Suétone, Vie de Néron

[Pages:8]Su?tone, Vie de N?ron

Vivre sous N?ron

L'empereur

N? le 15 d?cembre 37, sous le signe du Sagittaire, N?ron est le neveu de Caligula et le fils de Domitius Aenobarbus, dont Su?tone souligne la cruaut? monstrueuse (V), et d'Agrippine la Jeune, fille de Germanicus (pour la g?n?alogie, voir annexe finale, p. 126). Pour amener son fils au pouvoir et ainsi r?gner ? travers lui, celle-ci parvient, apr?s l'ex?cution de Messaline, ? se faire ?pouser par son oncle, l'empereur Claude d?sormais veuf. Elle l'?loigne de son fils de sang, Britannicus, pour lui faire adopter le jeune N?ron (en 50). Celui-ci prend alors le nom de Claudius Nero et, en 53, il re?oit de Claude la main de sa propre fille, Octavie. Agrippine empoisonne alors Claude, permettant ainsi, en 54, l'accession au pouvoir d'un adolescent de dix-sept ans.

Si les cinq premi?res ann?es du r?gne (de 54 ? 59) sont heureuses, malgr? le d?c?s en 55 de Britannicus (empoisonn? par N?ron ou mort d'une rupture d'an?vrisme, suite ? une violente crise d'?pilepsie ?), l'empereur ne supporte plus le joug de sa m?re et il la fait assassiner en 59. Apr?s la disparition de Burrus (pr?fet du pr?toire unique, nomm? par Agrippine) en 62 et celle de S?n?que (son pr?cepteur sto?cien), contraint de s'ouvrir les veines en 65 (conjuration de Pison), il est d?sormais libre de s'adonner ? toutes les horreurs que lui inspire sa folie et de concr?tiser tous ses d?sirs gr?ce au pouvoir absolu dont il jouit. Il r?pudie Octavie (qu'il fait p?rir en juin 62) pour ?pouser Popp?e, la femme d'Othon ; il nomme Tigellin pr?fet du pr?toire et s'appuie sur lui pour exercer sa tyrannie. Il participe ? des concours, d?clame ses po?mes, m?prise les divinit?s

traditionnelles (voir Su?tone, LVI) et m?ne une vie de d?bauches. Apr?s l'incendie de Rome en 64, il laisse accuser les chr?tiens, qu'il pers?cute, et utilise l'espace lib?r? pour construire sa Domus aurea. Au d?but de 68, abandonn? de tous et face ? la r?volte de plusieurs gouverneurs de province, il se suicide p?niblement, le 9 juin, avec l'aide de son affranchi ?paphrodite (le ma?tre violent d'?pict?te, voir deuxi?me partie, ? le sto?cisme ?).

Le contexte politique et ?conomique

La politique ext?rieure de N?ron, est plut?t satisfaisante : de 58 ? 66, il m?ne une guerre victorieuse contre les Parthes, ennemi l?gendaire de Rome. En 59, il parvient, notamment, ? r?tablir le protectorat romain sur l'Arm?nie (r?le de Corbulon et paix de Rhandeia, en 63). Tiridate est finalement r?tabli sur le tr?ne, ? condition de se faire couronner par N?ron ? Rome (voir Su?tone, XIII) ; apr?s la c?r?monie, les portes du temple de Janus sont solennellement ferm?es par l'empereur (66). La r?volte de la Bretagne (aujourd'hui la Grande-Bretagne), men?e par la reine Boudicca en 60-61, est mat?e (action du l?gat Su?tonius Paulinus). N?ron poursuit donc la politique de Claude ; la pacification en Arm?nie et en Bretagne sera achev?e sous Vespasien. L'autorit? de Rome sur la Jud?e est maintenue (67).

En politique int?rieure, N?ron s'est d'abord efforc? d'offrir ? son peuple et aux provinciaux, une administration meilleure, en supprimant des taxes, ce qui lui a ali?n? la caste s?natoriale ; mais c'est surtout apr?s la mort de Burrus et la disgr?ce de S?n?que, que les relations de l'empereur avec le S?nat se d?t?riorent, d'autant plus qu'il confisque ? son profit les propri?t?s des grands latifondiaires. Enfin, le conservatisme du S?nat, attach? ? ses privil?ges, ne pouvait que s'opposer ? l'anticonformisme de N?ron qui tournait en ridicule les valeurs de la famille, de la religion et du d?corum.

Au niveau ?conomique, gr?ce aux travaux ordonn?s par Claude, le ravitaillement de Rome en eau (aqueduc claudien) et en bl? (am?nagement du port d'Ostie) est assur?. Les voies maritimes (surtout en M?diterran?e, mais aussi en mer rouge avec l'Inde et Ceylan) font affluer vers la capitale des produits vari?s (objets de cuivre et de bronze, papier,

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verre, argenterie, pourpre, denr?es alimentaires, etc.) ; N?ron songe un temps (comme Caligula avant lui) ? percer l'isthme de Corinthe (voir Su?tone, XIX). La fin de son r?gne a ?t? endeuill?e par une crise ?conomique et des difficult?s financi?res qui ont encore noirci son image.

Le contexte social

N?ron s'est efforc? de refa?onner le paysage social ? l'aune de celui des dynasties hell?nistiques : il ? esp?rait enlever aux s?nateurs et aux chevaliers leur ancienne mentalit?, leurs anciennes traditions [...]. Il d?sirait transformer l'aristocratie en une couche sociale ?minente, mais docile et comparable ? celle des royaumes gr?co-orientaux ? (Roma aeterna, Brill, 1972, p. 124). Il s'est ainsi heurt? non seulement au S?nat mais aussi ? la vieille nobilitas, farouchement attach?e ? ses privil?ges et hostile ? la Gr?ce et ? l'Orient (encore incarn?s, dans les mentalit?s collectives de l'?poque, par les d?bordements de Marc Antoine et de Cl?op?tre).

Cependant N?ron a toujours ?t? aim? du petit peuple, qu'il comblait en distributions gratuites et en jeux (par peur de le voir se r?volter contre lui ?). Su?tone atteste, ? la fin de sa Vie, de cet attachement ? l'empereur : ? il ne manqua pas de gens pour orner, pendant longtemps, son tombeau des fleurs du printemps et de l'?t? ? (LVII) ; tout un symbole d'affection humble et discr?te, ? l'?cart des temp?tes et des d?mesures du pouvoir...

La vie culturelle

Elle reste marqu?e par l'id?ologie sto?cienne (sur cette philosophie, voir la synth?se propos?e dans la deuxi?me partie, ? interrogations philosophiques ?), diffus?e ? Rome par Pana?tios de Rhodes, et d?veloppant l'id?e d'une monarchie ?clair?e (qui rende acceptable l'empire). N?ron lui-m?me ne d?daignait pas la philosophie, ? laquelle l'avait form? le sto?cien S?n?que. Tacite nous dit, non sans une pointe d'ironie, qu'il aimait, apr?s le d?ner, voir des philosophes ? aux prises, soutenant des th?ses contraires. Et il ne manquait pas de gens pour souhaiter qu'on les v?t, avec leur mine et leur visage aust?re, servir de divertissement

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au ma?tre ? (Annales, XIV, 16) : on n'est pas bien loin du ma?tre de philosophie de monsieur Jourdain, tel que Moli?re l'imagine dans son Bourgeois gentilhomme...

N?ron est un empereur esth?te qui aime les arts et la litt?rature : il fait reconstruire la biblioth?que du temple d'Auguste et ouvre largement la bourse imp?riale aux artistes, architectes et ing?nieurs, car il s'int?resse aussi aux sciences et aux techniques ; il d?sire par exemple que l'on d?couvre les sources du Nil (vieux r?ve d'Alexandre !). Passionn? de spectacles, il fait repr?senter la bataille de Salamine dans l'amphith??tre (naumachie), n'h?site pas ? jouer lui-m?me sur la sc?ne (il a ainsi interpr?t?, entre autres, le r?le d'OEdipe : tout un symbole !) ou ? d?clamer en public les vers qu'il a compos?s personnellement, de l'aveu m?me de Su?tone (LII). Entour? de po?tes, comme P?trone, auteur du Satiricon, ou Lucain, neveu de S?n?que, qui fait son ?loge ? l'ouverture de sa Pharsale (?pop?e po?tique consacr?e ? la guerre civile entre Pomp?e et C?sar), aimant les exc?s et le path?tique de l'art oriental, attir? par le dieu H?lios (Soleil), N?ron a d?velopp? ce que l'on appelle, de fa?on anachronique, une esth?tique baroque. D?sireux, comme le dit P. Petit, de ? s'?vader des cadres ?touffants du classicisme august?en, accentu? aux temps de Tib?re et de Claude ?, il a ?t? ? ? la fois romantique et baroque, po?te, artiste et b?tisseur, comme un Louis II de Bavi?re ? (Histoire g?n?rale de l'Empire romain, I. Le Haut-Empire, Le Seuil, 1974, p. 108).

Apr?s N?ron

Loin de ramener la paix dans l'Empire, la mort de N?ron inaugure une nouvelle guerre civile, d'une dur?e de deux ans, au cours de laquelle quatre empereurs vont faire jouer leur droit au pouvoir, en s'appuyant sur l'absence de r?gles de succession imp?riale clairement ?tablies. Il s'agit de :

Galba, gouverneur de la Tarraconaise, proclam? par le s?nat ;

Othon, choisi par les pr?toriens, qui tuent Galba (janvier 69) ;

Vitellius, d?sign? par les l?gions de la fronti?re rh?nane ; il ?crase les troupes d'Othon qui se suicide ;

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Vespasien, chef de l'arm?e de Jud?e, dont les troupes battent Vitellius, qui est tu? ? Rome en d?cembre 69. Flavius Vespasien (69-79) inaugure la dynastie des Flaviens, qui pr?c?de celle des Antonins, sous laquelle vit Su?tone. C'est donc une p?riode sombre dont Tacite, au d?but de ses Histoires, d?nonce l'exceptionnelle horreur : ? non, jamais plus horribles calamit?s frappant le peuple romain, jamais signes plus certains ne montr?rent que les dieux ne se soucient plus de nous prot?ger, mais de nous punir ? (I, 3).

Quant ? N?ron, il fera encore parler de lui ? travers des imposteurs, le premier en 70, deux ans apr?s la mort de l'empereur et le second dans les ann?es 80. Su?tone, ? la fin de sa Vie, signale ?galement que ? durant (son) adolescence, vingt ans apr?s la mort ? du vrai N?ron, ? un personnage de condition mal d?finie ? endossa l'identit? de l'empereur et obtint le soutien ?nergique des Parthes qui ne ? le livr?rent qu'? grand-peine ? ? Rome (LVII).

Victime de la propagande anti-n?ronienne de la fin du Ier si?cle, ? laquelle ont particip? Pline l'Ancien et le Pseudo-S?n?que de la trag?die intitul?e Octavie, N?ron garde une image n?gative, largement v?hicul?e par les romans et les p?plums auxquels sa d?bauche a donn? lieu : il est trait? comme un monstre, tant par les po?tes, comme Martial, Stace ou Juv?nal, que par les historiens, tels Tacite, Dion Cassius, ou Su?tone, auquel il est temps maintenant de nous int?resser...

LE SAVIEZ-VOUS ?

Selon Manilius (I, 4, 230), les gens n?s sous le signe du Sagittaire (comme N?ron) aiment ? atteler des chars, ? conduire des chevaux fougueux et sont les ? ma?tres des fauves ? : le go?t de N?ron pour les jeux de l'ar?ne est l'expression de la volont? des dieux en m?me temps que la manifestation de sa divinit?...

Voici la pr?sentation de N?ron par le diable (Irwin Allen, L'Histoire de l'humanit?, film am?ricain, 1957) : ? assassin, fou, violeur, pervers, matricide, incendiaire, bigame et, parfois, musicien et chanteur accompli ?... Effectivement, c'est un artiste hors normes qui p?rit avec lui ! (pour reprendre ses derni?res paroles, selon Su?tone, qualis artifex pereo, XLIX).

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L'ESSENTIEL ? RETENIR Vivre sous N?ron

Empereur de 54 ? 68, N?ron parvient au pouvoir gr?ce ? sa m?re Agrippine, (assassin?e en 59, apr?s Britannicus, fils de Claude, en 55). Il laisse alors libre cours ? ses d?bauches et finit par se suicider, abandonn? des siens. Il est per?u comme un monstre.

D?test? du s?nat et de la nobilitas mais adul? du peuple, il veut cr?er un r?gime de type oriental (culte solaire, Domus aurea).

Passionn? par le sport, les lettres et les sciences (baroque n?ronien), il fr?quente P?trone, Lucain, S?n?que.

L'auteur et son oeuvre

Un homme de lettres sous les Antonins

La vie de Caius Suetonius Tranquillus ne nous est pas bien connue. Issu sans doute d'une famille de la noblesse ?questre, il serait n? vers 70 ; son grand-p?re a v?cu sous Caligula et son p?re s'est battu pour Othon (Vie d'Othon, X). Il est le prot?g?, puis l'ami de Pline le Jeune, de huit ? dix ans son a?n?, personnage influent et proche de l'empereur Trajan. Il lui apporte un soutien et une amiti? sinc?res dont on trouve les traces dans ses Lettres, entre 97 et 113, date approximative de sa mort. Apr?s la disparition de Pline, Su?tone b?n?ficie de la protection du grand ami de celui-ci, C. Septicius Clarus (d?dicataire des Lettres), lui-m?me m?c?ne et protecteur des arts. Il obtient un poste de secr?taire des lettres sous l'empereur Hadrien, ce qui lui donne acc?s ? toutes les archives imp?riales. C'est pour Su?tone une p?riode heureuse, tant dans son travail que dans ses relations avec Hadrien, qui semble l'appr?cier. Malheureusement, d'apr?s l'Histoire Auguste, il tombe en disgr?ce en 122, en m?me temps que Septicius Clarus, renvoy? de la cour. Nous perdons alors sa trace.

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L'oeuvre de Su?tone

Su?tone est un ?rudit qui ?crit en latin aussi bien qu'en grec et, comme Varron avant lui, il s'int?resse ? tout : les jeux priv?s (Grecs) ou publics (Romains), les mots injurieux, les ouvrages de ses pr?d?cesseurs, tel le De Republica de Cic?ron, mais aussi les courtisanes, les hommes c?l?bres, les empereurs etc. (la liste de ses oeuvres, perdues, nous est donn?e, notamment par le lexique de Suidas). Esprit curieux, au savoir encyclop?dique, il a m?me r?dig? un De rebus variis, titre que Ren? Martin et Jacques Gaillard proposent de traduire par ? ? propos de tout ? (Les genres litt?raires ? Rome, Nathan, Paris, 1990, p. 137). Comme le disent ces deux auteurs, ? il a tout lu. [...] Il met en fiches. Il recueille les anecdotes. Il compulse les documents autographes d'Auguste ou de Claude. C'est un fureteur, vir curiosissimus ? (ibid.).

De tous ses travaux, il ne nous reste que des extraits du De viris illustribus, publi? vers 113 et sans doute limit? au domaine latin : nous avons conserv? six chapitres de la partie qui traite des grammairiens et des rh?teurs (De grammaticis et rhetoribus) et les Vies de T?rence et d'Horace (qui lui sont attribu?es de fa?on s?re).

Par contre, nous poss?dons ses Vies des douze C?sars, parues sans doute sous Hadrien, entre 119 et 121. Les huit livres vont de C?sar ? Domitien (mort depuis une cinquantaine d'ann?es) et retracent la mise en place puis l'?volution de l'empire, sous les deux premi?res dynasties : celle des Julio-Claudiens, qui s'?teint avec N?ron et dont le nom vient des deux grandes familles d'o? descendent les empereurs (la gens Julia, li?e ? C?sar et Auguste et la gens Claudia, rattach?e ? Livie, voir tableau en annexe, p. 126) et celle des Flaviens qui, apr?s les trois empereurs ?ph?m?res de 68-69, voit r?gner Vespasien, Titus et Domitien. L'assassinat de ce dernier marque la fin d'une p?riode. Avec les Antonins (96-192), une nouvelle modalit? d'exercice du pouvoir, moins m?prisante pour le s?nat, se fait jour (apport de Trajan). Le projet de Su?tone est donc d'?clairer la personnalit? de ceux qui ont fait cette premi?re phase de l'empire, en partant des pr?mices (C?sar n'a pas ?t? empereur), puis en montrant comment les institutions se mettent en place sous Auguste, puis de quelle fa?on elles fonctionnent ou se d?t?riorent ensuite. On peut d?s lors s'interroger sur la nature historique de l'oeuvre.

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Su?tone est-il historien ?

? premi?re vue, celle-ci semble bien relever de l'histoire : l'expos?, neutre, se veut impartial ; les sources, que Su?tone a compuls?es lui-m?me, sont s?res et abondantes : l'historien Fabius Rusticus (qui ?tait l'oblig? de S?n?que, comme le rappelle Tacite dans ses Annales, XIII, 120), les acta Senatus (proc?s-verbaux des s?ances du S?nat), les ?crits des empereurs et, peut-?tre, les M?moires d'Agrippine, ?voqu?es par Tacite (et dont P. Grimal a fait un roman). Des documents d'archives sont m?me cit?s dans leur texte original. Su?tone se rangerait ainsi dans la m?me cat?gorie que Tacite (un autre ami de Pline le Jeune), qui venait de publier, sur la m?me p?riode, ses Histoires (en 106) et ses Annales (en 115-116), qui vont de la mort d'Auguste ? Domitien.

Cependant, l'angle d'approche, qui sacrifie la progression chronologique pr?cise au profit d'une galerie de portraits ou d'anecdotes, l'int?r?t pour certains aspects (species) presque toujours identiques, la g?n?ralit? des faits au d?triment parfois de la rigueur, l'organisation autour d'une figure imp?riale, avec effacement des autres acteurs, m?me historiquement importants, l'absence de synth?se d'ensemble invitent ? classer l'oeuvre de Su?tone plut?t dans le genre de la biographie.

Su?tone biographe

La biographie permet d'aborder l'histoire par l'humain et de donner vie aux grandes figures ; Tacite lui-m?me n'est pas rest? insensible ? la tentation du romanesque (voir, par exemple, son portrait de Pauline, esquiss? ? propos du r?cit du suicide de S?n?que, Annales, XV, 63) et de nombreux ?crivains se sont adonn?s ? ce genre de litt?rature. Parmi eux, citons Corn?lius N?pos, proche de Cic?ron : il a r?dig? des biographies de grands hommes (dont Caton l'Ancien et Cic?ron !) et, mieux encore, il a offert ? l'apprenti journaliste, c'est-?-dire, ? l'?poque, orateur, un manuel de synth?se biographique sur tous les grands hommes de l'Antiquit?, class?s par ? cat?gories ? (rois, g?n?raux, juristes, orateurs, po?tes, philosophes, historiens, grammairiens) ; ces seize livres de fiches

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