LES RELATIONS ENTRE LA COMMUNAUTÉ TIJANE DU SÉNÉGAL ET LA ... - CORE

View metadata, citation and similar papers at core.ac.uk

brought to you by CORE

provided by Hochschulschriftenserver - Universit?t Frankfurt am Main

LES RELATIONS ENTRE LA COMMUNAUT? TIJANE DU S?N?GAL ET LA ZAWIYA DE F?Z

OUMAR KANE

Professeur, D?partement d'Histoire Facult? des Lettres & Sciences Humaines, Dakar

Paru dans les Annales de la Facult? des Lettres et Sciences Humaines, 1994, 24 : 59-68

The Tijanya brotherhood founded by Cheikh Ahmed TIJANI in the second half of the XVIIIth century achieved a spectacular breakthrough in West Africa by the middle of the XIXth century. It was adopted and championed by the main figures of the resistance to the French colonial penetration : Cheikh Umar al-Futi TALL and Ahmadou Mahdiyu BA who were introduced to it respectively by Mohamed el-Ghali in Medina and Mohamed elHafez, and Id-on-Ali in Mederdra, Mauritania. Mamadou Lamine Dram? from the Gajaaga and Samba Diadana Ac also were figures of the anticolonial resistance who embraced Tijanya. Ahmadou Cheikhou, Cheikh Umar TALL's successor and eldest son, too was a tijane anticolonial hero whom Archinard's men killed in 1891, after his empire had gone through a long period of turmoil.

This permitted the French, ranging from Faidherbe to Jaur?guib?ry and to Archinard, to invent the myth of the so-called "Tijane League" hostile to France and to Christianity, to which they wanted to oppose a "malinkese - i. e. animist - league".

Provoking the return of the emigres, the fall of the Omarian Empire after the capture of Nioro in 1891 paradoxically resulted in the brotherhood being propagated and deeply sealed in Senegal. It is the prominent tijan mogaddarns who undertook the cultural resistance to christian values after the colonial armies conquered Senegal. Among them the most eminent were EI Hadji Malick SY in Tiwaouane, Abdoulaye NIASS in Kaolack, Hamet Baba TALL in Thilogne who trained tijane disciples disseminated throughout Senegal in order to supervise, religiously speaking, the populations who had lost their political landmarks. The same reasons account for the breakthrough of mouridism in the heart of the peanut basin.

The relationship between this tijan community and the Fez "zaouia" gradually developed via individual or collective "ziara " (pilgrimages). The Fez zaouia where the founder was buried has become the main centre of attraction for the Senegalese tijans, in preference to those of Tamasin, of Harazim and of Mederdra.

1. LA TIJANIYYA AU S?N?GAL

Le fondateur de la confr?rie tijane est contemporain d'Almamy Abdul Qadiry KANE. Cette confr?rie a ?t? introduite au S?n?gal d?s le d?but du XIXe /p. 59/

si?cle par l'interm?diaire des ul?ma mauritaniens, dont le principal se trouve ?tre Cheikh Mahmad-elHafez de M?derdra. Cheikh Umar al Futi TALL, avant son p?lerinage ? la Mecque, a ?t? initi? ? la Tijaniyya par Abd-el-Karim Naggel avant d'?tre confirm? et promu au rang de Moqaddam par Mohamed-

el-Gh?li ? M?dine.

A partir du milieu du XIXe si?cle, avec le mouvement omarien, la Tijaniyya conna?t une expansion extraordinaire aux d?pens des confr?ries Q?diry et Sh?zil?. Al Hadj Umar Al Futi, le mujahid-al-akbar, a fait de la confr?rie le fer de lance et le ciment de son mouvement. Le dynamisme tijane est tel qu'il a inqui?t? les chefs de la confr?rie Q?diry, en particulier Mokhtar al - Kunti, qui a orchestr? la r?sistance ? l'expansion omarienne dans le haut S?n?gal-Niger.

Apr?s l'effondrement de l'empire omarien en 1891, le retour des fergankoobe1 au Fuuta-Tooro a accru l'influence et le prestige de la Tijaniyya. L'adh?sion ? cette confr?rie fait reculer non seulement la Q?diriya au FuutaTooro, mais encore la culture du tabac dans la vall?e du S?n?gal. Cette culture, qui faisait l'objet d'un commerce florissant, a actuellement disparu presque totalement de la r?gion.

Au m?me moment, dans le pays wolof et dans les villes coloniales, El Hadji Malick SY, p?le d'attraction entre "Shariya et Tarikha", donne ? la confr?rie un rayonnement jusqu'alors inconnu gr?ce ? l'action de ses disciples, qui se sont diss?min?s ? travers le S?n?gal occidental et central.

Concourent ? cette expansion les autres chefs prestigieux que furent Ahmed Baba TALLA ? Thilogne, Abdoulaye NIAS S ? Kaolack et l'un de ses fils et successeur, Ibrahima NIASS, les marabouts de Thi?naba et les nombreux mogaddam qu'ils ont form?s pour assurer les relais en direction des masses.

L'organisation de la Tijaniyya favorise une d?concentration des p?les d'attraction autour des chefs prestigieux que furent El Hadji Seydou Nourou TALL, El Hadji Mamadou Saidou BA de Madina Gounass et Thierno Mamoudou BARO de Mbour.

Apr?s la mort d'El Hadji Malick, ? la suggestion d'El Hadji Seydou Nourou TALL, les grands mogaddam ont approuv? la cr?ation d'un khalifat g?n?ral des Tijanes, dont le premier titulaire se trouve ?tre Babacar SY, fils a?n? d'El Hadji Malick SY. Sa mission est poursuivie apr?s 1957 par l'actuel khalife, El H?dji Abdoul Aziz SY Dabb?kh dont le prestige et le rayonnement d?passent les fronti?res du S?n?gal, comme ce fut le cas d'ailleurs pour El Hadji Ibrahima NIASS.

La multiplication des dahiras tij?nes constitue un r?seau dense d'associations qui organisent des Ziara ? Tivaouane, Dakar, Kaolack. La c?l?bration du maouloud est l'occasion d'une rencontre grandiose de nombreux adeptes de la Tijaniyya autour des m?tropoles de cette confr?rie. Madina Gounass est le si?ge d'une rencontre annuelle de d?votion, le Daaka, qui draine /p. 60/

des foules impressionnantes venant de tous les pays environnants et m?me de l'Afrique Centrale et de l'Europe.

Les relations entre la communaut? tijane du S?n?gal et la zawiya de Fez sont renforc?es par les tourn?es p?riodiques des descendants du fondateur de la confr?rie, venant soit du Maroc (Fez), soit d'Alg?rie (A?n M?di). Une des tourn?es les plus c?l?bres fut celle effectu?e par Ben Umar, khalife de la famille de Cheikh Ahmed Tij?ni, dans les ann?es 1950, de Ch?rif Ali, mort r?cemment. On sait que Ch?rif Mohamed al Habib s'est install? ? Dakar, o? il est le symbole des relations ?troites entre la communaut? tijane du S?n?gal et la famille du fondateur. Son fils a?n? Zein al-Abidin est mort r?cemment, mais les relations sont maintenues.

Les relations entre la communaut? tijane et la zawiya de Fez se font par des p?lerinages individuels ou collectifs des adeptes de cette confr?rie au tombeau du fondateur. Pratiquement, la plupart des chefs et moqaddam notables de la confr?rie font p?riodiquement le voyage de Fez, accompagn?s d'une suite plus ou moins nombreuse. Si ces p?lerinages sont devenus plus fr?quents de nos jours, ce ne fut pas le cas

1 Ce sont ceux qui ont ?migr? du S?n?gal au Soudan ? la suite de Al Hadji Umar TALLL

2

avant l'ind?pendance (1960).

2. LA TIJANIYYA FACE ? L'AUTORIT? COLONIALE

Au milieu du XIXe si?cle, la confr?rie tijane incarnait, aux yeux des colonisateurs, la r?sistance nationale ? la colonisation. Elle ?tait hostile ? la pr?sence fran?aise, symbole de la p?n?tration chr?tienne avec toutes ses cons?quences n?gatives pour l'Islam. El Hadji Umar al Futi TALL, Ahmadu Mahdiyou et, plus tard, Ahmadu Lamido Juulbe (amir al muminiim), fils a?n? d'El Hadji Umar al Futi, furent les symboles vivants de cette r?sistance ? la pr?sence chr?tienne en Afrique occidentale. Mamadou Lamine Dram? et Samba Diadana sont aussi des r?sistants tijanes.

M?me apr?s la conqu?te, c'est autour des chefs religieux que s'organisait la r?sistance passive, surtout d'ordre culturel, ? la civilisation occidentale. Les Europ?ens sont devenus ma?tres des corps, mais ont ?t? incapables de faire la conqu?te des ?mes des musulmans des pays conquis.

Durant les ann?es 1920 et 1930, la confr?rie dissidente de Cheikh Hamamoullah a symbolis? la r?sistance ? la domination coloniale fran?aise dans l'Afrique occidentale fran?aise.

Ainsi, tous les marabouts qui r?sistaient ? la pr?sence chr?tienne, qu'ils aient ?t? ou non tijanes, ?taient r?put?s ?tre des tijanes. Leur attitude a fait croire ? l'existence d'une "ligue tijane" hostile ? la France.

3. RELATIONS ENTRE LA TIJANIYYA DU S?N?GAL ET LA ZAWIYA DE FEZ

La politique fran?aise en Afrique Occidentale Fran?aise ?tait de contr?ler ?troitement l'activit? de tous les marabouts de la f?d?ration et de soumettre ? autorisation l'ouverture des ?coles coraniques et des centres /p. 61/

d'enseignement islamique au S?n?gal, en Guin?e, en Mauritanie et au Soudan Fran?ais (actuel Mali). Ce contr?le a abouti pratiquement ? un ?chec.

Dans le cadre de cette politique, il fallait limiter au maximum les contacts entre les musulmans d'Afrique noire occidentale et les musulmans d'Afrique du Nord et m?me du Machrek et de l'Arabie. Tous les p?lerins, tijanes ou non, sont soumis ? haute surveillance, m?me si la branche orthodoxe de la confr?rie tijane (appel?e la Omariya) est devenue moins hostile ? la pr?sence europ?enne, dans la mesure o? les Fran?ais ont mis une sourdine ? leurs activit?s anti-islamiques en tentant de promouvoir un Islam francophile.

Il est ? signaler que le non engagement de la nouvelle g?n?ration des chefs religieux dans l'action politique a beaucoup jou? pour l'apaisement dans les relations entre l'administration coloniale et l'Islam s?n?galais.

N?anmoins, il persiste toujours une certaine r?serve de la part des autorit?s coloniales, qui voient toujours avec une certaine r?ticence les rapports que les ulama noirs africains sont susceptibles de nouer avec les intellectuels d'Afrique du Nord, g?n?ralement suspects de sympathie ? l'?gard des mouvements nationalistes et ind?pendantistes.

A titre d'exemple, signalons la correspondance, en date du 4 mars 1944, du Gouverneur G?n?ral de l'A. O. F. ? M. l'Ambassadeur R?sident G?n?ral de France au Maroc, relative au projet de p?lerinage ? F?s du marabout tijane El Hadji Ibrahima NIASS de Kaolack. On peut lire dans cette correspondance que ce "Mogaddam de la branche de la confr?rie Tijanya, branche omaria de Kaolack (S?n?gal) ?met le d?sir

3

de se rendre au Maroc par voie a?rienne afin de visiter ? F?s le tombeau du fondateur de la confr?rie dont il rel?ve, Cheikh Sidi Ahmed-El-Tidjani".

L'int?ress? doit voyager ? ses frais en compagnie d'un de ses disciples. Il souhaitait "s'arr?ter ? Casablanca chez le qadhi El Hadji Ahmed SOUKEIREDJ et descendre ? F?s chez un ami, Sidi El-Khalil SOUFI?NI, qui serait moqaddam de la Zawiya".

Le requ?rant, fils et successeur d'El Hadji Abdullah NIASS, est un "moqaddam cons?crateur de la confr?rie tijane et jouit d'une grosse influence dans le cercle de Sine-Saloum (Kaolack) o? il a sa r?sidence, ainsi que dans les circonscriptions avoisinantes et en certains milieux de la colonie britannique de Gambie, dans lesquels il passe pour un lettr? musulman de valeur, auteur de plusieurs ouvrages de droit, philosophie et th?ologie, sur le soufisme notamment"2.

Notons qu'El Hadji Ibrahima NIASS jouit d'une aura internationale. Il a de tr?s nombreux disciples dans l'Afrique anglophone, au Nigeria principalement et en Mauritanie. Il a fait partie de la Commission du p?lerinage de 1956, au cours de laquelle il a fait une grosse impression sur les ul?ma de /p. 62/

l'Arabie. M. Ibrahima Mahmoud DIOP dit BARHAM, actuel Secr?taire G?n?ral de la Rabita des Ul?ma du S?n?gal et du Maroc, est un de ses disciples les plus connus.

Malgr? le loyalisme du Cheikh ? l'?gard de la France et les excellentes relations qu'il entretient avec les autorit?s administratives, le Gouverneur G?n?ral de l'A.O.F. COURNARIE ?crit

"Je ne vois, pour ma part, aucun inconv?nient ? la r?alisation de son projet. J'ai toutefois l'honneur de la soumettre ? votre agr?ment, pour le cas o? vous estimeriez momentan?ment inopportun le s?jour de l'int?ress? dans les grandes cit?s du Protectorat en raison des contacts qu'ils component (sic) avec les milieux religieux, intellectuels et voire m?me politiques locaux"

Cette remarque est d'autant plus curieuse qu'une information de presse parue en octobre 1938 fait ?tat de l'existence d'une Association des Amis de FEZ, fond?e depuis 1933 par VICAIRE, inspecteur des Beaux Arts, et comptant 350 membres fran?ais et marocains. Cette association, dont les objectifs ?taient plut?t culturels, organisait chaque mois une "confr?rie-promenade" dans F?z avec la visite des tanneries, des souks de babouches, des fabriques de poterie, etc. Les amateurs d'arch?ologie, de litt?rature, d'histoire, d'art, de vie sociale indig?ne se r?unissent ?galement et encouragent les travaux de ceux qui s'int?ressent ? l'histoire de F?z, de ses monuments, des divers ?l?ments de la population. Ils s'efforcent de recueillir des dons et de favoriser les acquisitions d'objets d'art pour les mus?es de la ville, de livres pour les biblioth?ques.

"Ils organisent des r?unions, des conf?rences, des excursions qui ont toutes un objet litt?raire ou arch?ologique, ou encore des soir?es qui ?voquent la musique andalouse, arabe et mauresque."

"A Rabat et ? Casablanca des cercles franco-marocains poursuivent des buts analogues."

En outre, il se constitue ? F?z ?galement un comit? qui se propose d'entreprendre la traduction et la publication d'ouvrages arabes concernant cette capitale de l'Islam marocain. Ce comit? s'adjoindrait une pensionnaire de la Casa Vel?zquez (provisoirement transf?r?e ? F?z depuis la destruction de cet Institut fran?ais de Madrid par les bombardements) en vue de la traduction d'un ouvrage de Si Dj?far El-Kittani sur les marabouts intern?s ? F?z, v?ritable histoire politique, religieuse et sociale de cette ville.

D'autres groupements analogues sont en projet dans diverses villes marocaines pour d?velopper

2 Archives Nationales du S?n?gal (A. N. S.), S?rie 19G/2 E.10, Lettre du G.G. COURNARIE ? l'ambassadeur, R?sident G?n?ral de France au Maroc (4 mars 1944 - arriv?e 20 mars 1944). N.B. : El Hadji Abdoulaye NIASS a fait le voyage ? F?z contrairement ? son contemporain El Hadji Malick SY.

4

les relations entre Fran?ais et musulmans intellectuels du Maroc3.

Paradoxalement, si des efforts s?rieux sont faits pour promouvoir les relations franco-marocaines en vue de faire admettre le protectorat et de faire pi?ce ? l'opposition nationale, ? l'inverse, des efforts non moins grands sont d?ploy?s pour limiter au minimum les relations entre les musulmans d'Afrique /p. 63/

Noire et les musulmans d'Afrique du Nord et singuli?rement ceux du Maroc. Les activit?s des associations comme "l'Union Fraternelle des P?lerins de Dakar" cr??e en 1930, et la "Brigade de la Fraternit? du Bon Musulman" cr??e en 1935, sont s?rieusement d?courag?es. La premi?re association est soup?onn?e d'?tre le vecteur du wahhabisme au S?n?gal avec El Hadji Souleymane PAYE, El Hadji Mamadou BARO et le Libanais Mohamed HILAL, fondateur du Comit? Islamique de J?rusalem et promoteur d'une librairie sp?cialis?e dans l'importation et la diffusion des ouvrages en langue arabe traitant de l'Islam.

La Brigade de la Fraternit? du Bon Musulman est tout aussi suspecte. Malgr? la d?claration de son pr?sident Abdel Kader DIAGNE, qui disait en 1937 : "Nous t?cherons d'?tre en relation avec l'Alg?rie et le Maroc. Nous avons le m?me rite. Nous ne voulons pas ?tre en relation avec l'?gypte", une note de M. MICHEL, Directeur des Affaires Politiques et Administratives au Gouvernement G?n?ral de l'A.O.F., pr?cisait : "non obstant l'attitude actuelle de cette association qui n'a donn? lieu jusqu'ici ? aucune remarque d?favorable que je sache, on peut craindre que ses rapports avec certains groupements de l'Afrique du Nord aux tendances pan-arabes plus ou moins ouvertement affrm?es, s'ils ne sont pas attentivement contr?l?s et discr?tement conseill?s ne suscitent ? la longue des difficult?s en Afrique Occidentale Fran?aise qui semble avoir ?chapp? ? l'influence d'un mouvement de cet ordre"4.

Le Directeur des Affaires Politiques et Administratives, M. MICHEL, auteur de cette note, pr?cise qu'il faut ?viter de donner des bases l?gales ? des groupements ?ph?m?res de cette nature en les reconnaissant. La reconnaissance leur donnerait des moyens de "vie permanente" et "d'action concert?e"

"Brusquement nous pourrions voir se dresser devant nous des groupements religieux et politiques forts de l'adh?sion de centaines de milliers d'individus, forts surtout ?ventuellement de l'appui qu'ils pourraient recevoir des organisations musulmanes de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient dont les tendances donnent actuellement tant de soucis au colonisateur europ?en th?ocraties d'autant plus inqui?tantes que l'lslamisme est ? la fois une religion, une doctrine sociale, une politique et que nos cadres d'autorit? sont r?duits au minimum.5

M. MICHEL sugg?re de jouer sur les rivalit?s confessionnelles pour s'opposer aux directives venant de l'ext?rieur, d'intervenir pour limiter la multiplication des groupements de ce genre et de les affaiblir, car "la reconnaissance des associations purement religieuses ne semble pas d?sirable" 6. /p. 64/

La sanction de l'autorit? coloniale par la reconnaissance aurait pour cons?quence de renforcer "l'affiliation oppressive" ? ces mouvements et la "consolidation de vasselages". Il faudrait faire en sorte que toute demande allant dans ce sens soit rejet?e, tout en ?vitant de cr?er des protestations par des r?ponses sans nuances. II faudrait faire valoir les diff?rences caract?ristiques qui s?parent les confr?ries musulmanes de l'association fran?aise7.

3 A.N.S., S?rie 17G/100 17, Association des Amis de Fez (octobre 1938). Cette information de presse est probablement du Bulletin du Comit? de l'Afrique Fran?aise. 4 A.N.S., S?rie 13/G (3), Note pour le Gouverneur G?n?ral, Objet Fraternit? Musulmane du 29 f?vrier 1937, arriv?e au Cabinet du G.G. le 23/2/1937. 5 A.N.S., S?rie 13/G (3) (1), Note du D.A.P.A., M. MICHEL au Gouverneur G?n?ral sur la Fraternit? Musulmane, p. 3-4 (f?vrier 1937). 6 A.N.S., S?rie 13/G ; idem., p. 14. 7 A.NS., Ibid, idem., il s'agit de "l'Association des Amis de F?s'.

5

................
................

In order to avoid copyright disputes, this page is only a partial summary.

Google Online Preview   Download