ne participent pas aux réunions d'information avec le Projet, et leur existence peut demeurer inconnue si le Projet n'adopte pas une démarche très active d'identification;

• identification des mesures nécessaires d'assistance aux différentes étapes du processus: négociation, compensation, déplacement;

• mise en œuvre des mesures d'assistance.

6 Dispositions à prévoir dans les PAR

Il s’agit surtout du suivi et de la poursuite de l'assistance après le déplacement et l’identification d'institutions susceptibles de prendre le relais à la fin des interventions du PDCAGV. L'assistance apportée peut prendre les formes suivantes, selon les besoins et demandes des personnes vulnérables concernées:

• assistance dans la procédure d'indemnisation (par exemple procéder à des explications supplémentaires sur le processus, veiller à ce que les documents soient bien compris, accompagner la personne à la banque pour l'aider à toucher le chèque d'indemnisation);

• assistance au cours de la période suivant le paiement afin que l'indemnité soit sécurisée ;

• assistance dans la reconstruction ;

• assistance durant la période suivant le déplacement ;

• assistance médicale si nécessaire à des périodes critiques, notamment durant le déménagement et la transition qui vient immédiatement après.

13. Modalités institutionnelles pour la mise en œuvre du Cadre de Réinstallation Involontaire

13.1. Mise en œuvre

Les PAR (avec les actions à entreprendre et leur ordonnancement dans le temps et dans l’espace) sont mis en œuvre par les collectivités locales et le contrôle de ce processus sera effectué par l’unité de coordination logée au Ministère en charge des affaires sociales dans le cadre du suivi et de l’évaluation globale du projet.

Tableau n°5 : les actions principales ainsi que les parties responsables :

|Actions exigées |Parties Responsables |

|Adoption et diffusion du PAR | CLP et communes |

|Evaluation du PAR |Etat (CLP / Ministère des Finances) |

|Recensement exhaustif des populations |CLP |

|Inventaire des impacts physiques, socioéconomiques des sous-composantes |Bureau d’Etude/consultant |

|Dressage du profil socio-économique des PAP |Bureau d’Etude /consultant |

|Parties responsables des paiements pour la compensation des PAP |Etat (CLP / Ministère des Finances) |

|Mise en œuvre du PAR |Communes et Populations |

|Libération des emprises |CLP/MREPUL |

|Suivi et Evaluation |CLP / Communes/ Populations |

|Mise à disposition des terres |Etat (CLP/MREPUL) |

13.2. Plan Résumé de Recasement

Le Plan Résumé de Recasement à soumettre à la Banque mondiale devra prévoir les éléments suivants :

• résultat du recensement de base et de l’enquête socio-économique ;

• taux et modalités de compensation ;

• droits politiques liés à tout impact additionnel ;

• description des sites de réinstallation et des programmes d’amélioration ou de reconstitution des moyens d’existence ;

• calendrier de mise en œuvre des activités de réinstallation ;

• estimation détaillée des coûts.

13.3. Droits à compensation/réinstallation

En règle générale, la politique de réinstallation involontaire est déclenchée parce que l’activité envisagée nécessite une acquisition de terres occupées ou exploitées par des personnes pour divers besoins ou activités.

Ainsi, à cause de l’expropriation involontaire de terres et d’autres biens causant soit le déménagement (la perte d’habitation), soit la perte de biens ou d’accès à des biens, soit la perte de sources de revenus ou de moyens de subsistance, ou que les personnes affectées doivent ou non déménager vers un autre site, les personnes doivent recevoir une compensation pour les pertes subies (pertes de terres, de propriété ou d’accès) et toute assistance nécessaire pour leur réinstallation.

Les personnes affectées par un projet (PAP) qui, de ce fait, ont droit à une compensation, sont normalement catégorisées par leur droit d’occupation ainsi que la nature et la sévérité de l’expropriation. Les catégories de PAP peuvent être définies dans les cas suivants :

[pic] Perte de terrain

[pic] Perte complète

La parcelle doit être remplacée par une parcelle similaire quand l’expropriation est complète. Le mode de paiement en liquide est permis quand le propriétaire l’accepte de manière volontaire. D’un autre coté le maître d’ouvrage peut offrir des parcelles aux caractéristiques similaires dans un rayon raisonnable avec l’accord du propriétaire.

[pic] Perte partielle

Ici, il y a deux cas que l’on peut envisager :

• l’expropriation prend une partie de la parcelle qui est aussi petite que les structures peuvent être réarrangées sur le reliquat de la parcelle ; le paiement pour le terrain perdu (m2) et pour les structures qui seront reconstruites (au dessus) est normal ;

• l’expropriation prend une partie de la parcelle qui est aussi grande qu’il n’y a pas de possibilité de réarranger les structures sur ce qui reste de la parcelle. Ce cas est traité comme une perte complète qui exige un remplacement du terrain. Dans le milieu rural, la perte de terrain productif doit être remplacée par d’autres terrains similaires qui se trouvent dans la localité.

[pic]Perte de structures et d’infrastructures.

[pic] Perte complète

Chaque structure et infrastructure (puits, clôture, école, case de santé, etc.) est valorisée au taux de remplacement.

[pic] Perte partielle

La partie perdue est valorisée au prix de remplacement pour que le PAP puisse le remplacer. Quand l’expropriation prend une partie aussi importante que le reste de la structure ou de l’infrastructure que le reste du bâtiment n’est plus utilisable, la nouvelle acquisition est traitée comme une perte complète.

[pic] Perte de revenus

[pic] Entreprise : Droit à réinstallation dans une nouvelle parcelle, avec remboursement des pertes économiques et des salaires durant la période de relocation

[pic] Commerçant : Coût de transfert d’inventaire, plus, s’il y en a, remboursement des salaires des employés pendant le transfert et restitution du profit perdu pendant le transfert.

[pic] Vendeur : Relocalisation temporaire sans perte de vente, droit à retourner au même local.

[pic] Perte de droits

[pic] Locataire : Assistance à identifier et à réinstaller dans une nouvelle résidence pour une famille ou un nouveau local pour une entreprise.

[pic] Agriculture : Identifier la zone de réinstallation, préciser la nature des droits sur le sol, la relocalisation.

5 Analyse et conclusion

La sévérité de l’impact détermine l’indemnisation et l’assistance fournie au ménage ou à l’entreprise :

• si la perte concerne une partie d’une parcelle ou même toute une parcelle qui n’a pas de structures, l’indemnisation se limite à la valeur de la superficie acquise ;

• si elle est relative à une partie d’une parcelle occupée, mais les occupants peuvent y retourner une fois que les structures sont restructurées, l’indemnisation couvre alors la valeur de la parcelle perdue, la valeur des structures perdues et tout le coût de réaménagement de la parcelle ;

• enfin, si on perd toute la parcelle et qu’il n’y a pas de réaménagements des structures, l’indemnisation couvre la valeur de la parcelle et celle des bâtiments, en plus des coûts d’acquisition légale d’une nouvelle parcelle et les coûts du déménagement.

Dans le cadre du PDCAGV, les composantes 2 et 3 peuvent engendrer des pertes de bâtiment, des pertes de cultures et même des pertes de terre et de lieux de pâturage. La construction d’une école, un marché, des puits, forages et ponts ruraux peut entraîner l’expropriation de certaines personnes. La réhabilitation de ces mêmes types d’infrastructures de base peut également entraîner la destruction de certaines clôtures, magasins, commerce et même des sanitaires. Par conséquent, toutes les situations possibles sont prises en compte dans le tableau des impacts.

Tableau 6 : Droits par catégories d’impacts

|Impacts |Eligibilité |Compensation |

|Perte de terres |Titre ou autorisation d’occuper  |Recasement  |

| |Occupant sans titre |Compensation monétaire  |

| | |Aide alimentaire |

|Perte de bâtiments permanents |Propriétaires de bâtiments détruits |Paiement du coût de réinstallation  |

|Perte de bâtiments précaires |Propriétaire du bâtiment détruit |Valeur de remplacement intégrale |

| | |Assistance à la réinstallation |

|Perte de culture |Propriétaire |Paiement du coût de remplacement |

| | |Fourniture de plants et d’intrants et nouvelle parcelle|

|Perte de revenues monétaires |Acteurs socioéconomiques |Compensation monétaire  |

| | |Aide alimentaire |

Cette catégorisation est utile parce qu’elle facilite la planification des opérations de réinstallation. Chaque catégorie est associée par des caractéristiques distinctes de liaison aux communes d’arrondissement, de la nature de participation, de l’assistance d’autres organisations, ce qui est détaillé au-dessous dans les chapitres qui suivent.

Quand il est question de déplacement et/ou réinstallation involontaire de populations dans le cadre de la présente politique, il est important de noter qu’à chaque étape toutes ces catégories de PAP sont prises en compte, indépendamment des questions à savoir si elles devront actuellement être déplacées et réinstallées physiquement, ou si elles n'auront droit qu’à une compensation, quelle que soit sa nature, pour la partie affectée de leurs biens et ressources. La réglementation s’applique à toutes les personnes déplacées, quel que soit le nombre total affecté, la sévérité des impacts et que les PAP aient ou non un droit légal reconnu sur la terre.

13.5. Suivi et évaluation

Les deux étapes, suivi des opérations et évaluation, sont complémentaires. Le suivi vise à corriger « en temps réel » les méthodes de mise en œuvre durant l'exécution du Projet, alors que l'évaluation vise (i) à vérifier si les objectifs généraux des politiques ont été respectés et (ii) à tirer les enseignements de l'opération pour modifier les stratégies et la mise en œuvre dans une perspective de plus long terme. Le suivi sera interne, et l'évaluation externe.

13.5.1. Suivi

Le suivi sera effectué à travers une surveillance continue et périodique de la mise en œuvre physique de la composante « indemnisation » par le biais de la collecte ponctuelle d’informations systématiques sur l’exécution, la fourniture des ressources, les résultats ciblés nécessaires pour que la composante arrive à avoir les effets et l’impact souhaités. Autrement dit, le suivi constituera le tableau de bord qui fournit des informations régulières sur le fonctionnement du plan d'indemnisation. Ce suivi permettra d’effectuer un jugement comparatif entre le prévu et le réel. Sa réussite tient en la disponibilité d’informations fiables, au niveau du comité d'indemnisation, sur : (i) le nombre de personnes indemnisées; (ii) l’estimation du reste à prendre en charge et les travaux complémentaires à prévoir ; (iii) les difficultés rencontrées.

Compte tenu de la durée très courte du temps d’indemnisation, les activités de suivi et d’évaluation du plan d’indemnisation suivront une périodicité relative d’une mission de supervision tous les deux mois afin de se rendre compte du respect des mesures prescrites. Les résultats des opérations suivies seront documentés et les rapports seront mis à la disposition du CIP et de la Banque mondiale.

13.5.1.1. Objectifs et contenu

L’objectif général du suivi est de s’assurer que toutes les PAP sont indemnisées, déménagées et réinstallées dans le délai le plus court possible et sans impact négatif. Dans le pire des cas, les autorités sont informées sur la nécessité de prendre les dispositions nécessaires pour régler les problèmes complexes et/ou spécifiques de certains groupes de PAP.

Plus spécifiquement, il s’agira d’assurer: (i) le suivi des situations spécifiques et des difficultés apparaissant durant l'exécution, et de la conformité de la mise en œuvre avec les objectifs, dispositions, procédures et méthodes définis dans le présents CPR et les PAR/PSR à exécuter; (ii) évaluation des impacts à moyen et long terme de la réinstallation sur les ménages affectés, sur leur subsistance, leurs revenus et leurs conditions économiques, sur l'environnement, sur les capacités locales, sur l'habitat, etc.

Le suivi traite essentiellement des aspects suivants :

• suivi social et économique: suivi de la situation des déplacés et réinstallés, évolution éventuelle du coût du foncier dans la zone de déplacement et dans celle de réinstallation, état de l'environnement et de l'hygiène, restauration des moyens d'existence, notamment l'agriculture, le commerce et l'artisanat, l'emploi salarié, et les autres activités;

• suivi des personnes vulnérables ;

• suivi des aspects techniques: supervision et contrôle des travaux de construction ou d'aménagement de terrains, réception des composantes techniques des actions de réinstallation;

• suivi du système de traitement des plaintes et conflits;

• assistance à la restauration des moyens d'existence: agriculture, activités commerciales ou artisanales, et suivi des mesures d'assistance éventuellement mises en œuvre dans ce domaine.

2 Indicateurs

Dans le cadre du suivi, certains indicateurs sont utilisés, notamment :

• nombre de ménages et de personnes affectés par les activités du projet ;

• nombre de ménages et de personnes physiquement déplacés par les activités du projet ;

• nombre de ménages compensés par le projet ;

• nombre de ménages et de personnes réinstallés par le projet ;

• montant total des compensations payées ;

• revenu monétaire moyen, et revenu total moyen ;

• nombre de chômeurs; etc.

Les groupes vulnérables font l’objet d’un suivi spécifique. Pour ce faire, un rapport annuel de suivi spécifique aux actions de réinstallation est préparé par le PDCAGV.

13.5.1.3. Responsables du suivi

Au niveau communal (supervision)

Le suivi au niveau communal sera assuré une Cellule Environnementale et Sociale de Suivi-Evaluation (CESSE) à créer et le Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Famille, à travers l’ Unité d’Exécution Centrale (UEC) installée au sein de la Direction Générale des Etudes, de la Planification et des Services d’Appui, Chargée de la Coordination des Directions Régionales (DGEPSACDR)., développeront de Plans d'Action de Réinstallation (PAR) en étroite collaboration avec les communautés locales . La CESSE sera animée par les Points Focaux des Affaires Sociales (PFAS) qui seront désignés, mais aussi au niveau des responsables des composantes que sont les Services techniques régionaux ciblés par le projet.  : (i) l’établissement de rapports de suivi de la mise en œuvre de chacune des composantes ; (ii) l’organisation et la supervision des études transversales ; (iii) la contribution à l’évaluation rétrospective des sous-composantes du PDCAGV.

La CESSE devra être composée de la manière suivante :

• un représentant de l’Unité ce coordination du PDCAGV ;

• le PFES/MREPUL ;

• le représentant de Ministères des Affaires Sociales ;

• le représentant du Ministère en charge des collectivités territoriales ;

• le représentant de Ministères chargé de l’Environnement (la DGE) ;

• le représentant de ministères en charge de construction et des édifices publics

• le représentant du Ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage

• le représentant d’une ONG communale active dans l’accompagnement/la mobilisation sociale.

Au niveau local (suivi de proximité dans chaque commune rurale)

Dans chaque commune rurale, le suivi de proximité sera assuré par la commission de réclamation et de suivi qui comprendra :

• les représentants des communes rurales ciblées ;

• les représentants de la population affectée ;

• les représentants des personnes vulnérables

• le représentant d’une ONG ou une OCB locale active sur les questions de développement local.

13.5.2. Evaluation

Le présent CPRP (élaboré sur la base de la législation nationale et selon les exigences de l’OP 4.12 de la Banque mondiale et des directives de la BAD), les PAR et, en cas de nécessité, les PSR qui seront préparés dans le cadre du PDCAGV, constituent les documents de référence pour servir à l'évaluation.

13.5.2.1. Objectifs

L’évaluation se fixe les objectifs suivants:

• évaluation générale de la conformité de l'exécution avec les objectifs et méthodes précisés dans le cadre de politique de réinstallation, les PAR et les PSR ;

• évaluation de la conformité de l'exécution avec les lois et règlements nationaux, ainsi qu'avec la politique OP 4.12 de la Banque Mondiale et de la BAD;

• évaluation des procédures mises en œuvre pour les indemnisations, le déplacement, la réinstallation ;

• évaluation de l'adéquation des indemnisations et des mesures de réinstallation par rapport aux pertes subies ;

• évaluation de l'impact des programmes de réinstallation sur les revenus, les niveaux de vie, et les moyens d'existence, en particulier par rapport à l'exigence de l'OP 4.12 sur le maintien des niveaux de vie à leur niveau précédent ;

• évaluation des actions correctives à prendre éventuellement dans le cadre du suivi, et évaluation des modifications à apporter aux stratégies et méthodes utilisées pour la réinstallation.

13.5.2.2. Processus

L'évaluation utilise les documents et matériaux issus du suivi interne, et en supplément, les évaluateurs procéderont à leurs propres analyses de terrain par enquêtes auprès des intervenants et des personnes affectées par le projet. L'évaluation des actions de compensation et éventuellement de réinstallation entreprises au sein du PDCAGV est menée par des auditeurs compétents choisis sur la base de critères objectifs. Cette évaluation est entreprise en trois (3) temps:

• immédiatement après l'achèvement des opérations de réinstallation,

• à mi-parcours du projet (2 ans après l'achèvement des opérations de réinstallation) ;

• à la fin du projet.

Les indicateurs suivants seront utilisés pour suivre et évaluer la mise en pratique des plans de réinstallation involontaire :

|Tableau n° 7 : Indicateurs Objectivement Vérifiables (IOV) par type d’Opération |

|Type d’opération |Suivi |

|Réinstallation générale |Participation  |

| |Négociation d’indemnisation  |

| |Identification du nouveau site  |

| |Processus de déménagement  |

| |Processus de réinstallation  |

| |Processus de réhabilitation économique (si nécessaire)  |

| |Résolution de tous les griefs légitimes  |

| |Satisfaction de la PAP  |

| |Réhabilitation économique  |

| |Restructuration du quartier |

| |Cadre institutionnel |

|Réinstallation temporaire |Participation  |

| |Relocalisation sans perte de vente  |

| |A site provisoire, vente normale  |

| |Reprise d’ancien locale sans perte de vente  |

| |Nombre de plaintes et leur résolution  |

| |Satisfaction de la PAP |

| | |

13.5.2.3. Responsable de l’évaluation

Les évaluations immédiatement après l'achèvement des opérations de réinstallation, à mi-parcours du projet et à la fin du projet seront effectuées par des consultants en sciences sociales, nationaux (ou internationaux).

13.6. Consultation et diffusion de l’information

L’implication et la participation des PAP permettent à ces dernières de prendre part au processus de prise de décision, de conception, de planification et de mise en œuvre opérationnelle des projets. Les sous-composantes du PDCAGV sont mises en œuvre au profit du ministère en charge des affaires sociales, des préfectures et des communes rurales. C’est pourquoi le succès dans leur réalisation dépendra du degré d’appropriation de ces derniers, des communautés locales ainsi que de la richesse de leurs connaissances des conditions locales. Il est ainsi nécessaire d’accorder une attention particulière à la consultation publique des individus/ménages potentiellement affectés lorsqu’une réinstallation involontaire est déclenchée par une sous-composante.

13.6.1. Consultation sur le Cadre de Politique de Recasement des Populations (CPRP)

La participation des populations dans le processus de planification et de mise en œuvre du plan de réinstallation est une des exigences centrales. L’alinéa 2b de l’OP.4.12 précise que « les populations devront être consultées de manière constructive et avoir la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation ». Les défis à relever ne portent pas tant sur les personnes à recaser que sur la mise en œuvre des activités du programme. Il est nécessaire de prendre suffisamment de temps pour consulter tous les acteurs concernés et veiller tout particulièrement à mettre en place des mécanismes qui garantissent leur implication effective dans la mise en œuvre du PDCAGV. La consultation publique va au-delà d’une simple information des populations afin qu’elles puissent faire des observations.

Conformément aux dispositions de l'OP 4.12, l'information et la consultation sur le présent CPRP sont organisées comme suit:

• rencontres institutionnelles avec les acteurs principalement interpellés par la mise en œuvre des sous-composantes ;

• rencontres avec les élus locaux au niveau des communes rurales, sous préfectures et préfectures bénéficiaires des sous-composantes (Maires et Conseillers municipaux, Chef de Groupes, Chef de villages ou de Quartier) ;

• rencontres avec les organisations locales (Comités de Développement Local ou du village ; ONG et OCB, organisations de jeunes et de femmes, etc.) au niveau des communes rurales ;

• enquêtes/entretiens avec les personnes susceptibles d’être affectées par les composantes 2 et 3 du PDCAGV ;

• visites des sites d’intervention desdites composantes ;

• rencontres de restitution, au niveau local, des mesures préconisées dans le CPR avec certains maires de communes rurales, CDL, Chefs de Groupe et Chefs de village ;

• réunion de restitution au niveau communal (avec les structures membres du CPI, le Ministère chargé des affaires sociales, les Maires de commune et les CDL ou CDV) ;

• intégration des observations et commentaires dans la finalisation du CPR.

13.6.2. Consultation sur les PAR

Dans cette logique, la consultation publique sera effectuée pendant toute la durée de l’exécution du programme. Elle pourra se dérouler pendant la préparation de (i) l’étude socio-économique, (ii) de l’évaluation de l’impact environnemental et social (ii) de la négociation de la compensation à verser aux personnes devant être déplacées (rédaction et lecture du contrat de compensation).

Ces consultations peuvent s’appuyer sur plusieurs canaux d’information ,à savoir : les réunions, des programmes radio, de demandes de propositions/commentaires écrits, de remplissage de questionnaires et de formulaires, de conférences publiques et d’explications des idées et besoins du sous projet etc. Les documents sont disponibles au niveau des communes, des quartiers, dans des endroits adaptés comme les sièges des associations de développement Comité de Développement Communal (Comité de Développement Communal, Comité Villageois de Développement, Comité de Développement Local) et autres OCB et ONG.

Dans le cadre de la préparation des PAR et PSR, les étapes de consultation et d'information suivantes sont entreprises:

• diffusion de la date limite au public, lors du démarrage du recensement ;

• information initiale, au démarrage de la préparation du PAR ou PSR ;

• information de base sur le projet et l'impact éventuel en termes de déplacement ;

• principes d'indemnisation et de réinstallation tels qu'ils sont présentés dans le présent CPRP ;

• enquête socio-économique participative, pour permettre de poursuivre la démarche d'information des personnes concernées, ainsi que des autorités locales et autres intervenants locaux ( OCB, ONG…) ; ces enquêtes permettent aussi de recueillir les avis, doléances et souhaits de la population sur la réinstallation ;

• consultation sur le PAR ou PSR provisoire ; une fois que le document est disponible sous forme provisoire, il est discuté avec les autorités locales et les représentants de la population selon des formes à examiner au cas par cas (réunion publique, mise en place d'un comité local, etc.).

Au total, toutes les réunions publiques et autres réunions de consultation sont correctement documentées.

3 Diffusion de l’information au public

En termes de diffusion publique de l'information, en conformité avec l’OP 4.12 et des directives de la BAD, le présent CPRP, mais aussi les PAR et PSR seront mis à la disposition des personnes déplacées et des ONG locales, dans un lieu accessible, sous une forme, d'une manière et dans une langue qui leur soient compréhensibles. Dès que la Banque mondiale accepte cet instrument comme formant une base adéquate pour l'évaluation du projet, elle le met à disposition du public par le biais de son Info Shop. Dès lors que la Banque a approuvé l'instrument final de réinstallation, elle-même et l'Emprunteur le diffusent à nouveau de la même manière.

6 Responsabilités pour la mise en œuvre du CPR

La réussite de la procédure d'indemnisation dépendra, dans une large mesure, de l'organisation qui sera mise en place et de la définition du rôle et des responsabilités des institutions impliquées. En tant que maître d'ouvrage, la mise en œuvre du plan d'indemnisation sera sous l'autorité du Ministère des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Famille, à travers las Agents de Développement Communautaire, les Techniciens de Développement Communautaire et sous la supervision du Comité Interministériel de Pilotage ou de l’Unité d’Exécution Centrale (UEC) installée au sein de la Direction Générale des Etudes, de la Planification et des Services d’Appui, Chargée de la Coordination des Directions Régionales (DGEPSACDR). Le maître d’ouvrage désignera les personnes physiques et morales qui serviront d'interface entre la cellule de coordination, le comité de l’indemnisation, les communes et les PAP.

13.8. Ressources, soutien technique et renforcement de capacités

Il est nécessaire que tous les acteurs institutionnels interpellés dans la mise en œuvre de la réinstallation soient renforcés en capacités à travers des sessions de formation sur l’OP.4.12 et les directives de la BAD, et également sur les outils, procédures et contenu de la réinstallation (CPRP, PAR, etc.). La formation pourra être assurée par des consultants en sciences sociales, avec l’appui d’experts en sauvegarde sociale.

14 .Budget estimatif et sources de financement de la réinstallation

14.1. Mécanismes de paiement

Un budget détaillé pour la mise en œuvre du plan sera établi comme partie intégrante des PAR. Ce budget est accepté par les communes ou collectivités locales. L’estimation des coûts du plan de réinstallation fait partie du coût global de sous-composantes et les coûts liés à la réinstallation sont directement imputables aux pouvoirs publics. Selon les cas, la compensation est effectuée comme suit

• en espèces: dans ce cas la compensation sera calculée et payée en monnaie nationale ; pour une juste évaluation, les taux seront ajustés pour prendre en compte l'inflation et couvrir le prix de remplacement du bien affecté ;

• en nature: la compensation peut inclure des éléments tels que la terre, les maisons ou autres structures, les matériaux de construction, les plants, les intrants agricoles, etc. ; cette forme de compensation sera surtout indiquée pour les terres agricoles et celles d'habitation;

• sous forme d'appui: il s'agit de l'assistance qui peut inclure une allocation de délocalisation, de transport, d'encadrement ou de travail, et qui s'ajoute à un des deux autres.

Dans la pratique, la compensation combine souvent les trois formes. Elle se fait partiellement en nature et partiellement en espèces, et en même temps avec un bénéfice d’appui. Mais cette compensation doit tenir compte des différentes catégories sociales ou des groupes vulnérables.

14.2. Estimation du coût global de la réinstallation

Les lieux exacts d’implantation du projet restant encore inconnus, l’estimation exacte du coût global de la réinstallation et de la compensation sera réellement maîtrisée à l’issue des études socioéconomiques et quand la localisation de toutes les sous-composantes sera connue. L’Etat (à travers le CIP et le Ministères des Finances) aura à financer la compensation due à la réinstallation.

Toutefois, si l’on considère la typologie d’habitat en milieu rural centrafricain, le coût moyen de compensation des terres et de destruction des bâtiments et équipements peut être estimé à 200 .000 .000 FCFA. Les pertes de cultures peuvent être estimées à environ 4. 000. 000 FCFA. Le coût du suivi et évaluation peut être estimé à 20. 000 .000 FCFA. Les couts de réalisation des PAR et PSR est estimé à 25 000 000 FCFA. Les coûts pour le renforcement des capacités et à la sensibilisation sur le CPR et les PAR peuvent, au stade actuel où les sous projets ne sont pas identifiés avec exactitude, estimés à 25. 000 .000 FCFA. Toutefois, ces coûts peuvent être revus lorsque les sous projets ................
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