NAGLOWSKA

MARIA DE NAGLOWSKA

LE RITE SACRE DE L'AMOUR MAGIQUE

AVEU

26.1

Suppl?ment de "La FLECHE" Organe d'Action Magique" 11, rue Br?a - PARIS (6?) 1932

1. Dans le brouillard de la pens?e. 2. La Naissance ? l'Amour. 3. Le Bapt?me. 4. L'Epreuve. 5. La Joie dans la Plaine. 6. La Travers?e. 7. Sur l'autre rive.

JOURNALISME

Collaboration occasionnelle dans les journaux suisses - 1916 ? 1921. Collaboration r?guli?re ? L'Italie - 1921 ? 1926 - Rome. Collaboration r?guli?re ? La R?forme - 1927 ? 1928 - Alexandrie d'Egypte. Direction et collaboration ? Alexandrie Nouvelle - 1928 ? 1929 - Alexandrie d'Egypte.

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Direction et collaboration et collaboration ? La Fl?che, organe d'action magique - depuis 1930 Paris.

TRADUCTIONS

Une r?volution dans la philosophie, par Frank Grandjean, de l'Universit? de Gen?ve (en russe) 1912 - Moscou. Po?me ? quatre voix, par Jules Evola - 1921 - Rome. Raspoutine, par Simanovitch - 1930 - Paris. N.R.F. Magia Sexualis, par P. B. Randolph - 1931 - Paris, ?d. Robert Telin, 12, rue de l'Universit?. Prix 200 francs.

EN PREPARATION Le Troisi?me Terme de la Trinit?. Les nouveaux rites ternaires. Le Temple de la Vie.

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TOUS DROITS RESERVES.

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(image) Le Symbole ci-contre a une puissance formidable ; c'est un talisman pour toute personne qui en approfondit le myst?re avec respect.

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PREFACE

Le symbole n'est ni une image reproduisant telle chose ou telle id?e d?termin?es, ni une inscription ? sens limit?.

Le symbole est une clef qui ouvre des portes, mais encore faut-il avoir la capacit? de voir les tr?sors cach?s derri?re ces portes.

Le symbole que nous offrons ici au public porte le nom d'HORLOGE AUM. C'est la clef qui permet de comprendre que la m?me Loi pr?side ? la naissance d'un enfant, ? la renaissance d'un individu mort pour la vie mat?rielle et refait pour la vie spirituelle, et ? la triple p?rip?tie du monde visible, qui se r?p?te sans cesse, selon un rythme ?ternel : le soir, la nuit, et le nouveau matin. Ce rythme correspond aux phases successives et ?ternelles de la Divinit?, dont la Vie se manifeste tant?t sous l'aspect du P?re, tant?t sous celui du Fils et tant?t sous l'aspect de la M?re. C'est d'abord la Chute, c'est ensuite la Lutte contre la Chute, et c'est enfin la Victoire du Renouveau Divin ? travers la M?re-Nature. Mais le Renouveau, qui ne dure qu'un temps, d?termine une nouvelle Chute, suivie d'une nouvelle Lutte, et ainsi ?ternellement. La haute sagesse de cette Volont? d?sint?ress?e ?chappera toujours ? l'esprit vulgaire, qui n'agit que par int?r?t, mais l'individu purifi? en con?oit la beaut?. L'HORLOGE AUM, qui nous vient des Indes et de l'Egypte, et dont nous avons exp?riment? nous-m?mes la vertu, est construite comme suit : Il y a d'abord un cadran, pareil ? tous les cadrans du monde avec cette diff?rence, toutefois, que le mouvement des heures y est suppos? de droite ? gauche et non de gauche ? droite, comme c'est le cas pour les horloges solaires. A onze heures la Chute commence. Elle est indiqu?e sur notre dessin par la ligne, noire et ?paisse, qui, en partant du chiffre 11, passe successivement au deux, au dix, au quatre et au huit, pour p?n?trer finalement dans le six, repr?sent? ici par le Sceau de Salomon, c'est-?-dire par les deux triangles entrelac?s, qui symbolisent la Chute de la Divinit? dans la Mati?re (ou Nature) et la Volont? du Renouveau Spirituel de cette derni?re ? travers l'Homme. Ce m?me symbole, comme d'ailleurs le dessin AUM dans son ensemble, repr?sente ?galement la respiration, qui se compose de l'aspiration, de l'expiration et du repos. La ligne, bris?e au 2, au 10, au 4 et au 8, est la ligne f?minine, parce que la Chute s'op?re ? travers la femme et dans la femme, pour l'homme, et dans la Nature, pour Dieu. Tout ?tudiant de la Sagesse doit m?diter longuement cette V?rit? essentielle. Mais pourquoi la ligne de la Chute est-elle bris?e, et pourquoi le chemin f?minin est-il trac? ? travers le deux, le dix, le quatre et le huit ? En d'autres termes : que signifient ces chiffres ? La science que nous poss?dons r?pond ainsi : Le 11 symbolisant l'Entr?e (de l'homme dans la femme, et de Dieu dans la Nature), le 2 repr?sente le mariage des deux ?l?ments contraires et, par cons?quent, le point de d?part d'une nouvelle orientation. C'est la formation d'un angle. Le chiffre 10, ?tant le r?sultat de la multiplication de 2 par 5, et ces deux signifiant respectivement le f?minin et le masculin, nous avons, dans notre dessin, ? l'heure 10, une sorte de d?faite de l'Homme, pr?cipit? d?s cet instant, avec la femme, dans la profondeur de l'Enfer (de la Mati?re).

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A l'heure 4, les deux ?l?ments contraires s'?quivalent. C'est alors la crucifixion de l'Esprit sur le Bois Sacr? de la Nature; c'est la Douleur de l'homme qui abdique et c'est la souffrance de la femme f?cond?e. Un angle nouveau oriente alors la route noire vers le 8.

Ce chiffre signifie le premier jour de la nouvelle p?riode, en laquelle la femme domine l'homme, tandis que la Mati?re emprisonne l'Esprit dans la profondeur de ses entrailles. Nous sommes, ? l'heure 8, au seuil du gouffre, dans lequel on meurt ou revit.

Le chiffre six, qui est la limite de la Chute, d?termine la Renaissance. Ceci est un grand myst?re pour le profane et la plus belle lumi?re pour l'initi?. L'individu appartient au p?ch?, mais celui qui remonte, d?s cette minute, rena?t ? la vie ?ternelle. Ce passage est dangereux pour bien des hommes, mais le Fils de Dieu triomphe et rena?t. C'est le myst?re de la Victoire du Christ. Du 7 au 5, et du 5 au 9, puis du 9 au 3, et du 3 au 11, le Victorieux remonte dans la spiritualit?, selon la ligne claire de notre dessin. A chaque angle (et ce sont les angles masculins), les vertus spirituelles de l'homme augmentent, et il arrive devant la Porte (le chiffre 11), fort de pouvoirs nouveaux. Cependant, devant cette porte, l'?preuve supr?me l'attend. Ici l'homme revoit la femme, son ?pouse. Il est invit? ? s'y replonger, mais en restant sec, c'est-?-dire en emp?chant l'?nergie sexuelle de se cristalliser, afin de l'offrir totalement ? l'Esprit. Cette ?preuve est tr?s dangereuse, car une chute ? cet instant entra?ne la perte de la raison. Mais le Victorieux est projet? aussit?t dans le 1, qui d?termine ou signifie sa lib?ration de la prison de la mati?re. Il est sacr? Roi, et acquiert le pouvoir de gouverner les hommes... Le Rite Sacr? de l'Amour Magique est l'histoire de la formation naturelle d'un tel Roi. Nous offrons ce livre ? la m?ditation des lecteurs, parce que trop de m?thodes diverses tendent aujourd'hui ? faciliter l'Exp?rience Magique Royale par des moyens artificiels qui flattent l'orgueil, mais offensent Dieu et n'aboutissent qu'? des demi-r?sultats, dits "scientifiques". Le r?sultat parfait allume les trois ?toiles de la Sagesse, repr?sent?es dans notre dessin par les chiffres 1, 3 et 2, dispos?s respectivement par-dessus le 1, le 12 et le 11 du cadran. A elles trois ces Etoiles forment le Triangle Divin, compos? du P?re, du Fils et de la M?re; mais dans notre histoire le 3 (l'Etoile de la M?re) et le 2 (l'Etoile du Fils) s'allument seuls, parce que nos h?ros (Micha et X?nia) n'ont pas accompli le rite, plus important encore, du Second Mariage, lequel est r?serv? ? la formation du Messie.

(1 = 5)

Cette derni?re Etoile, qui s'appelle l'Etoile brillante du Matin, n'appartient pas ? notre ?poque, parce que notre souffrance n'est pas encore termin?e : l'humanit? commence ? peine son ?l?vation vers l'Esprit, et l'?re du Troisi?me Terme doit passer avant la venue sur notre terre du Roi-Messie.

MARIA DE NAGLOWSKA.

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DANS LE BROUILLARD

DE LA PENSEE

Nous sommes n?s pour ?tre heureux. Notre sort naturel est l'?quilibre, l'harmonie, car si nous ?tions ce que nous devrions ?tre, l'univers tout entier se refl?terait en chacun de nous comme un chant splendide, joyeux, triomphant. Et la terre nous parlerait de son langage plein de sagesse, nous guiderait ? travers la vie. Et le ciel serait pour nous une continuelle et tendre caresse, et sa pluie nous serait un bien et sa lumi?re une instruction. Et de loin, des quatre points de l'horizon, les vents nous apporteraient le souffle n?cessaire qui ranime, qui fortifie, qui vivifie. Et la grande mer bleue, ou verte, ou mauve, n'aurait plus de myst?re pour nous et sa vague furieuse ne nous serait pas une ?pouvante - si nous ?tions ce que nous sommes destin?s ? ?tre : des hommes et des femmes normaux.

Mais il y a dans le monde quelque chose qui nous emp?che d'?tre normaux. Il y a dans le monde une force qui s'obstine ? entraver la vie, et le chant de l'univers, ? cause de cela, comporte des dissonances qui s?ment la douleur, la fausset?, la cruaut?.

Il y a une vaste m?chancet? r?pandue dans le monde. Elle emp?che les hommes d'?tre des hommes et les femmes d'?tre des femmes. Et les enfants eux-m?mes ne peuvent pas ?tre enfants, na?fs, frais, joyeux, ? cause de cette m?chancet? qui hurle ? travers les ?tres comme un inconsolable d?sespoir. Les noms les plus divers ont ?t? donn?s ? cette force m?chante, car de tout temps on a cherch? ? la paralyser. On l'appela Satan, on en fit le Diable, on dit que c'?tait l'esprit-du-mal, l'esprit-de-la-destruction, que sais-je encore!... Tous ces noms n'avaient rien de r?el, et c'est pourquoi jamais l'Ennemi ne fut dompt?.

Car voici ce qui est positif quoique bizarre : il suffirait de d?couvrir le vrai nom (la correspondance essentielle) de la m?chancet? pour la localiser et la faire dispara?tre de ce fait. C'est un myst?re, parce qu'il est difficile d'expliquer en termes vulgaires la vie et l'essence des noms, mais c'est vrai que si l'on savait prononcer, c'est-?-dire accomplir, le rite symbolisant l'Entrave-Supr?me, toute sa force mal?fique serait paralys?e. Mieux encore : elle n'existerait plus. Ah! si vous pouviez comprendre cela ou bien le d?chiffrer apr?s la lecture de ce livre qui est ?crit dans ce but! La force mauvaise qui entrave la marche triomphale de l'avenir n'est rien d'autre que le Pass?, incapable de mourir parce que rien ne meurt. Elle attend sa r?g?n?rescence, le bapt?me qui transformera son nom. Des l?vres nouvelles sont n?cessaires pour cela, parce que "un nom ancien prononc? par une bouche nouvelle est un nom nouveau, une Renaissance"...

Que de pr?cautions il faut, h?las, en ces temps p?nibles, pour dire les choses les plus simples! Nous vivons ? une ?poque o? se croisent avec une violence ?gale plusieurs courants contraires. C'est comme en ces endroits dangereux de la mer o? les navires dansent m?me par le beau temps. On ne se comprend plus, le vocabulaire diff?re de bouche ? bouche, l'un dit "esprit" et l'autre comprend "blague".

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